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XXIX.
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Sain: Q y rin,j
Screnus , &c.
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578 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e Î
• d. attribuer au démon. Il foutient qu’il n’étoit qu’un magicien
; & remarque comme un fait confiant, que de fon
temps, je dis du temps d’Eufebe, Apollonius n’étoit plus
■A- compté au nombre des philifophes. Il ne manque pas de
marquer la prodigieufe différence de J .C .q u i a été prédit
avant fa venue,& dont la doètrine, fi fainte & fi fa-
lutaire au genre humain a fait en fi peu de temps de tels
progrès, malgré l’oppofition de toutes les puiiTanccs.
En s ffet Apollonius eil tombé depuis dans un tel ou bli,
que plufieurs ont trouvé mauvais que f in aïe tant parlé
dans les deux premiers livres de cette hiftoire cctle-
fiailique ; mais j’ai cru devoir faire connoîtie ce grand
original des impoileurs:& ne rien diffimuler, de ce que
fes parnfans les plus prévenus en ont dit avec quelque
forte de vrai-femblance.
On rapporte à la même année 3 09. le martyre de faint
t'In.t Quirin evêque de Sifc ia, dans la haute Pannonie, c’i ft-
a-dire la Croatie impériale. Le gouverneur Maxime
55!" aï.ant ordonné de le prendre , il fornt de la ville pourfe
dérober a la pcrfécution : mais il fut pris & prefenté au
gouverneur , qui lui demanda où il fuïoit. Je nefuïois
pas, dit Quirin ; mais j’exccutois l’ordre de mon matin
tre. Car il eil écrit : fi on vous perfécute en une v ille ,,
fuiez en une autre. Maxime dit : Qui a ordonné cela ?
Quirin îépondit : Jcfus-Chrifl qui e illc vrai Dieu. Maxime
dit : Et ne fçais-tu pas que les ordres des empereurs
te peuvent trouver par tout , & que celui que tu nommes
le vrai D ieu , ne peut te fecourir quand tu feras
. u- pris comme tu vois maintenant ? Quirin répondit : Le
Dieu que nous adorons eil toujours avec nous, & peut
nous fecourir quelque part que nous foïons : il eil ici
qui me fortifie & qui vous répond par ma bouche. Maxime
, après l’avoir preilé de facrifier par diveries me-
L l V R E N E U V I EM E ,
naces, lui offrit de le faire facrificateur de Jupiter. Quirin
répondit : Je fais maintenant une vrai fonétion de
facrificateur en m’offrant moi-mêmeen facrificeau vrai
Dieu. Maxime le fit mettre en prifon & charger de chaînes.
Il fe mit en priere & dit : Je vous rends grâces, Seigneur
, d’avoir reçu ces affronts pour vous, & je vous
prie , que ceux qui font en cette prifon connoiffent que
j’adore le vrai Dieu & qu’il n’y a point d’autre Dieu que
vous. A minuit il parut une grande lumière dans la prifon
: le geôlier Marcel l’aïant vûë fe jetta aux pieds de
faint Quirin , lui difant avec larmes : Priez le Seigneur
pour m o i, car je croi qu’il n’y a point d’autre Dieu
que celui que vous adorez. Le faint évêque l’aïant
long temps exhorté le marqua au nom de N . S. J . C .
c’eil-à-dire , au moins il le fit catecumene. Trois jours
après Maxime envoïa faint Quirin à Amantius gouverneur
de la première Pannonie, pour être jugé fou-
verainement.
On le mena chargé de chaînes par toutes'les villes
qui étoient fur le Danube , jufques à ce qu’Amantius
ordonna de le garder à Sabarie. Des femmes chrétiennes
lui apportèrent à boire manger: Se comme il beniffoit
ce qu’elles lui offroient, les chaînes tombèrent de
fes mains & de fes pieds. Amantius fe le fit prefenter
dans le theatre après avoir vû les aéles de ce qui s’étoit
paffé devant Maxime, Se tâcha de l’ébranler par la con-
fidération de fon grand âge ; mais le voïant inflexible
il lui fit attacher une meule au cou , Se le fit jetter dans
le fleuve. Au lieu , d'aller à fonds il demeura lon gtemps
für l’eau au grand étonnement du peuple , qui
le regardoit aifemblé en foule fur les Bords. Saint
Quirin les exhortoit à demeurer fermes dans la foi Se
à ne craindre ni les tourmens ni la mort. Mais voïant
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