
^Arnob. lib. 4 *
fine.
Id. lib. i . fifth fin.
L ib . i .
X L V Ï .
Martyrs d’Efpa-
gne S Vincent.
•SaiuteEuialie.
J ic la fine . p. 387,
Prudent. Pertflep.
hymn. y.
-¿“g.fierm. 473.
2-74-
466' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rieufement êcre chrétien. Pour leur donner un gage
de fa converfion, il écrivit un ouvrage où il combat
fortement l’idolâtrie , & réfuté les calomnies que
l ’on avançoit contre les chrétiens; Mais il lui eft échappé
dans cet ouvrage quelques erreurs, parce qu’il n’é-
toit pas aifez inflruit de la religion chrétienne , n’étant
pas encore baptifé. Il fe plaint que l’on avoit abattu
les églifes & brûlé les livres facrez ; difant que l’on
devoir piûtôt brûler les livres des poëtes païens & démolir
les théâtres. Il compte mil cinquante ans ou environ
depuis la fondation de Rome, jufqu’au temps où
il écrivoit, &c environ trois cens ans depuis qu’il y avou
des chrétiens.
En Efpagnelc gouverneur Daciénexerçoit la perfe-
cution. On prit à Sarragoce l’évêque Valere & Vincent
le premier de fes diacres , né à Huefca d’une famille îl-
luftre, car fon aïeul paternel Agreffus avoir étéconful.
Il étoit jeune Si bien fait , il avoit très-bien étudié, &
l’évêque, après l’avoir inftruit de la fcience divine, lui
avoit donné la charge d’ïnitruire les autres à fa place,
parce qu’il ne parloir pas facilement. Dacien les fit amener
chargez de chaînes à Valence O où il étoit. Comme
il les eut exhortezà facrifier,Vincent voïant que Valere
gardoit le filence, & fçaehant fa difficulté de parler,
lui dit :Mon pere, fi vous l’ordonnez, je répondrai.
Mon cher fils, dit Valere, comme je t’ai confié la parole
de Dieu, je te charge auifi de répondre pour la foi , que
nous foutenons ici. Alors Vincent déclara qu’ils étoient
chrétiens,& piêts à tout fouffrir pour le vrai Dieu. Da-
cien envoïa l’évêque en ex il, Si fit mettre Vincent à
laqueflion. On l’attacha au chevalet, & onl ’érendit. il
difoit : Voilà ce que j ’ai’toujours defiréa voilà le but de
mes voeux. Dacien s’en prit à fes bourreaux , & , jes
L i v r e h u i t i e ’m e . ' 467
fit battre de verges Si de bâtons, croïant que c’étoit
par leur faute qu’il nefentoitpas les tourmens. Enfuite
il le fit étendre fur un gril en forme de ht de fer, rouge
& pofé fur le feu,où onle brûloit encore par deiïus, en
lui appliquant les lames brûlantes , & on jettoit du fel
furie feu, qui en pétillant entroit par les plaïes jufqu’au
dedans ducorps. Le martyr demeuroit immobile , Se
prioit les yeux levez vers le ciel. Dacien le fit ôter de
là, Si le fit mettre dans un cachot n o i r , femé de pots
caffez , pour renouveller fes plaïes : il y fut enfermé
Si laiifé leul, aïant les pieds étendus dans les entraves.
Il s’y endormit, Si à fon réveil il trouva le cachot éclairé
d’une lumière celefte, les entraves rompues ; les têts
changez en fleurs ; il vit une troupe d’anges qui le ve-
noient confoler, & commença à chanter avec eux les
louanges de Dieu. Les gardes entendant ces voix fi
douces , regardèrent par les fentes de la porte , Si virent
le martyr qui fe promenoir en chantant. A ce miracle
ils fe convertirent, Si le martyr les confirma par
fes difeours.
Dacien l’aïant appris, & voulant lui ôt.er la gloire
de mourir dans les tourmens, le fit mettre fur un lit
mollet,pour le laiiTer repofer, & enfuite le tourmenter
de nouveau. Les fideles de la ville y accoururent , ils
baifoient fes plaïes , Si les efluïoient avec des linges ,
pour garder fon fang cheveux, comme la benediâion
de leurs familles. Le martyr mourut auffi-tôt •qu’il fut
fur ce lit. Dacien fit jeteer le corps dans un champ,
pour être mangé des bêtes. Mais un corbeau le garda
contre les autres oifeaux, Si chafTa même un loup qui
vouloit en approcher. Dacien le fit jetter en haute mer
coufu dans un fac Si attaché à une meule -, mais le martyr
apparut à un faint homme,lui déclara qu’il étoitar-
N n n ij