Tension
d e la
vapeur d’e au d e l’a ir
T em p ératu re
d e s a tu r a tio n
de l’a ir
T em p éra tu re
pé lagique
du lac
Différence
Hiver 4.2mm __ '[$<> 6.2° 7.4°
Printemps 6.2 + 4.2 9.0 4.8
Eté 10.4 4-11- 9 ' 19.1 7.2
Automne 7.5 4 - 7.0 14.1 7.1
Année 7.1 4 - 6.2 12.1 5.9
La différence est considérable ; elle est toujours positive ; la température
de saturation de l’air est toujours plus basse que la température
pélagique du lac ; il y a donc toujours, dans les moyennes, les conditions
de l’évaporation de la surface du lac. (‘)
Mais n’allons pas trop loin. Nous ne parlons que des moyennes
générales; dans les cas individuels, il peut y avoir des conditions
autres. Souvent le lac descend à une température beaucoup plus basse
que celle qui est indiquée par la moyenne mensuelle. Souvent la tension
de la vapeur d’eau est très supérieure à celle que donnent les
moyennes de Genève. Ne considérons que ce dernier cas : Si nous
prenons sur les tableaux d’E. Plantamour (2) les valeurs extrêmes
données pour la tension de la vapeur d’eau, nous reconnaissons
qu’il y a, pour chaque mois, des exemples où la condition de la condensation
doit être représentée. Ainsi, par exemple, le maximum de tension
de vapeur d’eau observée à Genève pour lé mois de janvier a été,
dans les années 1861 à 1875, de 8.48«™ d e mercure, ce qui correspond
à une température de saturation de -(- 8.8°. La moyenne de la
température pélagique de janvier étant de + 5.9°, il est évident que
ce jour-là, pendant quelques heures du moins, il y a eu les conditions
de la condensation. J’indiquerai ces extrêmes pour six mois également
répartis dans l’année; on verra que le même fait s’y reconnaît partout.
(h Ce n ’est pas toujours et partout le cas. Si nous faisions le même calcul des
conditions générales de l’évaporation pour le Rhône du Valais, en supposant
l’atmosphère moyenne de Genève transportée sur le Rhône, dont nous avons vu
la température en l’année 1886 (t. I, p. 364). nous trouverions quê le fleuve aurait
dégagé de la vapeur 'd ’eau dans l’air pendant les mois de septembre à mai, mais
qu’il y aurait eu condensation à la surface du fleuve pendant les mois de juin à
août. Delà, en partie, la sécheresse extrême de l’air de la grande vallée du Valais.
(9 E. Plantamour. Climat de Genève, II, 162, sq.
Janvier
Valeur ex trêm e
d e la
ten sio n d e la vapeur
g.5mm
T em p éra tu re
d e s a tu r a tio n
d e l’a ir
8.8°
T em p éra tu re
p é lag iq u e
moyenne.
5.9°
Mars 9.2 10.0 6.0
.Mai 14.5 17.1 J 12.6
•Juillet 20.1 22.4 19.9
Septembre 15.9 18.6 17.0
Novembre 10.1 11.5 10.2
Ainsi donc, il y a possibilité et probabilité de cas exceptionnels dans
lesquels la vapeur d’eau atmosphérique se condense à la surface du
lac. Mais ces cas sont rares. Le fait normal est l’évaporation de la
vapeur d’eau du lac dans l’air.
■ C. Température littorale.
Tandis que les variations locales de la température pélagique sont
peu considérables et sont fort irrégulières, nous observons presque
constamment une différence assez importante dans la température de
la surface, entre le plein lac et le rivage. La température du littoral
varie plus que la température pélagique ; en été l’eau s’y réchauffe
plus pendant la journée ; en hiver elle y est plus froide.
C’est ce qui résulte de l’ensemble de mes observations. Pour un
exemple de l’excès de chaleur littorale, je donnerai le suivant, entre
cent analogues :
3 mai 4879mÊt Forte bise.
10h55min Bains d’Ouchy littoral 9.0°
11 05 Quai du débarcadère d’Ouchy ;— 8.1
11 10 Tête — — 7.4
11 27 à 11 52 Golfe des Pierrettes pélagique 7.1 à 7.3°
11 57 Golfe de Morges y 6.6
12 15 Quai de Morges littoral 8.7
Pour l’excès de froid, en hiver, dans la température littorale, je me
bornerai à dire ici que l’on voit parfois se former de la glace au fond
des golfes, que par conséquent l’eau y descend à 0°, tandis que le
plein lac reste toujours au-dessus de 4°. Je traiterai dans un paragraphe
spécial ces cas de congélation littorale.
Je regrette de n’avoir pas fait méthodiquement l’étude de la tempé