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Perfecurion en
Afrique.
Recherche des 11-
▼res.
Gciïa purent.
C&ctl. Bafoz.
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4 j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
me pirdonne le mal que je vous ai fait. Sabin répondit
: Mon fil's, j’ai fouffert tout cela à eaufe de mes péchez
, vous ne m’avez point offenfé : & ils demeurèrent
enfemble. L ’empereur Maximien étant averti que Ve-
nuftien avoit été baprifé, en fut irrité1, & envoïa le tribun
Lucius avec commiifion de faire mourir Sabin &
Vennffien. Le tribun Lucius vint,<Sc fans forme de procès
, fit couper la tète à Venuftien gouverneur de Tof-
can e , avec fa femme & fes fils, en là ville d’Aifife. Les
chrétiens cachèrent fi bien leurs corps, qu’on ne put les
retrouver. En même temps le tribun arrêta l’évêque Sabin
, & l’amena à Spolete où il le fit battre Jufques à la
mort. La veuve Serene qui avoit déjà recueillie fes mains,
les rejoignit à fon corps, qu’elle enfeveïit à deux milles
ou environ de Spolete,le feptiéme d'e Décembre.
L ’édit de la perfecution fut apportéçn Afrique ; ors
abattit les églifes, & on fit la recherche des livres facrez.
A Cirthe colonie Romaine deNumidie , Munatiûs Félix
, qui en écoit eufateur ou premier magiftrat, &c qui
étoit auifi flamine perpétuel ; e’elt-à-dire, facrificateur
des idoles, alla avec fes officiers faire cette recherche ,
le dix-neuviéme de Mai. Quand ils furent arrivez à k
maifon où les chrétiens s’affembloient depuis la démolition
des églifes, le curateur Félix dit à P au l , qui étoit
l ’évêque de la. ville : Montrez-nous les écritures de la loi
& tout ce que vous avez i c i , pour executer l’ordre que
nous avons reçu L’évêque dit : Ce font les ledeurs qui
ont les écritures ; ce que nous avons ici, nous vous le
donnons. Félix dit à levêque Paul : Montrez les ledeurs,
ou les envoïez quérir. L’évêque dit : Vous les connoiffez
tous. FeUx dir : Nous ne les connoiffons pas. Vos officiers
, ditTévêque, je veux dire Edefius & Junius vos
notaires les connoiffent. Félix dit ; Sans préjudice des
L i v r e h u i t i e ’m e . • 4f i
ledeurs que les officiers montreront, donnez toujours
ce que vous avez. L’évêque Paul étant aifis, & avec lui
Mantan, V id o r , Deufatelius &i Memorius prêtres : Mars
& Hélius diacres étant debout, avecMarcuclius, Çatul-
lin,Silvain &c Carofe foudiacres: Janvier,Meracle, Fruc-
tuofe, Miggin, Saturnin, V id o r& les autres foifoïeurs.
V id o r filsd’Aufidiusécrivit ainfienunmémoire: Deux
calices d’or , fix calices d’argent, fix burettes d’argent ,
un petit chaudron d’argent, fept lampes d’argent, deux
grands chandeliers , fept petits chandeliers de cuivre
avec leurs lampes , onze lampes de cuivre avec leurs
chaînes ; quatre-vingt-deux tuniques de femmes, trente
huit voiles de tête , feize tuniques d’hommes, treize
paires de chauffes a homme, quarante-fept paires a femme.
C ’étoit des habits que l’ongardoitpour les pauvres:
& l’on peut juger de la richcffe des grandes églifes, par
ces vafes d’or & d’argent trouvez en une ville deNumidie.
Le curateur Félix dit à Marcuclius, à Silvain & a
Carofe: Montrez-nous ce quevousavez. Silvain & C a rofe
dirent : Nous avons tiré dehors tout ce qui étoit
ici. Félix leur dit : Les ades font chargez de votre ré-
ponfe.
Lors qu’on fut arrivez à la bibliothèque, on y trouva
les armoires vuides. Silvain montra des chapiteaux
& des lampes d’argent, qu’il dit avoir trouvées derrière
un grand vafe. V id o r fils d’Aufidius lui dit : Tu étois
mort fi tu ne les avois trouvées. Le curateur Félix dit a
Silvain : Cherche mieux, de peur qu’il n’y foit demeure
quelque chofe. Silvain dit: Il n’y a plus rien. Nous avons
mis tout dehors. Quand on eut ouvert lafalle a manger
, on y trouva quatre vaiffeaux de vin & fix d’huile.
Félix dit : Montrez-nous les écritures que vous avez, afin
que nous puiifions obéir aux ordres des empereurs. Ca-
L l l ij