mais il est des cas où il me paraît que j ’aurais dû les voir, si elles
avaient existé. Je ne sais pas expliquer cette anomalie.
C. Hauteur des binodales. Cette hauteur est au maximum à
Genève ; elle est encore très forte dans les ventres médian et oriental;
elle est plus faible ou.nulle près des noeuds et dans les noeuds.
•Les binodales sont en général moins hautes que les uninodales ;
dans les ventres terminaux où les deux seiches interfèrent, la bino-
dale se dessine comme un accident de la courbe uninodale. Parfois
cependant, la binodâle est très bien accentuée, et de grande hauteur.
Il n’v a aucune règle absolue pour cette hauteur relative.
Quant à la hauteur absolue et maximale des seiches binodales,
nous ne pouvons pas, dans les grandes seiches historiques, la séparer
de celle des uninodale«. Nous en parlerons après avoir traité des
seiches dicrotes.
Interférence des seiches longitudinales, uninodales et binodales.
Seiches dicrotes. '
Il est rare que les seiches longitudinales soient de type simple, ou
uninodales ou binodales ; le plus souvent, il y a coexistence des deux
types ; l’eau oscille simultanément en vagues de 73 et de 35min, et ce
double mouvement oscillatoire se continue en séries qui se prolongent
pendant longtemps, jusqu’à 4 et 5 jours de suite.
J’ai constaté la- coexistence de ces deux mouvements de l’eau par
des tracés pris à l’aide de mon limnographe portatif, le 27 août 1878,
à Séchex, près Anthy, en Savoie, et le 16 novembre de la même
année à Rolle ; pendant que mon limnographe fixe de Morges dessinait
de belles seiches longitudinales uninodales de 73™in, dans ces
deux stations les tracés nous montraient des seiches de courte
période, de 3omin de durée. Le même fait a depuis lors été vérifié à
loisir sur les tracés de Thonon et de Fleur-d’Eau, près Rolle. D’un
autre côté, l’étude des tracés limnôgraphiques de Genève et de la
Tour-de-Peilz a donné à MM. Plantamour et Sarasin la superposition
des deux types de seiches sur les mêmes courbes. La théorie
en a été faite complètement par J.-L. Soret dans sa Lettre sur les seiches
dicrotes. (•)
S’il y a coexistence des uninodales et des binodales, la position des
-ventres et noeuds dans ces deux types étant différente, le mouvement
résultant causé par l’interférence des deux vagues doit être différent
-d'une station à l’autre. En effet, dans un bassin régulier, d’une extrémité
à l’autre, nous devons avoir les conditions suivantes :
l'-o e x tr ém ité du b a s s in . Sommet du ventre terminal des uninodales
aussi bien que des binodales ; les deux oscillations y ont l’une
■et l’autre leur hauteur maximale.
1er q u a r t du b a s s in . Moitié du ventre des uninodales, noeud des
binodales. Les uninodales sont seules apparentes par des oscillations
-de faible hauteur.
2e q u a r t du b a s s in . Noeud des uninodales, sommet du ventre
médian des binodales. Les binodales seules sont apparentes par des
■oscillations de hauteur maximale,
3e q u a r t du b a s s in . Comme le-premier quart.
2e e x tr ém ité . CommeJa première èxtrémité.
C’est à peu près ce qui a lieu pour les seiches du Léman ; mais en
raison des irrégularités de la profondeur du bassin, moins profond
dans le Petit-lac que dans le Grand-lac, conformément à ce que nous
avons vu pour les types isolés, il y a deux modifications importantes
à noter. D’abord,-le déplacement des points principaux dans la
direction de Genève ; ce n’est pas aux divers quarts de la longueur
du lac, mais sensiblement .plus près de l’extrémité occidentale, que
sont placés les noeuds et les ventres des seiches. En second lieu, la
différence de hauteur des seiches ; les mêmes seiches sont dessinées
par des oscillations plus hautes dans les ventres occidentaux que dans
les ventres orientaux.
Sur les lignes nodales des deux types de composantes, l’autre type
de seiches se dessinant seul par des oscillations du niveau de l’eau,
ces oscillations sont simples, comme nous l’avons vu à Morges et à
Rolle. Nous n’avons rien à ajouter à ce que nous en avons dit dans
les paragraphes précédents. En dehors de ces lignes nodales, les deux
■oscillations verticales interfèrent ensemble ; il y a production de
seiches dicrotes. Nous ne répéterons pas la description que nous en
avons donnée (p. 113), mais nous signalerons une différence notable
suivant les régions du lac.
a. Sur la ligne nodale des uninodales, les seiches binodales sont
simples; si l’on s’éloigne de cette ligne nodale, on commence à voir
apparaître les uninodales ; elles y sont de faible hauteur, et le dicro