C’est ainsi que le résidu sec varie :
Michaud de 174 à 182
Lossier 168 à 184
Duparc et Freundler 176 à 178
Delebecque 162 à 166
Marignac 167 à 175
Ghuard ef Jaccard 166 à 218
Seiler et Heuss 170 à 211
Or, d’après les affirmations de nos chimistes, l’erreur extrême
admissible dans une analyse de ce genre est + l m? suivant les unes,
± 5 m? suivant les autres. (*)
J’arrive aux mêmes différences si je considéreles substances isolées
révélées par les analyses complètes ; je ne citerai que les analyses
Lossier (N°s 7 à 11) et j’y vois :
SCU varier de 36.1 à 38.5“ ?
Cl. 1.0 à 1.4
CaO 58.4 à 64.8
MgO 9.4 à 13.1
K20 et Na20 3.0 à 14.8
Si O2 1.2 à 4.0
De même, les analyses N°s 42 à 46 de M. H. De Crousaz font varier
le sulfate de calcium de 63 à 71“ ?, dans cinq échantillons d’eau, levés
le même jour; à la même heure, dans les diverses régions du lac.
Ces variations dépassent de beaucoup les erreurs possibles d’analyse.
Donc il y a des différences dans la composition de l’eau prise à des
époques diverses ou dans des localités diverses du même lac. Ces
variations peuvent être considérables. Sur le résidu total, elles peuvent
(!) L ’erreur possible peut être encore plus forte pour les analyses qui ont porté
su r le résidu de quantités trop faibles d’éau. Si l’erreur est de ± l “ 3 sur le poids
de résidu de 100e"“8 d’eau, elle sera de ± 10"a si on multiplie ce poids pa r 10 pour
obtenir le résidu d’un litre (Note de H. le D" F. Seiler). Une partie des écarts qui
nous étonnent ont peut-être cette cause.
Dans les analyses de l’eau du Léman, le résidu a été pesé après l’évaporation
des quantités d’eau suivantes :
Analyses Risler, Marignac, Duparc, Delebecque, Freundler, 1 litre.
— Ghuard, 0.2 —
— Seiler, o.l
s ’élever à 2 on 4®? d’après MM. Duparc et Delebecque, 8“ ? d’après
les résultats Michaud et Marignac, à 16m? d’après les résultats Lossier,
à 52m? d’après le laboratoire Chuard ; au maximum 52“ ? ou + 26'"«' ;
ce qui, rapporté à la teneur moyenne de 175™? représente un écart
possible de 15 pour cent.
IV. Variabilité clans la composition des eaux du lac.
Cette variabilité est donc considérable; elle demande à être expliquée.
N’est-elle pas en contradiction avec la notion de la constance
dans la composition chimique du Léman dans son ensemble, notion
que nous avons tirée du volume énorme du lac? Discutons les éléments
de cette variabilité.
■Trois faits essentiels doivent être considérés dans ce problème.
1° Lé lac pst alimenté par des affluents divers, de composition différente
et variable. La composition générale est l’intégration des différences
élémentaires de l’alimentation.
2» L’eau, pendant son séjour dans le bassin du lac, est soumise à
des altérations qui doivent influencer la composition générale ou
locale.
3° Les courants du lac, en mélangeant les eaux, tendent, de ces éléments
différents ët variables, à faire une masse uniforme. Quelle est
l'importance de leur action? Est-elle suffisante ou insuffisante pour
-amener à l’uniformité de composition ?
Nous allons discuter ces trois points.
4° Les actions d’alimentation.
L’eau amenée par les diverses rivières, affluents du lac, est différente
de l’une à l’autre. Un affluent dont le bassin d’alimentation est
•en terrains calcaires, comme la plupart des affluents directs du lac,
venant du Jura, du plateau mollassique ou des Préalpes, a une composition
bien différente de celle du Rhône, dont une partie notable draine
des terrains cristallins.
Nous n’avons pas encore les analyses chimiques complètes des divers
affluents du Léman. La seule donnée certaine que nous possédions à ce
'sujet est tirée d’un travail récent de M. A. Delebecque qui rectifie, cor