
H 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
tourmens : il eft jufte de le sconfole r , & de communiü
quer avec eux en c mt , Si pour la p a ix ,& pour la participación
du corps & du fang,& pour l'exhortation,puif.
que fi tous ceux qui font tombez euiTent fait de même,
ils auroient témoigné une' parfaite converfion.
xxii. Quant à ceux qui fe font approchez du combat à Pé-
^roLTcux'-mê- toucdi,au lieu de le différer avec prudence, s’expofant a
1ÏKS' cnn t temp^te j ou plûtôt l’excitant contre les freres, il ne
faut pas laiffer de communiquer avçc eux , puifqu’ils
l’ont fait au nom de J . C . Quoiqu’ils n’aïent pas bien
confideré ces paroles': Ne nous expofez pas â la tentation.
Peut-être auiïï ne fçavent-ils pas, qu’il s’eft fou-
vent détourné de ceux qui le vouloient prendre; & qu’au
temps de fa paffion il ne fe livra p a s , mais attendit que
üatt. xxvi. l’on vînt à. lui avec des épées Si desbâtons. Il a d r t :Oi ï
vous livrera aux t r ibunaux; Si non pas : Vous vous li-
Man.xin. vrerez ; & encore : Quand on vous pourfuivra en une
v i l le , fuïez à une autre. Car il ne veut pasque nous allions
chercher les fatellites du démon ;de peur que nous
ne foïons caufe de leur perre,en les aigrilfant & les portant
à commettre des crimes ; mais que nous attendions
Si nous tenions fur nos gardes. C ’eft ainfi qu’Ef-
tienne fut lapidé par les Ju i f s , Jacques décolépar l ’ordre
d’Herode , Pierre le premier des apôtres fouvent
pr is , mis en prifon,traité avec opprobre, & enfin crucifié
à Rome. Ainf i Paul après plufieurs perfecutions
S i plufieurs périls,eut la tête tranchée en la même ville;
toutefois à Damas il fe fit defeendre de nuit par la
muraille dans une corbeille. C a r ils fe propofoient
principalement d’annoncet la parole de Dieu ; & cher-
choient ce qui étoit utile, non à e u x , mais au faiuc de
plufieurs.
•m.i». Il ne f t pas jufte de laiffer dans le miniftere les clercs
qui fe font livrez eux-mêmes Si font tomb e z , puis ont
combattu de nouveau. Comment ofent-ils demander ce
qu’ils ont quitté dans le temps où ils pouvoient être
utiles aux freres J Tant qu’ils font demeurez fermes ,
onleurpardonnoitleurimpudcnce : mais puifqu’ils font
tombez,ils ne peuvent plus fervir ,comme étant prévaricateurs,
& s’étant fouillez eux-mêmes. Qu’ils fongent
plûtôt à faire penitence & à fe corriger delà vaine gloire.
La communion leur fuffit; mais il faut en avoir un
foin particulier, de peur qu’on les a fflige, jufques à leur
donner prétexte de cherchera fortir de cette vie, ou que
quelques-uns ne prétendent exeufer leur chute par la
crainte du châtiment.
Il y en a qui fe font prefentez dans la première chaleur
de la perfecution, entourant le tribunal & regardant
les faints martyrs , dont le zele les excitoit par une
loüable émulation , principalement parce qu’ils voïoient
tomber ceux qui fe retiroient ; mais ils font tombe2
après avoir fouffert la pr ifon, la faim , la f o i f , ou les
tourmens. Puifque l ’on demande avec empreffement
des prières pour e u x , il eft j.ufte de leur accorder. Il ne
peut nuire à perfonne de pleurer avec ceux qui pleurent
pour leuis pafens, leurs freres ou leurs enfans ; Si
nous fçavons que Dieu a fait quelquefois des gracesaux
uns pour la foi des autres, en r eme t tan te s pechez ,
en rendant la fanté corporelle,, en reflufeitant des
morts.
Ceux qui ont donné de l ’argent pour fe délivrer entièrement
de la vexation des rnéchans, font exempts de
reproche. Us ont fouffertde la perteenleurs biens pour
éviter la perte de leur ame , ce que d’autres plus inte-
reiTez n’ont pas fait. On ne peut accufer non plusceux
qui fe font retirez après avoir tout quitté , comme fi
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