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tîquePuppicn. tous les évêques catholiques, il refuibit la paix aux pecjtr.
«p.«il. nitensà & en avojt iajflé mourir plufieurs en cet état,
pendant les années précédentes. Il le yantoit meme depuis
long-tems, de s’être feparé de la communion des
autres évêques, pour s’attacher à Novatien. Fauftin de
L y o n , & les autres évêques de la même province, en
écrivirent au pape S. Etienne, 8c à l’égliiè Romaine. Fauftin
en écrivit auffi deux fois à S. Cyprien, ce qui l’obligea
d’écrire à làint Etienne: C’eft à nous, dit-il, mon tres-
cher frere, à y remedier, à nous qui tenons la balance
pour gouverner l’églilè ; c’eft pourquoi il faut que vous
écriviez des lettres très-amples à nos confrères les éve-
ques des Gaules, & au peupk d’Arles en particulier, pour
excommunier Marcien,en fubftituer un autre a la place,
8c raiTembler le troupeau de J . C. diiïipé par ce Ichilme,
C ’eft pour cela qu’il y a un fi grand corps d’évèques,
uni par les liens de la concorde ; afin que fi quelqu’un
d’eux entreprend de faire une herefie ou un ichilme,
les autres viennent au lècours ; car encore que nous
fbyons plufieurs pafteurs,nous paillons toutefois un lèul
troupeau. Et à la fin de la lettre: Ne manquez pas de
nous faire içavoir celui que l’on aura mis à Arles a la
place de Marcien, afin que nous lâchions a qui nous
adreflerons nos freres, & à qui nous écrirons.
cypr.tf.66. s. Cyprien étoit alors’ dans la fixiéme année de ion
épifeopat, l’an 1 3 3. de J . C. & il crut qu’il étoit tems de
répondre quelque chofe aux calomnies atroces d’un évêque
d’Afrique, nomméFlorentius Puppien;. qui après
avoir été confelïèur dans la periècution de Decius, s’é-
toit attaché au parti de N ov atien, & ne. vouloir point
reconnoître S. Cyprien pour évêque. Iloffre de le recevoir
à là communion, s’il ferepent : mais à la charge
de eonfulter Dieu auparavant. Car j.e me fouyiens j
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aioûte-t-il, de ce qui m’a été révélé ; où plûtôt de ce que
le Seigneur a ordonné à un ferviteurquile craint.il lui a
dit, entre autres chofes : Celui qui ne croit pas ] . C. lorf-
qu’il fait un évêque, commencera à le croire lorfqu’il
le vengera. Je n’ignore pas que les fonges & les vifions
femblent ridicules à certaines gens; mais c ’eft à ceux
qui aiment mieux croire ce que l’on dit contre les évêques
, que de croire les évêques. Il conclut par ces terribles
paroles: Vous avez ma lettre 8c moi la vôtre: au
jour du jugement toutes deüx feront lûes devant le tribunal
de J . C. Dans toute cette lettre, il fuppofe que sp-*J
c’eft Dieu même qui fait les évêques, & que l’éle&ion
canonique n’eft que la déclaration de ionJugement, Sc
il le dit encore ailleurs,.
On peut rapporter à cette paix de l’églife, quelques D**sv"'
lettres de làint Cyprien lur divers points de diicipline, mens de diîci-
delquelleson ne lait point le tems précis. Eucratius aLiu
évéque, le coniulta touchant un comédien1, qui ayant
quitté le theatre, continuoit à inftruire de jeunes païens
dans le même métier : lavoir s’il devoit demeurer dans
la communion de l’églife. S. Cyprien lui répondit: Je BiHî.xxT.;i.
croi qu’ il ne convient ni à la majefté de Dieu, ni à la
diicipline de l’évangile, de foüiller l’honnêteté de l’é-
glife par une telle infamie. Car puifque la loi défend
aux hommes de prendre des habits de femmes : combien
eft-ce un plus grand crime d’y ajouter des geftes-
effeminez & deshonnêtes? Ce qu’il d it, parce qu’alors
c’étoient des hommes qui joiioienü fur les théâtres- j fa v e n . S k t i 33»-
les perlonnages des femmes. Il ajoute : Si celui-ci allégué
là pauvreté, l’églife peut le fecourir avec les autres,
pourvû toutefois q u ïl le contente d’une nourriture
frugale; & quïl ne prétende poinrqu’on lui doive
une récompenfe pour le tirer du péché , puifque c’e lt
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