
n 6 H i s t o i r e E c c l - E s i a ’ s t i que
le recelons que de la main de ceux qui y préfident. Nous
faifons tous les ans des oblations pour les défunts & pour
lesfêtes des martyrs.Nous ne croïons pas permis de jeûner
le dimanche, ni de prier à genoux ; nous joüifïbns du
même privilège depuis le jour de pâquejufques à la pen-
tecôte. Nous fouffrons avec peine que l’on fafîe tomber
à terre quelque chofe de nôtre pain ou de nôtre coupe.
A toutes nos démarches, nos mouvemens , nos en-
trées & nos iortfcs ; en nous chaufïànt, nous baignant
nous mettant à table, ou au l i t , prenant tmfiege, allumant
une lampe ; à quelque aétion que ce- fort , nous
marquons nôtre front du iigne de la croix. Si vous demandez
une loi tirée des écritures , pour ces pratiques
& pour les autres fèmblables, vous n’en trouverezpoinf :
on vous dira que la tradition les a autorifées , la cOÛ-
inNum™. 5' turne les a confirmées, la foi les obfèrve. Origene rapporte
en même tems ces mêmes pratiques , difà'nt que
tous les obferyent, quoique tous n’en lâchent pas la;
raiion.
1. ,ni- , On pourrait rapporter ici le traité Tin<JeTertul- /, r . , 1 ide la fuite dans îa
* -a. p r çcution, & quelques autres des derniers de Tertullicn
,\dont nous ne lavons point le tems , non plus
que là mort. Nous-fayons feulement qu’il fe fepara
t. 8î. mêm : des Montaniftess & qu’il fit des alFemblées parti--
\ culieres. Il relia de fès fèelateurs nommez Tertulliani-
ftes, ôc ils durèrent à Carthage encore deux cens an s ,
jufqufs au tems de faint Augullin : alors ils fie réüni-
iv.n.47. rent à l’églifc catholique.Tertullienfembleavoirrejetté
le baptême des hérétiques. Outre ce qu’il dit dans le
livre du' baptême , écrit lorlqu’il étoit catholique :
dans celui delà pudicité, i! dit: Chez nous l’heretique,
mpdie.e. comme égal au payen, ou même encore pire ; eftpurgé
par le baptême de vérité, ayant que d’être admis. Quoi-
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qu’il en foit de Tercullien ; il eft certain qu’il y eut un
évêque de Carthage nommé Agrippin , qui changea
l ’ancienne çoûtume reçûé par la tradition des apôtres,
de reconnoître pour valable le baptême des heretiques,
&c intrôduifit l’ulàge de les rebaptifer ; ne croyant pas
que rien de bon pût venir d’eux : ce qu’il fit toutefois
après avoir pris l’avis des autres évêques d’Afrique &
de Numidie. On rie fait pas le tems d’Agrippin ; mais il
ne peut avoir vécu plus tard, puifqu’il a été avant Do-
n a t , prédeceïïeur de S. Cyprien.
Comme ceux qui enfèignoient dans les églifes étoient
condamnez à mort par l’édit de la perfécution , Orige-
rie fut obligé de fè retirer. On a même écrit qu’il étoit le
principal objet de ce fanglant éd it, comme le docteur
le plus renommé dans l’églife. Il eft vrai-fèmblable qu’il
le retira à Cefàrée de Cappadoce, chez l’évêque Firmi-
lien fon ami ; qu’ils fe cachèrent enfemble pour éviter
la perfécution, & que leur retraite fut chez une femme
riche & pieufè nommée Juliene , chez laquelle il eft
certain qu’Origene pafïà deux ans. Elle avoit quantité
de livres qui lui étoient venus par fucceffion de Syrn-
maque le traduéleur de l’écriture. Ainfi Origene y eut'
la commodité de conférer les divers exemplaires des différentes
verfions ; & peut-être y commença-t-il fes He-
xaples qu’il acheva depuis à Tyr.
Les églifes de Cappadoce furent alors troublées par
fe femme qui étant hors d’elle fè prétendit prophetef-
fè & infpirée du fàint Efprit. Elle trompa long-tenys les
I fideles , faifant paroître des prodiges, & promettant
entr’autres de faire trembler la terre , parce que le
démon prévoyoit le tremblement. Il la faifoit marcher
a pieds nuds fur la neige au fort de l’hiver, fans eii ièntir
d’incommodité, Elle difoit qu’ elle fè hâtok d’aller en
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çen t. Donat. libt
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