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fon fils ; il le refervoit pour le nommer augufte Si f re i
re, à la place de Conftantius, faire cefar fon fils Candi-
dien, qui n’avoit encore que neuf ans ; Si fe dépofer
lui-même, mais pour garder la fouveraine autorité fur
les quatre autres -, fçavoir, fur Licinius & Severe auguf-
te s , Maximien Si Candide cefars ; enforte qu’ils ne
fuffent que les remparts de fa puiflance, Si qu’à cet abri
il pafsât tranquillement fa vieillefle. Tels étoient les
projets de Galerius.
Cependant il gouvernoit tiraniquement. Depuis qu’il
eut vaincu les Perfei il loiioit hautement leur gouvernement
defpotique Si leur coutume de traiter leurs-fu-
jet.com me des efclaves. Il diminuoit donc en rout la
liberté des Romains. Il faifoit mettre à la torture toutes
fortes de perfonnes, fans avoir égard aux dignitez; on
enlevoit de force pour fon palais’ des femmes libres &
même des nobles. Il avoir de grands ours à qui en trou-
voit qu’il reifembloit aifez bien ; il leur faifoit devorer
des hommes pour fe divertir, principalement pendanc
fon fouper. Il fe plaifoit à faire brûler les gens à petit
feu , Si s’étant exercé à tourmenter les chrétiens, il trai-
toit de même tous les autres, qu’il comptoir pour coupables
: enforte quç c’étoit une faveur d’avoir la tête
coupée. Sous fon regne l’éloquence fut éteinte, les avocats
& les jurifconfultes furent bannis ou tuez : les études
lui fembloient pernicieufes Sc il haïffoit les gens de
lettres. Les juges qu’il envoïoit dans. les1 provinces,
étoient des fol durs groftiers & ignorans : ils n’avoient
point d’a lie (Te ur s , & il leur donnoit toute forte de licence,
fans refpeét pour les loix. Ildéfola les provinces-;
par la grandeur des cens & des capitations, & par la-rigueur
de l’exaction. Il fem'bloit vouloir fe venger fut
tous les Romains, de ce queTrajan avoit fait pour fubjnguer
les Daces fes anceftres ; & afin que perfonrre ne
«’ exemptât de fes impofitions, fous prétexte de mendicité
; il fit affembler tout ce qu’il put de mendians,les
fit mettre dans des barques & jetter tous dans la mer.
Telle étoit la tyranie de Galerius Maximien. 111 exerça
principalement contre les chrétiens ; ainfi cette troifié-
jrne année de la perfécution fût la plus cruelle ■, mais
feulement en Orient. Il n’y avoit plus de diftinétion de
clercs & de laïques, on faifoit mourir indifféremment
tous les chrétiens. L e cefar Maximin qui gouvernoit
fous lui la province d’Orient,le fecondoit bien;la con-
fufion étoit grande, plufieurs s’enfuïoient Si fe difper-
fioienten divers lieux.
A Cefarée en Paleftrine il y avoir un jeune homme » j|jp
nommé Apphien , qui-n’avoit pas encore vingt ans. Il APPhie'n.
«toit né à Pâgas en L y c ie ,d e parens fort riches & avoit
étudié à Beryte, où étoit alors une école célébré de
droit Romain; mais il s’ y étoit prefervé des tentations
de fon âge Sc- des mauvaifes compagnies; vivant avec
la pureté Si la modeftie que demandoit le chriftianif-
ïne. Etant retourné à fa ville, où fon pere tenoit le premier
rang ; il ne put demeurer avec fes parens, n’y aiant
pas la liberté de vivre fuivant fa religion ; Si s’enfuit fe-
cretemcnt, fans même emporter de quoi fubfifter, tant
il fe fioit à la providence. Elle le conduifit a Cefaree ,
où il vécut avec Eufebe l’hiftorien, Si en peu de temps
■s’inftruifit autant qu’il étoit poftible, des faintes écritures
, Si fe prépara courageufement au martyre par des
exercices de pieté.
La perfécution fut alors excitée pour la fécondé fois,
ia troifiéme année depuis fon commencement. Il vint
-.des lettres du nouveau cefar Maximin, portant ordre
aux gouverneurs de faire factifier tout le monde , fans
X x x ij
martyr.
de faint