2 jours seulement la valeur de 5cm, tous les autres jours étant plus
élevés; ou encore la période du 7 au 31 décembre, dans laquelle nous
trouvons 3 jours seulement où les seiches ont eu moins de 6cm. (Je
reviendrai plus loin sur la période du 26 mars au 3 avril.)
Les actions atmosphériques, causes des seiches. .
Notre statistique générale nous mo'ntre les seiches se développant
avec plus ou moins d’intensité suivant certaines périodes qui semblent
accidentelles. Recherchons maintenant quelles sont les actions atmosphériques
qui président au développement des seiches ; nous étudierons
ensuite les relations, s’il y en a, des seiches avec les phénomènes
sismiques.
L e s s e ic h e s e t le tem p s m é té o ro lo g iq u e .
Si je me fonde sur une expérience de vingt années, pendant lesquelles
j’ai suivi avec attention les allures des seiches du Léman, je formulerai
comme suit les conditions générales du développement de cette
oscillation du lac : Q u an d le tem p s e s t b e a u , le s se ich e s
s o n t f a ib le s ; q u a n d le tem p s e s t m a u v a is , le s s e ic h e s
s o n t fo rte s . Mais ces termes sont trop vagues; ils demandent
a être précisés.
En effet, les seiches étant un mouvement de balancement des eaux
du lac, qui, après une première impulsion génératrice, continuent à
osciller pendant des heures et des journées comme un pendule revenant
lentement au repos, le temps météorologique peut fort bien changer
de caractère pendant la durée d’une série de seiches ; les conditions
du développement de l’oscillation peuvent avoir disparu depuis longtemps
et l’eau continuer encore son mouvement de balancement. C’est
ainsi que dans la belle série des seiches du 26 mars au 3 avril 1891, le
temps a été très mauvais pendant les premiers jours, mais il s’est calmé,
et est revenu au beau à la fin de la série. Il y a donc lieu de corriger
notre formule,et de dire : Les s é r ie s de s e ic h e s se d é v e lo p p
e n t p lu s fo r te s q u a n d le tem p s e s t m a u v a is q u e q u a n d
Mais encore que signifient ces mots beau temps et mauvais temps?
Leur valeur est trop différente suivant les intérêts en jeu pour qu’il ne
faille pas mieux préciser nos termes. En effet, un temps de pluie et
de neige peut être pour certaines personnes un mauvais temps ; et
cependant la pluie en elle-même, c’est-à-dire, la condensation en
gouttes d’eau, la neige, c’est-à-dire la condensation en cristaux de
glace des vésicules aqueuses d’un brouillard, ne sauraient être la
cause des seiches. Un temps froid peut être pour certaines gens un.
mauvais temps; et cependant le froid, c’est-à-dire une température
de l’air inférieure à la normale de la saison, ne saurait avoir d’effet
sur le balancement de l’eau. Le, vent surtout s’il est fort, s’il accompagne
la pluie et le froid, peut-être un mauvais temps ; le vent est-il
la cause des seiches? Nous aurons à discuter ce point plus tard. Nous-
devons donc réformer l’appellation de mauvais temps, et dire : L e s
p e r tu r b a tio n s a tm o s p h é r iq u e s , e t en p a r t ic u l ie r le s o r a g
e s , s o n t la c a u s e o rd in a ir e d e s s e ic h e s .
Cette impression générale énoncée, je dois l’analyser et la formuler
d’une manière plus précise ; pour cela, je la décomposerai en un certain
nombre de propositions.
1° Y a -t-il d e s r e la tio n s e n tr e la g r a n d e u r d e s s e ic h e s
et l ’ é ta t de la p r e s s io n a tm o s p h é r iq u e ? Pour répondre à
cette question, j’ai fait le travail suivant : Sur les tracés, du limnogra-
phe de Morges, du 20 mars au 31 août 1876, soit pendant 165 jours,
j’ai mesuré pour chaque heure la valeur des seiches apréciée en millimètres
; j’ai réuni ces chiffres par groupes de six heures, de minuit à
6 heures, de 6 à 12 heures, etc., et j’en ai pris la moyenne. D’un autre
côté j’ai pris les observations barométriques journalières de l’Observatoire
de Lausanne, où les lectures se font à 71', 13h et 21h ; par interpolation
j’en ai déduit pour chaque jour la hauteur aux heures de
minuit, 6, 12 et 18 heures. J’ai obtenu ainsi deux séries de chiffres
parallèles, exprimant pour chaque période de six heures la hauteur
du baromètre et l'amplitude des seiches. Cela fait, j ’ai ordonné les
chiffres de la grandeur des seiches suivant la hauteur du baromètre,,
et j’ai obtenu le tableau suivant :