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¡uf. 1. IT. », 33. lui qui a renoncé à nos myfteres, & qui fait gloire de
l’infanie herefie d’Artemas,
Enfuite les peres du concile rapportoient au long les
dogmes de Paul , 8c comment ils avoient ete réfutez : 8c
vers la finde la lettre ils xnarquoient fa dépofition 8c l’é-
leCtion de Domne : puis ils ajoutoient : Nous vous le fai-
fons fi^avoir, afin que vous lui écriviez 8c que vous receviez
fes lettres de communion. Pour celui-ci, qu il e.
criveà Artemas, 8c que les feûateurs d Artcmas communiquent
avec lui.
Le pape S. Denis, à qui cette lettre fynodale étoit
" ■ ‘•’ ‘ ' J ä l adreffée, mourut le vingt-fixiéme de Décembre , fous
le confulat de l’empereur Clauder& de Paterne, qui eft
l’an i 69. d e J .C . §près avoir tenu le faint fiege plus de dix
f ans. Par confequent le concile d’Antioche fut tenu cette
année. Le vingt-huitième du même mois fut élu pape
Felix , qui gouverna près de cinq ans. Il écrivit une
lettre à Maxime 8c au clergé d’Alexandrie, ou il parloir
ainfi de l’incarnation du V e rb e , aparemment a
gonc.-Efh.aa.i. l’occafion de Paul de Samofate : Nous croïons en N.
S. J .C . né de la Vierge M a r ie , nous croïons que lui-
mêm<reft le Fils éternel de Dieu 8c le Verbe : non pas
un homme que Dieù ait p ris , enforte que cet homme
foit un autre que lui. Car le Fils de Dieu étant Dieu par?
f a i t , a été aufli homme parfait , étant incarné de la
Vierge,
v. A l’oecafion de ces conciles d’Ântioche, Eufebe &
u Îd fAU«odrie' Anatolius tous deux d’Alexandrie vinrent en Syrie : où
«#.*.}». ils furent retenus, & gouvernèrent l’un après l’autre l’é-
| glife de Laodicée. Ils avoient rendu de grands fervicesà
leur patrie. Car Alexandrie étant alîiegée par une armee
Romaine 8c divifée au dedans : la partie qui tenoit contre
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les Romains fouffroit une famine cruelle -, & Anatolius
y étoit, Euiebe étoit dans l’autre, qui tenoit pour les
Romains : ils étoient d’intelligence 8c s’écrivoient. Eu-
febe qui étoit en grande confideration auprès du général
de l’armée R om a in e , lui demanda en grâce , de
vouloir bien recevoir les transfuges ; 8c il l’obtint. Anatolius
en étant ave rti, fit aiTembicr le confeil de la ville;
&perfuada de mettre dehors les bouches inutiles, pour
ne garder que les hommes de fervice. Sous ce prétexte
il fauva la plus grande partie des affiegez , les faifant
fortir de nuit déguifezen femmes. Quand ils étoient au
camp des Romains, Eufebe en prenoitfoin, Scleurdon-
noit tous les fecours neceifaires, après les fouffrances
d’un long fiege. Ils fauverent ainfi premièrement les
chrétiens , puis un grand nombre d’infideles.
Eufebe donc étant venu en S y r ie , à l’occafion de
l ’affaire de Paul de Samofate; ceux qui gouvernoient
l’églife en cette province, ne le laifferent point retourner
chez lu i , & le retinrent pour être évêque de Laodicée
après Socrate. En effet, Eufebe étoit un homme Sut-!-yn- mv-
d’une pieté finguliere , fuivant le témoignage de faint
Denis d’Alexandrie fon évêque, dont il avoit été diacre
8c avoit confeffé la foi avec lui. Anatolius étoit très-
fçavant dans les lettres humaines & dans la philofophie.
Il étoit grand rethoricien , & fçavoit la dialectique, la
phyfique, l’arithmetique, la geometrie, l’aftronomieen
perfection ; fes citoïens lui avoient déféré l’école d’A-
riftote, très-confiderable à Alexandrie. Comme il fe
trouva en Syrie à l’occafion du concile d’Antioche :
: Theotecne évêque de Cefarée le retint 8c lui impoia les
mains pour l’épifeopat, le deftinant à lui fucccder , &
ils gouvernèrent enfemble cette églife quelque peu de
temps. Mais enfuite paifant à Laodicée, il y fut arrêté
Tome 1 1 . A a a
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