diculairement à la ligne du rivage (fig. 100). Ce type anormal pourrait
peut-être s’expliquer, si l’on
admettait que des matériaux
(Fig.100.) Rides anormales avec arêtes doubles. . t r è s fm s 0 t lé g e r s c om m e la
terre dans mon observation de Massongex (voir plus haut) avaient
formé l’arête d’une ride simple, et que plus tard, cette terre ayant
été lavée par l’eau, il n’était resté que le sable plus lourd ou plus
adhérent.
Le 8 février 1878, j’ai noté à Ouchy, devant le quai qui s’étend de
Beau-Rivage aux Bains publics,
deux ou trois rides p a ra i
(Fig. 101.) Rides anormales avec arêtes triples. lôlôS&U lïiu r d u (J 118.1} C(lli p r é -
sentaient une arête triple (fig. 101). Je ne sais pas expliquer cette forme.
Enfin j’ai vu deux ou trois fois, entre autres dans le port de Rolle,
le 16 novembre 1878, un double système de rides dirigées à angle
droit l’un de l’autre (fig. 102). Un des deux systèmes de rides était
_ ____ __ complet, et formé de belles rides larges et
ii » n ii « ■ "iLiLü bien modelées ; le second système était ini
un « ii « » « « « » » « » n M complet et remplissait seulement, de ses
a » 1 n » » » ni ,ii ii n n » « n- arêtes et de ses sillons, les sillons du preiiiiin
jî m je r système. J’interprète ces rides compli-
(Fig.~io2o"Quadrillagededêux quées de la manière suivante. De fortes vagues
systèmes de rides. avaient dessiné sur le sable les rides régulières
du premier système. Plus tard, de la vase légère s est déposée au
fond des sillons de ce premier système. Puis des vagues moins puissantes,
dirigées perpendiculairement aux premières, sont survenues ;
elles n’ont pu bouleverser assez le sol pour effacer les rides du
premier système, mais elles ont pu soulever la vase accumulée
dans les sillons et y dessiner le second système des rides.
Ajoutons pour terminer que souvent, dans le lac ou les rivières, on
voit des rides présenter, d’une manière incontestable, l’apparence des
dunes, les deux talus étant différemment inclinés. Ce fait s’explique
facilement par l’intervention d’un courant continu qui, s’emparant des
rides précédemment modelées par les vagues, les transforme en
dunes, en entraînant le sable dans une direction constante. Grâce à la
combinaison des courants et des vagues, on peut comprendre qu il y
ait dans une eau dormante, comme un lac ou une mer, tous les intermédiaires
possibles entre les dunes et les rides.
XIV. l e s courants.
Dans tout lac il y a des courants, des déplacements des masses d’eau
qui se transportent d’un lieu à l’autre. Par leur origine, nous devons
les diviser en plusieurs classes.
1° Les courants d’écoulement du lac.
Le lac n’est qu’un fleuve élargi ; en apparence, seulement, son eau
est stagnante, en réalité elle s’écoule des affluents vers l’émissaire.
Nous avons, de ce chef, les courants suivants :
A. Le courant d’entrée des affluents qui ne tardent pas à se perdre
dans la masse générale immobile du lac. Selon les rapports de densité
de l’eau fluviale et de l’eau lacustre, densités qui sont régies par
la température relative des eaux et par leur , charge en alluvion impalpable,
l’eau de l’affluent s’étale à la surface du lac, ou bien elle descend
dans les couches moyennes ou profondes, oü elle s’étend en
nappe horizontale quand elle a trouvé la couche de même densité
qu’elle.
Le courant de surface ne garde pas longtemps son individualité. A quelques
centaines de mètres de son embouchure, lorsque l’eau du Rhône
se répand à la surface, son courant n’est plus perceptible ; la masse
d’eau apportée par l’affluent s’étale à droite et à gauche, et son mouvement
n’est plus apparent.
Au contraire, les courants profonds qui font descendre, le long du
talus du delta sous-lacustre, l’eau plus lourde du fleuve froid, et chargé
d’alluvion en suspension, peuvent se prolonger fort loin. Au chapitre
du ravin sous-lacustre du Rhône (J), nous avons vu qu’on peut en
constater les traces par le sillon creusé dans le sol du lac jusqu’à
9.5km et plus de l’embouchure du fleuve.
Nous avons décrit (2) l’entrée du Rhône dans le lac, ce qu’on appelle!
la b a t a i l l i è r e . Il y a une batailliére à l’embouchure de chaque
affluent gonflé par des eaux chargées d’alluvion.