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ciel nous eft ouverte par l*i vertu de J . C. & que íes
Chrétiens y font admis fans examen ni retardement ;
que J . C. en a laiffé ici bas les clefs à S. Pierre, & par
lui à l’églife ; 8c que chacun les porte avec lui , par la
confeifion de la foi. Il marque que les payens crioient
v i i ^ouvent dans le cirque: Juiqu’à quand fouffrira-t-on
th*c. «. ’ cette troifiéme efpece; en parlant des Chrétiens. Ils iè
¿du. jud. c. i. cornptojent eux.mêines, c’eft-à-dire, les Romains, pour
la première elpece, & les Juift pour la fécondé.
Ce fut encore vers ce même tems & dans les dernières
années de l’empereur Severe, que Tertullien écrivit
contre les Ju ifs , à l’occaiion d’une difpute entre un
Chrétien & u n ju if prolèly te,qui avoit duré tout un jour
en prefence de plufieurs perfonnes de l’une & de l’autre
». j. religion. Il prouve que les fàcrifîces de là loi devoient'
être abolis ; parce que d’un côté elle défend de iàcrifi er'
en un autre lieu qu’à Jerufàlem ; & que d’ailleurs le pro-
MMch.ia. u. phete Malachie promet un iacrifîce qui s’offrira partout
le monde. Parlant de l’étendue de l’évangile, il nomme'
les nations fuivantes. Diveriès efpeces de Getules & de
e' 7' Maures, l’Efpagne entiere, diveriès nations des Gaules,
les quartiers de la grande Bretagne inacceffibles aux R omains:
fournis à J . C. des Sarmates , des Daces, des
Germains, des Scythes 8c plufleurs nations Cachées,-
plufieurs provinces & plufleurs ifles inconnues aux R o mains.
En tous ces lieux regne le nom du Chrift qui eft
déjà venu.
Æ n. L ’empereur Severe faifoit la guerre aux barbares (dans
Caracalla em- la grande Bretagne.) Comme il étoiren marche avec ion
armée, Antonio fon fils aîné, qui màrchoit auprès d*
lu i, retint un peu ion cheval, & fans dire mot tira ion
épée pour le frapper par derrière & le tuer. Ceux qui
•fuivoient firent un cri qui empêcha Antonin d’acheyer
L i v r e c i n q u i e ’ me. ’ 7 /
fon coup ; l’empereur fon pere fe contenta de lui en faire
des reproches ; mais il en conçut une telle affliétion,
qu’il mourur peu de tems après, plûtôt de chagrin que
de maladie. Il avoit vécu foixante-cinqrms, 8c en avoit
régné dix-fept & huit mois. Il mourut à Eborac ou Yorc,
le 4. de Février l’an de J .C . 2 .1 1. Ses deux fils Antonin & a*», m.
Geta qu’il avoit aiïociez à l’empire, lui fuccederent.
Mais ils ne pouvoient iè fournir l’un l’âutre; 8c pendant
le voyage qu’ils faifoient pour revenir à Rome ,
chacun eiTaya plufleurs fois de faire périr fon frere. Enfin
Antonin n’ayant pû faire empoifonner G e ta , le fit tuer a
coups d’épée; & il expira dans le fein defamere, qui fut
couverte de fon iàng. Antonin fit aufli tuer tous les foldats
8c les autres quiavoient témoigné quelque inclination
pour G eta, même leurs femmes & leurs enfans, jufi
qu’à vingt- mille ames ; eniiiite il fit mourir un grand
nombre de Sénateurs, particulièrement ceux qui avoient
été en faveur auprès de fon pere. Enfin dans les jeux du
cirque le peuple Romain s’étant moqué d’un conduéteur
de chariot qu’il aimoit ; il le prit à injure, & fit venir des
troupes qui firent main-bafleiiir tout le peuple. Cependant
ce même Antonin ne periècuta point les chrétiens.
ï { iè nommoit Bafîien avant que fon pere l’eut aflocié a
l’empire ; depuis on lui donna le fiirnom de Caracalla, à
eauiè d’une elpece de grand manteau, dont il fit largefle
au peuple, & il eft plus connu par ce nom.
Vers le commencement de fon regne, Serapion évê- x x x v n ^
que d’Antioche étant mort, Afclepiade luifucccda, & évêijaeijcru-
gouverna l’églife fèptans;il avoit été confefièur pendant falcm-
la perfecution. Alexandre évêque en Capadoce, qui Euf,vi-bis?.c,x l
étoit encore en prifon pour la fo i, écrivit a cette occa- id.chr.»t.m..
fîon une lettre,, qui commençolt ainfi : Alexandre ièrvi-
teur du Seigneur & prifonnkr de J . G. à la fainte égliiè
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