balancement de l’eau, mais encore la vitesse des courants de balancement
qui déterminent la largeur des rides; si l’amplitude étant la
même, la vitesse était plus lente (dans un bassin plus long, par
exemple), les rides, seraient moins larges.
• y . La vitesse des . courants de balancement de l’eau a de l’influence
non seulement sur la largeur des rides, mais encore sur la possibilité
même de leur, établissement. Lorsque les mouvements de l’eau sont
trop lents, les courants de balancement ne peuvent pas soulever le
sable, et il ne se produit pas de rides. Lorsqu’ils sont trop violents,
trop tumultueux, le sable tout entier est soulevé par l’eau, et, arraché
du fond, il ne s’amoncelle pas en rides. Nous voyons ce dernier fait
dans nos bassins à expériences, lorsque.nous choisissons un sable
trop fin qui reste en suspension dans l’eau en y formant des nuages,
ou bien des poussières organiques trop légères ; les uns et les autres
ne se déposent en rides que, lorsque le mouvement de balancement
de l’eau se calmant, les corps .en suspension descendent sur le fond,
où ils sont promenés par le balancement alternatif et amoncelés en
rides parallèles.
■ Les rides ne se forment'donc que lorsque les courants de balancement
ont une intensité moyenne^ qu’ils ne sont ni trop forts ni trop
faibles, étant données la grosseur et la densité du sable à mettre en
mouvement ; plus le sable est lourd et grossier, plus les courants
doivent être violents pour développer la formation des rides.
--¡Les rides de fond s ’établissant ainsi dans une eau soumise à un
mouvement d’oscillation fixe, la première idée qui se présente à l’esprit
est de chercher l’existence de noeuds dans le mouvement du
balancement, quelque chose d’analogue aux ventres et noeuds qui se
développent-sur une plaque en vibration, dans les figures dites de
Ghladni. Mais cette interprétation se réfute facilement par l’expérience
suivante :
- Dans une cuve où je détermine la formation des rides de fond en
faisant balancer l’eau sur du sable fin, je dessine avec un crayon, sur
le fond du bassin, la position exacte des sillons qui séparent les rides.
Puis j’efface les rides et je répète l’expérience à diverses reprises, en
employant chaque fois-un crayon de couleur différente pour figurer le
dessin des sillons. J’enlève alors l’eau et-le sable et je .constate que la
position des sillons -a varié d’une fois à l’autre ; qu’il n’y a rien de fixe
VAGUES
dans cette position ; que tantôt c’est une ride, tantôt c’est un sillon
qui occupe un point donné sur le fond du vase. Il n’y a donc pas là
la fixité absolue, caractéristique de la position des noeuds et ventres
des mouvements d’oscillation fixe. Là n’est donc pas l’explication du
phénomène.
Une observation fortuite m’a mis sur la voie de l’explication qui me
semble satisfaisante et que je vais développer ici. Le 23 mai 4883, je
réfléchissais au très intéressant mémoire de M. C. de Candolle et aux
jolies expériences dont.il a illustré l’histoire des rides de fond, lorsque
je vis de nouveau un fait que j’avais déjà noté le 16 novembre 1878.
Un tuyau cylindrique de ferblanc,. de 12 centimètres de diamètre,
reposait sur le fond de l’eau, dans le lac, devant mon jardin. Sur toute
la longueur de ce tuyau, était couché un petit bourrelet de sable,
parfaitement régulier, à arête obtuse parallèle à la longueur du
cylindre (je le donne en coupe dans la figure 96). C’était évidemment
une ride de fond ; mais dans quelle condition étrange ! En
étudiant de plus près cette apparition, je reconnus que la
,/ \ nde était en formation continuelle ; que chacune des va-
V. ' / - gnes de l’eau la déformait en transportant l’arête, tantôt
un peu plus en avant, tantôt un peu plus- en arrière
r i t ' d S é .- (v o y e z fig. 97). Lorsque, dans ses mouvements alterna•
sur un tuyau, j^fs, le courant d’eau de la vague transportait'le sable
d’avant en arrière, il enlevait une partie du sable sur la face antérieure
de la ride, l’amenait par-dessus la crête, puis le laissait retomber
en talus naturel dans le remous formé derrière eette crête, il y
avait, à ce moment, production d’une petite dune, à talus aplati sur
la face antérieure, à talus incliné sur la face postérieure,'et à arête
se déplaçant d’avant en arrière (fig. 97 a) ; lorsque dans son mouvez
ment de retour le courant d’eau marchait
1 d’arrière en -avant, le- transport du sablé
avait lieu en sens inverse, et-la dune-se dépla-
J /.. - çait dans le sens du nouveau courant, d’ar-
• (Fig. 97.) Formation de la ride rière en avant (fig’- 9 7 à).
sur le tuyau. p a ride de sable établie sur notre tuyau
était donc constituée par la superposition de deux dunes, formées
alternativement par les Courants en sens inverse qui balançaient au
fond de l’eau.
Comment au début le sable avait-il été porté sur le tuyau? Evidem