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' 124 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
ferences, examinant en même tems, autant qu’il eft
poiïible, la verfion des Septante, de peur qu’il ne fern-
ble que je veuille impoièr à toutes les églifès qui font
ibus le ciel, & donner pretexte de calomnier les exemplaires
communs 8c célébrés. Nous nous exerçons auffi
à ne pas ignorer les écritures des Ju i f s , afin qu’en d i f
putant avec eux, nous puiffions leur citer les paflàges,
félon leurs exemplaires, & qu’ils n’ayent plus de pretexte
pour mépriier les fideles gentils d’origine, & fè
mocqüent d’eu x , comme ignorant la vérité qui eft
dans leurs écritures. Il marque ailleurs qu’il y avoit des
fideles, qui ne convenoient pas de l’autorité du texte
hebreu.
Il ajoûte que l’hiftoire de Suiânne & des vieillards qui
l’av oient calomniée, n’étoit pas inconnue aux Ju ifs ; 8c
il montre par le nouveau teftamerrt, qu’ils avoient con-
noiflànce de plufieurs autres faits, qui ne font point
écrits dans les livres de l’ancien. D’où il conclut qu’il
eft probable que les Juifs en avoient retranché quelques
parties, pour faire perdre la mémoire des faits
qui leur étoient les plus honteux, comme d’avoir fait
mourir les prophètes, & que la différence denosexemplaires
& des leurs, vient de ce que les nôtres ont été
pris fur des originaux plus entiers. Il marque que le
livre de T o b ie , ni celui de Ju d ith , n’étoient point
en uiàge chez les Ju ifs , 8c qu’ils ne les avoient point
en hebreu, même entre les livres apocryphes, mais que
les églifès s’ en ièrvoient.
Il d it, comme témoin oculaire, que les Ju ifs , quoique
fujets 8c tributaires des Romains, avoient un chef
ou erhnarque, dont le pouvoir étoit très-grand par la
permilfion de l’empereur, & qu’à ion infçu ils con-
damnoient quelquefois à: mort. Il rapporte en cette
L i v r e s i x 1 e’ m e. . 1 1 3
lettre quelques étymologies, qui ont donné fujet à ceux
qui entendent l’hebreu, de dire qu’il n’y étoit pas fort
lavant. Il conclut ainii : Celui - là vous iàluë qui m’a
aidé à diéler cette lettre, qui y a toûjours affifté, 8c y
a corrigé ce qu’il a voulu. C ’eft mon feigneur 8c mon
frere le pieux Ambroifè. Sa très-fidele compagne Marcelle
vous faluë au iïi, avec leurs enfans & Anicet. Saluez
nôtre digne pape Apollinaire , & ceux qui nous aiment.
Le nom de pape marque un évêque ; mais on ne fait
de quel liège l’étoit cet Apollinaire. 11 paroît ici qu’Am-
broife étoit forti de prifon.
Origene s’explique encore ailleurs touchant les livres
apocryphes.il ne veut pas que l’on les rejette tous, mais
que l’on s’en ferve avec difcernement ; puiique les apôtres,
& J . C. même, femblent s’en être ièrvis, en rapportant
plufieurs faits, qui ne font point dans les livres
Canoniques. Il diftingue lès livres canoniques ou fecrets ÏHu*tth. trait.
des Tuifs, 8c ceux des chrétiens;J 1 1 1 & fait mention1 de1 plu - InJoait'UyuZ,
fleurs, d’un écrit prétendu de Salomon touchant les
cxorcifmes, d’un d’Elie, d’un d’Ilàïe, d’un de Jeremie,
de la pricre de Jofeph dont il rapporte un grand pafi-
fàge, du livre d’Enoch, d’une addition à Efther touchant
l’ange Anahel, & de quelques-uns du nouveau
ieftament, entr’autres du livre du pafteur, qu’il cite
comme inlpiré de Dieu..
Outre la lettre à Origene, Africain en avoit écrit une
à un nommé Ariftide, pour accorder les deux généalogies
de J . C. félon S. Matthieu, & félon S. Luc. Il y zaj.i-.Ufi.a-t,
rapportoit ce qu’il avoit appris de la tradition de ceux
qui reftoient en Paleftine de la famille de N . S. appeliez
en grec par cette raiibn Deipofynes ; favoir que Ja cob
& Heli étoient freres utérins, qu’Heli étant mort
fans enfans, Jacob épouià ià veuve 8c fut pe^e de faint
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IX .
Oeuvres d'Affl-i
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