
Sup. n. 3 5.
¿Lthan dii fent.
p io n . p. 558.
Heb. I. 4.
Athan.ihid. & de
fyi}o4?p. «>i$.
JZufeb. Vil, hifi.
f . lis.
Athan. de fent.
344. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
ture & un ouvrage d’une autre fubftance que le Pere,
D ans la lettre à Euphranor 8c à Ammonius, combattant
l'erreur de Sabellius, & voulant montrer par le
chemin le plus court la diftinéfcion des perfonnes divines
: il infîftoit fur ce qui convient au Fils de Dieu
comme homme, par exemple, qu’il eft fidele à celui qui
l a fait, & qu’il a été fait plus excellent que les anges, &
principalement fur ce que J. G. dit lui-même : Je fuis la
vigne, & mon pere le vigneron. Car comme il eft: im-
poilible, que le même foit le vigneron 8c la vigne, l’ouvrier
& l’ouvrage qui eft fait : il prouvoit clairement ,
que Dieu le Pere & Jefus-Chrift ne font pas la même
perfonne. Cependant quelques fideles bien inftruits de
la foi, aïant }û ces paroles, &c ne s’étant point enquis
de faint Denis lui-même comment il les entendoit,
allèrent à Rome, & ledenoncerent au pape. Le pape af-
fembla un concile , qui défapprouva la doétrine attribuée
à faint Denis d’Alexandrie ■, 8c le pape lui écrivit
fuivant l’avis de tous, le priant d’éclaircir les points
dont il étoit accufé. Et en même temps le pape écrivit
auiîl un traité où il çondamnoit également les deux
erreurs oppofées 5 celle de Sabellius 8c celle que fon at-
tribuoit à faint Denis, de dire que le Verbe de Dieu
étoit fa créature &c fon ouvrage. Saint Denis d’Alexan-
driç répondit auffi-tôt par un ouvrage divifé en trois
livres, qu’il intitula : Réfutation 8c apologie, 8c
faccompâgna d’une lettre au pape , à qui il l’adref-
foit. Dans le premier livre il difoit ces paroles : Quand j’ai
dit qu’il y a des chofes que l’on conçoit comme produites
8c faites j j?en ai raporté des exemples en paflanc
comme des chofes moins importantes. Car, ai-je dit î
|Sh la plante n’eft de même nature que celui qui la cultive,
yc , pi la barque n’eft femblable au charpentier. Mais
enfuite je me fuis arrêté à ce qui vient mieux au fujet :
je me fuis étendu davantage fur les exemples plus véritables
; 8c j’en ai cherché plufieurs de divcrfes fortes,
que je vous ai écrits dans une autre lettre. Par où j’ai
convaincu de fauffeté l’accufation que l’on a formée
contre moi ; comme fi je difois que J. C. n’eft pas con-
fubftantiel à Dieu. Car bien que je dife , que je n’ai
trouvé ni lû ce mot en aucun endroit des écritures divines
; toutefois mes preuves fuivantes qu’ils ont paifées
fous filence , ne s’éloignent pas de ce lens. Car j’ai apporté
l’exemple de la génération humaine, ou fans doute
l’un & l’autre eft de même nature : en difant que. les
peres ne font autres quelesenfans qu’en ce qu’ils ne font
pas eux-mêmes les enfans. Je ne puis montrer la lettre,
comme j’ai déjà dit, à caufe des circonftances prefentes;
autrement je vous en envoïerois les propres paroles ,
ou plutôt la copie entiere : 8c je le ferai quand j’en aurai
la commodité. Mais je me fouviens bien que j’ai apporté
plufieurs comparaifons de chofes de même nature. Car
j’ai dit qu’une plante qui vient d’une femence ou d’une
racine , eft autre que ce qui la produit ; & toutefois demeure
abfolument de même naturer Qu’un fleuve qui
coule d’une fource, prend une autre figure & un autre
nom car on ne nomme point la fource fleuve, le
fleuve fource ; cependant tous les deux fubfiftent ; la
fource eft comme le pere ; 8c le fleuve eft l’eau qui
vient de la fource. Ces circonftances fâcheufes qui em-
pêchoient faint Denis d’envoïer à Rome la copie de fa
lettre , femblent marquer un temps auquel il étoit hors
de chez lui 8c n’avoit pas fes papiers ; comme le temps
de la guerre d’Ennlien , ou fon exil pendant la perfection.
xl faut bien remarquer ici le mot de confubjlao-
Tome I I , X ï