l’isotherme 5.5° est ainsi affectée jusqu’à la profondeur de 410m; qu’en
■1880, l’isotherme 6°*à la profondeur 80m. J’estime que la variation thermique
annuelle se fait sentir normalement, dans le Léman, jusqu’à 100
ou peut-être 120m.
Quelles sont les allures de la stratification thermique aux diverses
saisons de l’année ‘? — Si nous consultons notre tableau de la page 336,
nous voyons que chaque série de sondages a son caractère spécial,
individuel, qui ne se répète pas d’année en année. Résultante des faits
météorologiques antérieurs, chaque série représente un état du lac
particulier ('). 11 serait difficile d’employer ici utilement la méthode des
moyennes. Je préfère choisir dans nos séries quatre chaînes de. sondages
thermométriques que je donnerai comme types de l’état thermique
du lac aux quatre saisons de l’année.
Pour le printemps, prendrai comme exemple le sondage n° 20,
du 15 mars 1884, fig. 107. Après l’hiver
qui avait uniformisé la température dans
toute l’épaisseur du lac fortement refroidi,
les premières chaleurs du- printemps ont
réchauffé les couches supérieures .et commencé
le procès de stratification. Tandis
que les couchés moyennes sont encore
au-dessous de 6°, la surface s’est relevée
à 9°, et jusqu’à 40m l’eau est au-dessus
de 6°.
Je donne les schémas de ces états thermiques
sous deux formes : dans une
courbe, dont les abscisses sont les températures
observées, les ordonnées-, les profondeurs;
dans une échelle, où j’ai placé
0"i_
20 m ___
4 0 .
60.
100.
Î201
_. ¡ ■ H . . les différentes isothermes (Fig. 107.) Etat thermique du ' à leurs p1rofonprintemps.
15 mars 1884. deurs respectives.
L’état thermique de l’été sera figuré par le sondage n° 13, du
C1) Gela montre combien sont imprudents les physiciens qui, en possession d’un
seul sondage thermométrique prétendent caractériser la thermique d’un lac.
L ’étude thermique d’uii lac, plus que tout autre étude limnol'ogique, demande
une longue série d’observations comparables; elle est oeuvre de-patience, et non
de généralisation hâtive.
29 juillet 1880, fig. 108. La
stratification thermique est brillamment
représentée, depuis
la surface où la température
s’est élevée à 22° jusqu’aux
profondeurs de 100m, où elle
est encore à 5°. L’échelle qui
est, à côté de la courbe montre
bien combien les isothermes
sont de plus én plus espacés
à mesure que l’on descend
dans la profondeur.
La stratification d’automne
est bien indiquée dans lé sondage
n° 6, du 23 octobre 1879,
(Fig. 108.) Etat thermique de l’été: . SUrÎaCe s est refroi-
20 juillet 1880. _ die depuis l’été ; la température
s’e s t. uniformisée dans les couches supérieures, jusque vers 30m
de profondeur, qui sont à 11°. La stratification
de l’été persiste dans les couches
profondes. C’est la courbe de l’été coupé
« brusquement dans sa partie la plus
élevée; c’est l’échelle de l’été qui a perdu
tous sës échelons supérieurs. J’aurais pu
aussi prendre pour exemple le sondage
n° 16, du 30 novembre 1880, dans lequel
la couche uniformisée dépasse 40m d’épais-,
seur, la température de la surface à 9.1° se
continuant jusqu’à la couche de 40m et au-
delà.
Quant à l’état thermique de l’hiver, il
peut être recherché dans les sondages
n° 7, du 19 décembre 1879, ou nos 44
et 45, janvier et février 1891, dans lesquels
la température.est la même depuis la
„ (Fig. 109.) Etat thermique de
surface jusqu au fond du lac. Cet état l’automne. 23 octobre 1879.
est si* simple qu’il mérite à peine d’être représenté graphiquement