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5$ H i s t o i r e - E c c l e , s i a s t 1 q u e .
autres ont pris la femence de la doétrine, & la prennent
tous les jours à mefure que les églifes fe forment. C ’eft:
pourquoi on les compte auiïi pour églifes apoftoliques,
comme filles des premières , & tenant la même doctrine
; & toutes enfemble ne font qu’une même églife, par
la communication de la paix fondée fur l’unité de doctrine.
Donc on ne doit recevoir que ce que les Apôtres ont
enfeigné , Si on ne le doit prouver que par les églifes ,
que les Apôtres ont fondées, & qu’ils ont eux-mêmes
in ftruites, Se de viv e v o ix , Si eniuite par leurs lettres.
C ’etl aux heretiques à montrer les origines de leurs é='
gHfes, l’ordre Se la fuccefiion de leurs évêques-, enforte
^qu’elle remonte à un apôtre, ou à quelqu’un de ces hommes
apoif cliques, quion tv ê cu avec les Apôtres jufqu’à?
la fin. Ainfi l’églife de Smirne rapporte que Polycarpe
y fut établi par J e a n ; ainfi l'églife Romaine montre
Clement ordonné par Pierre. Et enfuite : Parcourez les
églifes apoftoliques, où l’on voit encore à leurs places
les mêmes chaires des Apôtres; où l’on lit encore leurs
lettres originales. Elles - vous près de l’Ach-aïe ? vous-
avez Corinthe ; en Macedoine vous avez Philippes Si
Thefialoniques ? fi vous pouvez paffer en A fie vous;
avez Ephefe : fi vous êtes près de l’Italie, vous avez R o me
, dont nous, c’e ft-à - dire les Afriquains , prenons
aufii l’autorité. Qu elle eft heureufe cette é g life , où les
Apôtres ont répandu toute leur doétrine avec leur fang:
où Pierre a fouffert comme leSauveur : où Paul a été
couronné comme Jean-Baptifte: ou l’apôtre Jean, après-
avoir été plongé dans l’huile, fans en fouffrir de mal*,
a été relégué dans une ifle !
Les hérétiquesde cetems-là foûtenoient queles Apôtres
» ’avoient pas tout fç û , ni enfeigné tout ce qu’ils fça-
L îV ïU c ît fQ ü iE ‘ \îË. 59
Votent. C ’eft pourquoi Tertullien s’applique à montrer
qu ’ils n’ont rien ignoré de la doétrine du falut, ni rien
caché à leurs difciples; que cette doétrine n’a point été
altérée par les églifes; dans la fuite des tcms, puifqu’elle
eft encore par-tout uniforme. Si l’on s’eft trompé , dit-
i l , l ’erreur adonc régné par-tout, jufqu’à ce que les hérétiques
fuifent venus délivrer la vérité. Cependant on
prêchoit m a l, on croyoit mal , tant de milliers de
milliers ont été mal baptifez, tant d’oeuvres de foi mal
adminiftrées, tant de miracles mal operez, tant de fa-
cerdoces Si de minifteres mal exercez, tant de martyrs
.enfin mal couronnez- Entoures chofes la vérité eft devant
l’image. Il marque le tems de chaque hérétique
en particulier, Sc conclut que ce qui a été enfeigné le
premier eft vrai Si d iv in , ce qui a été ajouté depuis eft
faux Sc étranger. Il veut que les hérétiques prouvent
leur million comme lesApôtres, par des miracles. Ayant
une fois établi qu’ils font hérétiques, on a montré qu’ils
n’ont aucun droit à nos écritures, on doit préfumer
qu’ils les ont corrompues, pour les ajufter à leur doctrine
nouvelle; ceux qui les ont dès le commencement,
n ’ont eu aucun intérêt deles corrompre. Il marque que
dans lesfuperftitions payennes.il y avoit des imitations
de plufieurs cérémonies de la vraie religion des Ju ifs
Sc des C hrétiens, ainfi les hérefies font de mauvaifes
copies tdu Chriftianifme,
Pour le faire mieux voir , il montre la différence de
leurs moeurs. Combien la morale des hérétiques eft mé-
prifable , terreftre , humaine ; fans g ra v ité , (ans autorité
, fans difcipline. Premièrement, d i t - i l , on ne fçait
qui eft cathecumene,ou qui eft fidele, ils entrent également
, ils écoutent, ils prient fans diftinétion , ils admettent
les payens même, ôt.trait eut d’a ffïé lition notre
C. I l *
f . Z f ,
c. 1 7 .
C» 1?«
c. 30.
c. 3 1 .
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XXX.
Moeurs des Hé*
rétiques.
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