
An. t jy .
Capit. p .i+ i .A .
fisrod. Ub. vii.
2J«/. vi. f. 1 8.
Tirmil• ap,Cypr.
tpifi. 75.
I L
Livre de Ter
tul líen de U
couronne.
1 1 4 H i s t o i r e E c c x e s i : a s t i7q.ue.
23 5 . de J . C. Maximin étoit feroce & cruel. Ayant découvert
une conlpifation formée contre lu i, il fie mourir
fans forme de procès plus de quatre mille perlonnes ,
entre autres les amis 8c les ièrviteurs d’Alexandre 5 8c
comme il y en avoir plufieurs dès chrétiens , ce fut une
occafion de perfecuter l’églifè.
Les tremblemens de terre qui arrivèrent dans le même
tems , y contribuèrent ; car les payens, même les
plusiènfez , ne manquèrent pas d’en acculer les chrétiens
à leur ordinaire , comme des autres calamitez publiques.
Dans la Cappadoce & dans le P on t, plufieurs:
édifices furent ruinez 8c des villes entières abîmées. Se-
renien qui en étoir alors-gouverneur , étoit un des ju -
rifconfultcs chéris d’Alexandre, cruel ennemi des chrétiens.
Les fideles qui vivoient en paix depuis la mort de
l’empereur Severe , c’efb-à-dire , depuis 24. ans, furent
furpris de cette perfecution, 8c ils- paiToient d’un lieu à;
un autre , pour s’en garantir ; car elle n’etoit pas uni-
verièlle , mais feulement locale. L ’empereur n’avoit ordonné
de faire mourir que ceux qui enfèignoient, 8C
qui gouvernoient les églifès ; mais on ne voit point que:
la perfecution ait ceifé pendant fon regne , qui fut de
trois ans ; & on remarque qu’il y eut des églifes brûlées y
ce qui montre que les chrétiens: avoient deflors des lieux
publics pour faire leurs afiemblces.
Maximin afifocia à l’empire fbn fils Maxime ; 8c il eft
à croire qu’il fit à ion avenement des liberalitez aux
fbldats. Nous pouvons rapporter à cette occafion le livre
de Tertullien de la couronne du foldat,'écrit depuis
fa chute , 8c après une longue paix dans Téglifë ; 8c
rien n’empêche qu’il ait vécu encore plufieurs années
depuis. Voici donc comme il rapporte le fait qui lui
donifia fujet d’écrire. Lesfoldatss’approçhoient couron-
L i v r e s i x i e ’ m e .' r r |
nez de laurier ,fuivant la coûtume, pour recevoir ladif-
tribution. Il y en eut un qui fe préfenta la tête nue, tenant
fa couronne à la main. Les autres le montraient
de loin 8c s’en moquoient ; les plus proches fremif-
foient de colere. Il étoit déjà palle quand le bruit en
vint au tribun. Pourquoi, lui dit-il , n’es-tu pas comme
les autres? Il ne m’eft pas permis, répondit-il. On lui
en demanda la raifon. Parce, dit-il, que je fuis chrétien.
On prit les a v is , 8c il fut renvoyé aux préfets du camp:
là il fut dégradé 8c quitta fon manteau , fa chauflure 8c
fon épée , 8c fut mis en prifbn. Plufieurs le blâmèrent
comme s’étant expofé temerairement, 8c ayant mis en
danger la longue paix de l’églifè , foûtenant d’ailleurs
que cette couronne étoit un ornement indiffèrent.
Tertullien prétend au contraire que c’étoit une marque
d’idolâtrie , 8c entreprend la défenfè du foldat. On de-
mandoit en quel endroit de l’écriture ces couronnes
étoient défendues ; mais Tertullien foutient que la tradition
fuffit , 8c rapporte les exemples d’un grand nombre
de pratiques fondées fur la feule tradition. Voici fès
paroles :
Pour commencer par le baptême; avant que d’entrer
dans l’eau , là-même , 8c encore quelque tems auparavant
dans l’églife, 8c fous la main du prélat : nous pro-
teftons que nous renonçons au démon , à fes pompes,
8c à íes anges. Enfuite nous fbmmes plongez trois fois,
répondant quelque choie au-delà de ce que le Seigneur
a déterminé dans l’évangile. Etant levez des fonts ,
nous goûtons du lait 8c du miel ; 8c depuis ce jour
: nous nous abftenons du bain ordinaire pendant toute
la fèmaine. Le facrement de l’euchariflieÇ que le Seigneur
a ordonné à tous , 8c dans le-ternS du repas ; nous le
prenons même -aux afïèmblées-d’avant le jour , 8c ne
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