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$. 5SfMicephofe.
,dâafine. 244.
33 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Je feu , où on le menaçoic de le jetter ; il le rappella, &
lui die : Mon enfant , tu as vû le ' feu , tu as v ù l c g i a iv e ;
fois lage pour rentrer dans la inaifon & dans la for eu-
ne de ton pere. Cy r il le répondit : Ty ran | tu m’as fait
grand tort de me rappeller : ton feu & ton glaive font
inutilesj je Vais à une grande m u lo n 8c à dès richcfles
plus excellentes : depêcbe-moi promptement , afin que
je n jeuilfe. Les aflilfms pleuraient , l ’entendant ainfi
parler ; mais il leur difoit : Vous devriez r ire, & me
conduite avec joie au fupplice : vous ne fça vez pas quelle
cite je vais habiter , ni quelle eft tnon eiperance. Il
alla ainfi a la m o r t , 8c fut l ’admiration de tous les ha-
bitans de Cefarée en Cappadoce.
A Cefarée de Paleftine, trois hommes confiderables
Prifcus, Malcus &c Alexandre fouffrirent le ma r ty re ,
dans cette perfecution de Valer ien. Ils demeuraient à
la campagne; 8c d’abord s’accuferent de lâcheté de me-
prifer une fi belle occaiîon d’acquerir la couronne du
martyre. Puis aïnnt pris enfemble une réfolution ; ils
s en allèrent a Cefarée , fe prefenterent au ju g e , 8c fu rent
condamnez aux bêtes.
I l y avoir à Antioche un prêtre nommé Saprice & un
laïque nommé Nicephore , q u is ’aimoient comme deux
freres. Apres avoir vécu long-temps dans cette étroite
amitié, ils fe diviferent & devinrent fi ennemis , qu’ils
evitoient même de fe rencontrer dans la rue, Nicephore
revint à lui ; & faifant reflexion que la haine eft un
vice diabolique : il pria de fçs amis d'aller trouver le
prêtre Saprice, 8c de le prier de lui pardonner, & d’avoir
égar ifà fon repentir. Mais Saprice ne voulutpoint
lui pardonner. Nicephore lui envoïa une fécondé fois
ftautres amis pour fe réconcilier ayee lu i , 8z Saprice
L i v r e s e p t i e ’m e . 33;
nevoulut pas même les écouter. Nicephore pour lat roi -
fiéme fois le fit prier par d’autres de Ces plus chers amis ,
de lui pardonner fa faute : Saprice demeura dur 8c inflexible.
Enfin'Nicephore courut à la maifon de Saprice,
& fe jetta à fes pieds en lui difant : Mon pere , pardonnez
moi pour Nôtre-Seigneur. Mais le prêtre endurci
ne voulut point fe reconcilier.
Cependant la perfèeution vint tout d’un coup : Saprice
fut pris 8c prefenté au gouve rneur , qui lui demanda
fon nom, 8c enfuite de quelle raceilétoit. Je fuis chré-
¡rien , dit Saprice. Clerc ou laïque | dit le gouverneur ;
Saprice dit : J ’ai le rang de prêtre. Le gouverneur dit :
Les empereurs nos maîtres Valerien ôc Gallien ont or donné
que ceux qui fe diraient chrétiens facrifieroient
aux dieux immortels, fous peine des tourmens 8c de la
mort ï Saprice répondit : Nous autres chrétiens, nous
avons pour roi J . C . qui eft le vrai Dieu créateur du
ciel 8c de la t e r e , periffent les idoles qui ne peuvent
faire ni bien , ni mal. Le gouverneur irrité le fit jeteer r. Gaiion-cnnt,- ? HHSHS 11 / • mart. p. 3 6. dans un preffoir où il fut cruellement tourmente pen- V 5
dant long-temps : 8c comme il demeurait ferme , enfin
il le condamna à perdre la tete.
Nicephore aïant appris qu’on le menoit au fupplice,
courut au - devant de lui, 8c le jetta a-fes pieds, en difant :
Mar tyr de J . C . pardonnez moi fi je vous ai offenfe. Saprice
ne lui répondit rien. Nicephore le prévint encore
dans une autre ru e , avant qu il lortit de la ville 8c lui
dit: Je v o u s p r i e , martyr de J .C . faites-moi g râce, 8c me
pardonnez l ’offenfe, que je vous ai faite par foibleffe humaine.
V o u s a l l e z recevoir la couronne des mains du Seigneur
, que vous avez eonfeflfe. Mais Saprice demeura
dans fon endurci i f ment fans vouloir lui repondre : en
forte que les bourreaux mêmes difoient a Nicephore y