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Hier. ep.6$.c.$
Mat, xix. i l .
Tn Mat, iq. 15 .
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X X X V J I .
Tertullicn.
De la fuiteScor*
piaque. Contre
les Juifs.
Tertul, defuga.
ïe t r , A lex.
c, 1 1 .
*. SMartyr,
R , z»
Aug.
7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e s
avec des hommes,mais ayec des femmes,il voulut femet-
tre en feureté contre les tentations, 6c même contre les
mauvais difeours. Ayant p lu sd e ze leq u ed ’expe rien ce ,
il prit trop à la lettre cette parole de l’évangile : il y a des
eunuques, qui fe font rendus tels pour le royaume des
deux,6c il en v in t à l’execution réelle.ll tint cette aétion
fort fécrette, & la cacha même à la plupart de fes amis ;
mais elle vint à laconnoiflance de Demetrius ion évêque
, qui fut extrêmement furpris de la hardiefle de ce"
jeune homme , 6c toutefois eftima fa ferveur & la fim-
plicité de fa foi. Il l’exhorta donc à prendre courage 8c
à s’attacher à fa fonétion de plus en plus. Origene lui-
même condamna depuis cette explication fi groffierede
l ’é v ang ile , 6c la réfuta amplement, donnant un fens allégorique
à tout ce que J .C . dit en cet endroit des trois
fortes d’eunuques.
Il femble que ce fut fous cette perfécution que les
Chrétiens commencèrent à fe mettre à couvert pour de
l’argent, payanc une efpecede tr ib u t, non feulement
aux magillrats, mais encore aux délateurs 6c aux foldats,
établis pour les chercher.Les églifes entières rachetoient
ainfi leur repos, 6c les évêques approuvoienc cette conduite
j-puiique c’étoit fournir une perte de biens, 6c la
préférer au péril de l’ame. Mais les Montaniftes la blâ-,
moient, aulfi-bien que la fuite de la perfecution, con-,
tre laquelle Tertullien fit un traité exprès, adreifé à un
nomméFabius catholique, qui l’avoit confulté fur ce
fujet. Il y marque l’utilité de la perfécution. Alors, dit-
il ,1a foi eft plus foigneufe, comme en un tems de guerre
, difeipline eft plus exaéfce, pour les jeûnes, les ftala-
tion s, les prières; pour l’hum ilité, la haine mutuelle,
la pureté, lafobrieté. Il parle d’un faint martyr nommé,
Rutilius, qui après ayenr fui pliifieurs fois la perfecution
L i v r e c i n q u i è m e .’
lâe place en place, après avoir racheté le péril par de
l’argent, croyant s’être mis en fureté, fut pris inopinément
8c prefenté au gouverneur, 8c après plufieurs tour-
mens, finit par le feu. Il marque que jufques alors, entre
les inventions de faire venir de l’argent au tréfor de
l ’empereur, on ne s’étoit point encore aviféd’impoièr
aux Chrétiens un tribut particulier,pour leur faire acheter
la liberté, de leur religion, quoique leur grande multitude
pût apporter par là un grand revenu; mais c’étoit
l ’ effet de la haine des payens, qui ne cherchoient qu’à
les exterminer.
On peut rapporter à ce même tems le Scorpiaque de s*»p.e. ¡.
Tertullien; au moins paroît-il écrit après l’ouvrage contre
Marcion;puifqu’il y renvoyé. Il le nomme ainfi,comme
conrrepoiion contre les icorpions, c’eft-à-dire, contre
les heretiques qui détournoient du martyre; c’é-
■toient les Valentiniens 6c les autres Gnoftiques. Ils pre-
noient leur tems de tenter les catholiques dans le fort
des perfecutions, comme les icorpions dans la plus grande
ardeur de l’été, 8c cette comparaifon étoit bien fen-
fible en Afrique. Les fideles qui le laiffoient ébranler
à leurs difeours, tomboient dans l’herefie, ou retournoient
au fiecle, c’eft-à-dire à l’idolâtrie. Pourlcscom- e. us,f ,
.battre, Tertullien prouve la neceffité du martyre, par
les préceptes divins de l’ancien ôc du nouveau tefta-
ment, 8c compare ce que le'martyre avoit de rigoureux
aux opérations de chirurgie ; cruelles mais làlu-
taires. Il refute la reverle des Valentiniens', qui vouloient
que la confelfion commandée pâr J . C. ne fe dût pas
faire fur la terre 8c en cette v ie ; mais après que les ames
fèroient forties des corp s, devant les hommes & les
puiffances. qu’ils imaginoient dans les divins étapes du
ciel. En c.et endroit il dit clairement que rentrée, du
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