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4 ^ 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
rien repondic à hauce vqix : Faites tout ce que vousvoii,
drez , je fuis chrétien. Le proconlul ordonna qu’on le
mît aulli en prifon.-Hilarien dit avec joïe .■ Je rends gra-
ces à Dieu. Ces martyrs demeurèrent long temps en
prifon ; & la plupart y moururent de fa im , les uns après
les autres.
L ’évêque de Carthage étoit alors Menfurius, qui avoit
fuccedé à L u c ien , fuccefietir de S. Cypr ien. Craignant
¿que les perfecuteurs ne trouvailcht les livres iacrez , il
, les emporta & les lerra-; lailïant dans la bafiliquc neuve
tout ce qu’il avoit d'écrits réprouvez des hérétiques. Les
perfecuteurs les t rouvèrent , les emportèrent & ne lui
demandèrent rien d’avantage. Quelques décurions de
Carthage donnèrent avis au proconful , qu’on avoit
trompé ceux qui avoient eu charge d’emporter de
brûler les écritures des chrétiens.; qu’ils n’avoient laif-
. fé que des écrits qui ne les regardoient point ; & que
leurs vraies écritures éroient dans la matfon de l’évêque
Concluice de Mpn
jfurius évêquç 4e
(Carthage.
Aug. brev.
Collât* die y c* 13
, d’ou il falloir les tirer pour les brûler ; mais Je proconful
ne le voulut pas. Menfurius écrivit tout cela à
Second évêque de T i g i f i , & alors primat de Numidie;
& dans la même lettre il blâm.oit ceux , qui fans être
pris s’offroienc aux perfecuteurs ; Scdifoient d’eux-mêmes
fans qu’on leur demandâ t , qu’ils avoient des écritures
, mais qu’ils ne les donneraient pas. Cette conduite
déplaifoit à Menfur ius , & il défendoicqueces tertie-
raires fuilent honorez comme martyrs. Il fe plaignoit
auifi dans cette lettre de quelques-uns, quiétant chargez
de crimes & de dettes envers le fifç ; fe faifoient
prendre à l’occafion de la perfécution ; pour fe délivrer
de leur mifere par une mort honorable ; ou p ou f expier
leurs c r imes , à ce qu’ils croïoient , ou pour gagner de
i ’argefit & fajre bonne çhere dans la pr i fon, en abufant
de
L i v r e h u i t i e ’me . 4 c j
delà charité des chrétiens. Second de Tig i f i répondit
à Menfurius*, & lui raconta ce que les perfecuteurs
avoient fait enNumidie ; comme pluiieurs avoient été
p r i s , pour ne vouloir pas livrer les faintes écritures ;
combien ils avoient fouf fer t , & comment après pluiieurs
grands tourmens on les avoit fait mourir. I l di-
foit qu’on les devoit honorer comme ma r ty r s , & les
louoit par l ’exemple de cette femme de Jé r ich o , qui ne
voulut pas livrer les efpions de Jo fué à ceux qui les
pourfuivoient.
Cependant un des diacres de l ’églife de Carthage
nommé Félix,fut accufé d’avoir compofé un libelle dif- optat.ont.
famatoire contre l’empereur. La crainte le fit cacher
chez l’évêque Menfurius ; on le lui redemanda , il nia
de l ’avoir ; l’empereur en fut averti ; il vint un o rd re ,
portant que fi Menfurius ne rendoit pas lediacre Félix,
on l’envoïat lui-même à la cour. Aïant reçu cet ordre ,
il fe trouva fort embarraffé ; car l’églife de Carthage a-
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voit quantité de vales d’or & d’argent,qu’il ne pouvoit
nienfoüir en terre, ni emporter avec lui. Il les confia
aux vieillards qu’il eftima les plus fideles, & en fit un
mémoire qu’il donna aune vieille femme ; à condition
que s’il ne re venoit pas, après que la paix feroit rendue
aux chrétiens ; elle les fendît à celui qu’elle trouveroit
affis dans la chaire épifcopale. Meniurius étant arrivé
a la cour , plaida fi bien la caufe, qu’il fut renvoié à
Carthage ; mais il mourut avant que d’y arriver.
En ce même temps Arnobe retheur fameux en Afri- ,
, . . \ \ / r r Arnobe écrit pour
que écrivit pour la defenfe de la religion chrétienne. la re igion.
Comme il enfeignoit la rethorique dans la ville de Sic- ^ ' ' ^ ebad
ca , étant encore païen, il fut prciTé par des fonges
d’embraifer la foi ; mais parce qu’il l’avoit toujours com-
bactuïdçs^évêques ne pouvoiçnt croire qu’il voulût fé-
Tome I I . N n n