
/. obncX' Cod. de
n!tg.
la fta n t.
Leifàani. lib, v.
In/lit. c. il.
X X X .
Ecrits conrrc la
religion chrétienne.
Jd . ibid c. z.
?oegi. an, 304. n.
*3-
410 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mêmes décidé que les criminels fuppliciez ne dévoient
pas être privez de fépulture.
La perfecution s'étendit fur tout le peuple de Nico-
medie. Les juges difperfez par tous les temples contrai-
gnoient tout le monde à facrifier : les priions étoient
pleines. On inventoit des tourmens inoiiis ; & de peur
de le méprendre en rendant juftice à des chrétiens, il y
avoit des autels devant les tribunaux 8c dans les cabinets
des jug e s , pour faire facrifier les parties avant que de
plaider leurs caufes. On vit dans la même province de
Bythynie un gouverneur tranfporté de jo ïe , comme s’il
eût vaincu un peuple barbare, parce qu’un chrétien qui
avoit réfifté pendant deux ans avec line grande force ,
parut à la fin ceder.
Dans le même temps que l’on abattoit l’églife de Ni*
comedie, il y eut deux auteurs qui publièrent des écrits
contre la religion chrétienne. L ’un étoit phllofophe de
profeffion, mais dont les moeurs étoient contraires à fa
doétrine : en public il recommandoitla modération,
la frugalité, la pauvreté ; mais il aimait l’argent, leplai-
fir & la dépenfe ; &c faifoit meilleure chere chez lui qu’au
palais. Tous fes vices fe couvroient par l’exterieur de
fes cheveux 81 de fon manteau , par fes grandes richeiTes
8c le crédit qu’ il avoit auprès des magiftrats, dont il
vendoit les jugemens &c intimidoit les vo ifin s , qui n’.o-
foient fe plaindre des maifoas & des terres qu’il avoit
ufurpées fur eux. On ne fçait qui étoit ce phllofophe :
mais on fqait qu’il publia trois livres contre la religion
chrétienne. Il difoit d’abord , qu’il étoit du devoir d’un
philofophe de remedier aux erreurs des hommes, les ramenant
au vrai chemin, c’eft-à-dire, au culte des dieux,
quigouyernoient le monde; & de ne pas fouffrirqueles
gens fimples demeuraffenc en proie à la malice des fe-
L i v r e h u i t i e ’me. 4 2-1
dudteurs : qu’il vouloir montrer la lumière de la fageife
à ceux qui ne la voïoient pas, 8c les guérir de cette ob-
ftination qui les faifoit foulfrir inutilement tant de tourmens.
Afin que l’on ne doutât pas du motif qui l’exci-
toit : il s’étendoit far les louanges des princes, relevoit
leur pieté Ôc leur fageife qui fe fignaloient même dans
la défenfe de la religion, en reprimant une fuperflition
impie & puerile. Mais lorfqu’il vouloir entrer en matière
, il ne fçavoit ce qu’il attaquoit ; feulement il découvrit
fa malice, d’avoir choifi ce temps pour publier
cet ouvrage.
L ’autre auteur étoit du nombre des juges , & un de
ceux qui a voient confeillé la perfecution. On croit que
c’étoit Hierocles, néen une petite ville de Carie, 8c depuis
gouverneur d’Alexandrie.’ Il écrivit deux liv re s , § ||É
qu’il intitula Philalethes, c’eft-à-dire, amis de la vérité,
8c adreifa fon difeours aux chrétiens-mêmes,pournepas
paroître les attaquer,mais leur donner de falutaires con-
feils. Il s’efforçoit de montrer de la contradiction dans
les écritures faintes, 8c en paroiiToit fi bien inftruit,
quil fembloit avoir été chrétien. Il attaquoit principalement
S. Pierre , S. Paul 8c les autres difciples , qu’il
accufoit d’impofture,leS reconnoiifant toutefois pour des
pefcheurs grofliers 8c ignorans : fans confiderer combien
il étoit impoffible, que des ignorans fulfent d’habiles
trompeurs. Il difoit que J . C . aïant étéchaifé par les
Ju ifs , avoit aifemblé neuf cens hommes, avec lefquels il
pilloit le païs. Voulant réfuter fes miracles fans ofer les
n ie r , il s’efforçoit.de montrer qu’Apollonius de Tyane
en avoit fait de pareils, ou même de plus grands. C e ft
ainfi qu’à Nicomedie on attaquoit les chrétiens, par la
violence & par les difeours.
Peu de temps après il y eut quelque entreprife contre
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