
 
        
         
		FRVNS. IAV  sans  remarquer  la  valeur  de  ce  point  intermédiaire,  qui  coupe  
 le  mot  en  deux  et  indique  la  fin  de  la  légende.  11  faut  la  rétablir  
 ainsi: 
 IAVGRVN  en  admettant  les  mêmes  éléments  de  la  légende,  éléments  que  
 l’incorrection  de  Goetz  ne  permet  pas  de  vérifier,  et  l’on  trouvera, 
   en  remarquant  que  la  lettre  finale  N  est  peut-être  un  jz;  
 couché,  encore  le  mot  rétrograde: 
 IAVGFRVN  qui  n’est  que  l’altération  très  barbare  de  
 NVGERVjz;  ou  Turegum,  que  portent  toutes  les  autres. 
 Avant  Goetz  et  M.  de  S.  Quintino,  Becker  avait  aussi  donné  ces  pièces  
 sans  explication. 
 La  plupart  de  ces  monnaies,  provenant  de  la  trouvaille  de  Saint-Paul,  sont  
 d’une  conservation  très  remarquable,  ce  qui  exclut  toute  ambiguité  dans  la  
 lecture  et  établit  avec  certitude  que  les  diverses  variantes- que  nous  venons  d’é-  
 numérer  sont  l’oeuvre  du  graveur  de  la monnaie,  artiste  plus  habile  sans  doute  
 dans  l’art  du  dessin,  car  le  travail  n’en  est  pas  mauvais,  qu’experimenté  en  
 fait  de  lecture. 
 Si  j’insiste  particulièrement  sur  la  nature  et  l’origine  de  ces  incorrections,  
 c’est  en  vue  d’une  autre  pièce  figurée  dans  l’ouvrage  dé  M.  de  S.  Quintino,  
 sous  le  N°  8,  Pl.  IV  (Pl.  X I,  N'  26).  Elle  est  aux  mêmes  types  que  les  
 déniers  précédents  et  ne  diffère  que  pour  la  légende  du  revers  qui,  au  lieu  de  
 TVREGVM,  porte  les  lettres  DOCCVCCA. 
 Voigt et  après  lui Mader l’ont  décrite et  la  lisent VCADOCC ou AGGVDOCG.  
 Goetz' l’a  reproduite  dans  une  de  ses  informes  planches,  et  tous ont echoue  dans  
 leurs  essais  d’attribution,  après  s’être  livrés  aux  suppositions  les  plus  singulières  
 et  les  plus  variées.  M.  de  S.  Quintino  n’a  pas  ete  plus  heureux  de  
 son  coté,  et  je  me  vois  obligé  de  rejeter  son  idée,  jusque  la  très-  spécieuse,  
 de  voir  dans  DOCCVCCA  le  nom  de  l’ancienne  Dochinga,  aujourd’hui  Dok-  
 kum  en  Frise,  comme  je  refuse  son  attribution  à  Staverum,  aujourd’hui  Sta-  
 vern,  sur  les  pièces  sur  lesquelles  nous  venons  de  lire  Turegum. 
 Quant  à  moi,  aussi  peu  habile  que  mes  devanciers,  je  renonce  à  lire  cette  
 légende,  convaincu  qu’elle n’est,  après  tout,  qu’une  degénérescense  inintelligible 
 de  quelqu’autre  pièce  défigurée  par  une  copie  maladroite  et  que  le  hasard  nous  
 représentera  peut-être  un  jour;  tout  comme  le  FRVNS.  IAV,  cité  plus  haut,  
 est  une  dégénérescence  évidente  de  pièces  de  TVREGVN,  qui  seules  nous  en  
 ont  facilité  la  lecture. 
 Le  type identique  de  toutes  ces  monnaies  leur  assigne  une  origine ' commune,  
 et  quelle  que  soit  la  localité  désignée  par DOCCVCCA,  elle  ne  peut  être  que  
 très  voisine  de  Zurich  et  se  rattache  ainsi  à  notre  étude  de  la  numismatique  
 Suisse. 
 Il  y  a  un  autre  caractère  distinctif  commun  à  toutes  ces  monnaies,  c’est  l’assemblage  
 des  lettres  B R . VN,  placées  au  revers  entre  deux  lignes  parallèles  
 qui  coupent  les  mots  TVREGVN  ou DOCCVCCA.  Et  tout  d’abord,  rejetons  
 ce  point  place  au  milieu  de  l’inscription  BRVN,  il  a  égaré  beaucoup  de  numis-  
 matistes  qui  ont  voulu  lui  donner  une  valeur  particulière;  c’est  simplement  le  
 point  central,  qui  a  servi  au  graveur  de  la  monnaie  pour  décrire  les  cercles  de  
 ses  doubles  grenetis.  La  pointe  du  compas,  plus  ou  moins  enfoncée  dans  le  
 coin,  a  donné  lieu  à  ce  point  en  saillie, que  j ’ai  vu  varier de position  et  se  trouver  
 fréquemment  sur  d’autres  exemplaires  en  dehors  des  quatre  lettres  BRVN  
 ou  même  sur  l’une  d’elles. 
 Il  serait  trop  long  et  vraiment  peu  sérieux  d’énumérer  les  suppositions  de  
 Goetz,  qui  explique  BRVN  par Bruno,  nom  d’une  quantité  d’évêques  à  cette  
 epoque,  puis  par  TSRNNsmcensis; Mader  voit  BRVNdusiwm  en  Italie,  puis  avec  
 la  meme  facilite  BRVNtrutt  ou  Porentrui  dans l ’ancien  évêché  de  Bâle.  Celui-  
 ci  attribue  la  pièce  a  Henri  I ,   l’autre  à  Henri  IV,  un  autre  enfin,  grâce  au  
 point,  dont  nous  venons  de  parler,  lit :  Bela  Re® VNgariae,  ce  qui  serait  très  
 piquant  assurément  sur  une  monnaie  de  Zurich. 
 Toutes  ces  attributions  du mot  BRVN,  et  j ’en  passe  de  plus  singulières  encore, 
   possibles  tant  que  la  legende  TVREGVM  n’était  pas  lue,  tombent  aujourd’hui  
 d’elles  mêmes,  et  en  renversant  l’argumentation  très  judicieuse  de M.  
 de  S.  Quintino,  qui,  voyant  dans  la  variété  des  légendes  circulaires  des  noms  
 de  monnoyeurs,  en  concluait  que  la  présence  régulière  du  mot  BRVN  en  faisait  
 le  nom  de  la  localité;  je  dirai  que  la  légende  circulaire  d’un  coté  donnant  le  
 nom  du  souverain,  et  de  l’autre  celui  de  la  localité,  je  ne  puis  plus  voir  dans 
 5