rature littorale comparée à celle de la température pélagique. Il y a
des' différences systématiques diverses selon les saisons. Malheureusement
mes observations à ce sujet sont trop incomplètes; pendant longtemps
j’ai mesuré avec soin la température littorale à Morges, pendant
longtemps aussi j’ai étudié la température pélagique; mais les deux
séries ne coïncident pas, et je n’ai su retrouver dans mes notes que
quelques observations valables à ce point de vue. Elles se rapportent
à l’année 1879 ; en voici les résultats : le signe + indique que la température
littorale est plus élevée que la pélagique.
MOIS NOMBRE
d ’o b s e r v a t io n s
DIF FÉ R EN C E
MOYENNE
Février 4 " ---- 1 . 1 »
Mars 13 + 1 . 0
Avril 7 + 1 . 2
Mai 1 1 {• 1.4
Juin 1 0 — 0 . 1
Août 1 — 0.3
Septembre .1 + 0 . 1
Octobre 2 + 0 . 1
Novembre 5 + + + . 1
C’est là un matériel d’observation absolument insuffisant. Aussi me
bornerai-je à la formule générale suivante qui doit être vraie : Pendant
la période de réchauffement du lac, la température littorale est plus,
élevée ; pendant la période de refroidissement, elle est plus froide que
la température pélagique. (*)
(‘) Je puis appuyer cette énonciation sur une comparaison très complète que
nous avons faite entre la température du port de Lindau et celle de la région
pélagique du Bodan. - . . . 100o
Voiciles chiffres moyens de ces différences résultant des observations d’aoùtl889
à février 1891 ; le signe + indique que le port était plus chaud que le plein lac.
Janvier 0 + 2.2» Juillet + 0.2»
Février — 1.5 Août 1 + 0.1
Mars + 0.9 Septembre
Avril + 2.6 - ' Octobre - — 0.1
Mai + 1.6 Novembre - — 0.6
Juin + 0.9 Décembre - 2.9
Dans les mois de mars à août, la température du port était plus élevée que celle
du plein lac, dans les mois de septembre à février moins élevée. F.-i. Forel. Die
Temperatur-Verhältnisse des Bodensees p. 11. Schriften des Bodensees Vereins
XXII Heft. 1898.
Nous pouvons considérer comme appartenant à la température littorale,
celle qui depuis 1853 est-mesurée tous les jours (excepté les
dimanches) dans le port de Genève, sous le pont du Mont-Blanc, par
les soins de l’Observatoire de cette ville. L’eau dans laquelle on plonge
le thermomètre est de l’eau des régions littorales des deux côtes du
lac mélangée avec l’eau de la région médiane ou pélagique du Petit-
lac; mais celle-ci a passé sur le Banc du Travers et a traversé le port;
elle y a.subi les influences modificatrices du littoral. Ces eaux de provenances
diverses sont mélangées par le puissant courant du goulet
principal du port, et arrivent à une température uniforme ; c’est ce
que prouvent les importantes observations de M. A. Kammermann,
astronome de l’Observatoire de Genève, en janvier 1891. 11 a fait plusieurs
séries de mesures thermométriques, depuis la surface jusqu’à
2 mètres de profondeur, soit dans la rade de Genève, soit dans le port.
En voici les résultats : 0
30 janvier i 891 MSI Ciel couvert. Calme.
Prolondeur
A100 mètres*en dehors des jqtées Au milieu Au milieu Pont Débarcadère
rive droite milieu rive gauche
du goulet
principal
du
port
des
Bergues
du
Jard. anglais
0m 1.95» 1.85» ' 2.45» 2.50» 2.50» 2.55» 2.55°.
0.5 2.15 2.20 2.40 2.45 . 2.40 2.50 2.45
1.0 2.25 2.30 2.45 2.45 2.35 2.55 2.50
1.5 2.45 2.30 2.50 2.50 2.45 2.55 2.55
2.0 2.50 2.35 2.5 2.45 2.45 — —
C’était par un temps froid; la température moyenne de la journée
avait été de — 3.6°, le minimum des 24 heures — 9.2°. Depuis longtemps,
depuis la fin de décembre, le Petit-lac était à une température inférieure
à 4° et en état de stratification inverse. La stratification est très
bien accusée dans les sondages thermométriques pris par M. Kammermann
en dehors du port, tout au moins dans les deux premiers pris
sur la rive droite et au milieu de la rade. Mais dès qu’il arriva dans le
goulet entre les deux jetées, puis au milieu du port, au pont des
O A. Kammermann. In litt. 31 janvier 1891.