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98 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
avec de grandes acclamations , du confentement des
foldats 8c du peuple.
Il n’étoic encore que dans fa feiziéme année, mais fes
inclinations étoient bonnes, 8c il avoit été bien élevé
par les foins de fa mere Marnée. Elle lui avoit même
infpiré des fentimens favorables pour les Chrétiens; 8e
il les laiffaen paix pendant tout Ion regne. il avoit un
premier cabinet ou oratoire domeftique , où tous- les
matins il rendait des honneurs divins aux princes, qui
avoientété mis entre les dieux , Seaux ames qu’il efti-
moit les plusfaintes, entre leiquelles il mettoit Ap ollonius
de T y a n e , J . C. Abraham 8e Orphée. C ’eft ce
que rapporte Lampride hiftorien payen , écrivant à
Conftantin , fur le témoignage d’un auteur contempo-
U-t-zz9-c. rain ; gj i[ ajoute : il voulut faire un temple à C h r ift,
8e le recevoir entre les dieux ; 8e on dit qu’Adrien en a-
xpiph.jw . }B. voit eu la penfée; car il avoit fait faire des temples dans
toutes les v ille s , que l’on appelle aujourd’hui d’Adrien ÿ
parce qu’ils n’ont point de d ivinitez. On dit qu’il les a-
voit préparées pour cela y mais il en fut empêché par
ceux qui confuitant les oracles, avoient trouvé que tour
le monde (eroit chrétien s’il executoit ion deiîein, 8c
que l’on abandonnerait les autres temples. Ce font les
paroles de Lampride.
id.p, 131. c- \ h d it encore que les Chrétiens'ayant occupé un lieu
qui avoit été public, & que les cabaretiers diioient leur
appartenir; Alexandre leur répondit, qu’ il valoir mieux
que Dieu y fut fervi de quelque maniéré que ce fû t ,
que d’en faire un cabaret. Il difoit fouvent à haute voix
cette fentence, qu’ il avoir apprife des Ju ifs ou des Chrétiens:
Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que
l ’on te faffe. Il la faifoit dire par un crieur , quand il
châtioit quelqu’u n ; 8c l’aimoit tellement, qu’il la fit
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écrire dans le palais 8c dans les bâtimens publics. Quand
il vouloit faire des gouverneurs de provinces,' ou d’au-
jres officiers, ilpropofoit leurs noms en public , aver-
iiifan t le peuple, que fi quelqu’un avoit à les accufer de
quelque crime, il le prouvât clairement, fous peine de
fa v ie. Il eft honteux, difoit-il; dene pas faire pour les
gouverneurs des p ro v in ce s , à qui l’on confie les biens
8e la v ie desïhommes, ce que font les Chrétiens 8c les
Ju ifs , en oubliant les noms de ceux qui doivent être
ordonnez pour le facerdoce. En effet, Origene qui écri-
vo it alors , témoigne avec quel foin les Chrétiens choi-
fiiToient ceux qui étoient appeliez au gouvernement des
ames, 8c foutient que les magiftrats politiques ne leur
étoient aucunement comparables. Quelques-uns nom-
moient l’empereur Alexandre par raillerie Archifyna-
g o g u e , peut-être parce qu’il étoit Syrien de naiifance,
8c favorifoit les Ju ifs .
Quoiqu’il ait auffi été favorable aux Chrétiens, on ne
îaiffie pas de compter plufieurs martyrs de fon tems ;
entr’autrçs le pape Califte , qui mourut la première
année de fon regne z iz . de J. C. 8c Urbain lui fucceda.
Mais on peut croire que c’étoit les magiftrats, qui a
l ’infijû de l’empereur perfecutoient les Chrétiens, particulièrement
les Jurifconfultes, leurs grands ennemis.
C a r Alexandre voulant réparer les défordres des régnés
paifez, mit dans fes confeils 8c dans les plus grandes
charges, Sabin, U lp ien , P au l, A fr ic a in , Modeftin 8c
plufieurs autres Jurifconfultes célébrés , dont nous
voyous encore les décifions dans le Digefte. Or ces J u rifconfultes
attachez aux anciennes loix R om a in e s , re-
gardoient la religion chrétienne comme une nouveauté
étrangère, 8c unefource dedivifion 8c de trouble.Ulpien
gyoit fait un traité du devoir d’un prcconful dans le
N ij
ld. ¿>,130. £•
Cont. Celf. I,
vin. trtf.
I id. lib• n i .
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Ju r i f c o n fu l t e s
e n n em is d e s
C h r é t i e n s .
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An. -2.1 .
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