
506 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
après ce grand ferment, par tes dieux & par les emps.
reurs. Atbanafe corniculaire dit : Tout ton corps n’eft
qu’une plai'e, 3c tu trouve que ce n’eft rien, miferable |
Andronic dit : Ceux qui aiment le Dieu vivant ne fe fou.
cient pas de cela. Maxime dit ; Frottez-lui le dos avec
du fel. Andronic dit:Fais-moi falerdavantage,afin que
je fois incorruptible, 3c que je réfifte mieux à ta malice..
Maxime dit : Tournez-le Ôcle frappez furie ventre,afin
d’aigrir fes premières plaïes , & que la douleur pénétré
jufqués aux moiielles. Andronic dit : Je fuis entièrement
guéri des plaïes que m’avoient fait les tourmens delà
première journée ; comme vous 1 avez vu quand o»
m’a prefenté à votre tribunal. Celui qui m’a guéri alors
me guérira encore. Maxime dit : Méchans foldats, ne
vous avois-je pas défendu, que perfonne les pansât,afin
qu’ils fuifent réduits à nous obéir, Pegafe geôlier dit ;
Par votre grandeur, perfonne d’eux n’a été*panfé, 3c
perfonne n’eft entré à eux ; On les a gardez enchaînez
dans le plus profond de la prifon. Si vous me trouvez
menteur, ma tête en répondra. Maxime dit.-Comment
donc leurs bleifures ont-elles difparu ? Pi gafe geôlier dit:
Je ne fçai comment ils ont été guéris ; par votre vertu ;;
Andronic dit, infenfé, notre Sauveur & notre médecin
eft grand. Il guérit ceux qui efperent en lui; non
par Pàpplication de fes medicamens, mais par fa parole.
Quoiqu'il habite tes cieux il nous eft prefent , parce
qu’il eft par tout ; mais tu ne le connois pas , infenfé
que tu es. Maxime dit .- Ces fots difeours ne te ferviront
de rien ; maîsapprôchC 3c facrifie aux dieux, de peür que
je ne te fa (Te un méchant parti. Andronic dit .- Je n’ai
rien à répondre que ce que je vous ai dit-une & deux
fois ; car je ne fuis pas un enfant pour me laiiîcr amu-
1er par des flatteries. Le gouverneur dit .- Vous ne me
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furmonterez pas vous autres, &c ne mépriferez pas mon
tribunal. Andronic dit ; nous ne nous laiderons pas
vaincre non plus par vos menaces; vous nous trouverez
de braves combattans par la force que Dieu nous dorme
en N. S. J . C. Et vous connoilfez peut-être bien, pro-
conful, que nous ne craignons ni vous ni vos tourmens.
Le gouverneur d i t .- Qu’on me prépare divers fupplices
pour la prochaine fceance; qu’on mette celui-ci en prifon
avec des chaînes de fer ; &c qu’on ne les laiife voir à
erfonne dans le cachot.
Le troifiéme interrogatoire fe fit à Anazarbe enCilicie.
Numerius Maxime dit .- Appeliez ces impies de la
religion des chrétiens. Demetrius centurion dit : Les
voilà, Seigneur. Tharaque étant venu, le gouverneur lui
dit - Veux-tu du moiits à prefent céder aux coups, quitter
ta confeflion impudente Sc facrifier aux dieux , par
qui toutes chofesfubfiftent. Tharaque dit.- Malheur à toi
&c à eux, fi le monde eftgouvernépar ceux qui font de-
ftinez au feu 3c à des tourmens éternels .- 3c non feulement
malheur à eux, mais à tous ceux qui font leur volonté.
Le gouverneur dit : CeiTeras-tu de blafphemer ,
méchant, penfes-tu remporter par ton impudence, 3c
m’obliger à te faire couper la tête pour me défaire de toi.
Tharaque dit : Si jepouyois mourir promptement,ce ne
feroic pas un grand combat, mais allonge & fais ce que
tu voudras , afin que,ma couronne augmente devant le
Seigneur. Le gouverneur die.- Les autres prifonniers que
les loix font punir en fouflrent autant. Tharaque dit
Ç ’eft en quoi eft votre erreur 3c votre grand aveuglement,
de, ne pas voir , que ceux qui font des crimes
méritent ce qu’on Leur fait fouffrir ; mais ceux qui fouf-
frent pour J . C. recevront de lui leur recompenfe. Le
gouverneur dit ; Impie 3c maudit, quelle recompenfe
S f f i j
ni.
Troifiéme iner-
>ïrc de S.
Tharaç[ue.