pales qui sont d’un intérêt pratique pour la compréhension du paysage
lacustre.
1. Considérons d’abord un point lumineux A, et un observateur .4', à
même hauteur au-dessus de la nappe du lac (h — h').
а. La tache lumineuse d’un point lumineux, réfléchi ¡part un lac
agité, occupe sur l’eau une surface ovalaire dont l’axe longitudinal est
toujours plus long que l’axe transversal.
б. Si h est très peu considérable, si les angles d’incidence et de
réflexion sont faibles, la longueur de la tache lumineuse est énorme ;
elle est presque égale à la distance qui sépare A de A! ; à mesure que
h augmente, ia longueur de la tache lumineuse diminue; elle atteint un
minimum puis augmente de nouveau.
c. La largeur de la tache lumineuse augmente à mesure que h
augmente. Pour des angles dé réflexion très faibles, la largeur est très
faible aussi.
d. Le rapport entre le grand axe et le petit axe de l’ovale va en
augmentant à mesure que la valeur de h diminue.
e. Un point lumineux à l’horizon, vu par un spectateur au bord du
lac, donne une tache lumineuse presque linéaire, très allongée dans le
sens vertical. — Pour une élévation de 2m au-dessus de l’eau et une
distance horizontale de 10 lim., le sillon lumineux produit par la
réflexion d’un point est 14 000 fois plus long que large; en perspective
la proportion est encore de 120 fois. C’est dans cet allongement énorme
des images, dans le croisement de ces traces verticales avec les lignes
horizontales résultant de la perspective, que réside, d’après Piecard,
un dés caractères essentiels et le charme du paysage lacustre, en produisant
une impression de transparence et de limpidité.
f. La tache lumineuse est vue par nous obliquement ; elle nous apparaît
donc en raccourci. Or quelle que soit sa longueur réelle, elle
arrive à l’oeil en soustendant un angle visuel toujours le même, égal
au double de l’angle d’inclinaison maximale des vagues.
g. Ces taches lumineuses ovalaires sont vues en perspective : la plus
grande largeur apparente a lieu en un point plus rapproché de l’observateur
que le petit axe de l’ovale.
h. Malgré le raccourcissement considérable de la longueur de la
tache ovalaire vue en perspective, la forme apparente de l’image reste
toujours un ovale'allongé dans le sens vertical.
i. Le maximum de luminosité de la tache est au point où se ferait la
réflexion sur un lac calmé ; en vue perspective, ce point paraît plus
éloigné que Te centre de la taché apparente; par conséquent la tache
lumineuse est plus brillante dans ses parties éloignées que dans ses
parties rapprochées.
II. Si la hauteur au-dessus de l’eau du spectateur est différente de
ceUé du point lumineux, le problème se complique notablement, et
nous devons renvoyer au mémoire original ; j’en tirerai cependant
encore deux conclusions intéressantes :
k. Si l’oeil voit des objets diversement élevés au-dessus de l’horizon,
les objets inférieurs donnent des taches lumineuses plus étroites, les
plus élevés des ovales plus larges et aussi sensiblement plus allongés ;
les objets à l’horizon donnent des images nettes et peu élargies, les
objets plus élevés des images plus épatées, plus diffuses.
I. La position apparente du point de luminosité maximale de la tache
permet de diagnostiquer la hauteur relative d’un corps lumineux invisible
dont on ne voit que la réflexion sur les vagues d’un lac. Si le
spectateur-oest plus bas que le corps lumineux, le maximum de luminosité
est rapproché; il est éloigné si le spectateur est dans une position
plus élevée que l’objet éclairant.
m. Les taches lumineuses de deux objets voisins se recouvrent en
partie ; de là les couleurs résultantes données par la réflexion de surfaces
sur un lac’ agité.
Cette dernière conclusion, je la traiterai d’une autre manière que
mon. ami de Bâle, et j’arriverai au même résultat que lui. J’analyserai
non pas l’ensemble de la tache lumineuse, mais chacune des étincelles
données par la réflexion; je considérerai l’image formée sur chacune
des vagues isolées et représentant un miroir à surface courbe.
Les faces des vagues ne sont point planes; leur ereux'est toujours
arrondi, leur sommet n’est qu’exceptionnellement aigu. Ordinairement
les vagues représentent des surfaces cylindroïdes, alternativement
convexes dans leurs sommets, concaves dans leurs creux. La
réflexion sur des gurfaces courbes de corps éclairés, vus suivant un
angle très peu ouvert, donne des images virtuelles déprimées dans le
sens perpendiculaire à l’axe du cylindre. Ces images déprimées sont
du reste différentes suivant qu’elles se forment sur un miroir convexe
ou sur un miroir concave. Dans le premier cas, l’image est renversée,
dans le second cas, l’image, est redressée. Il résulte de cela que sur
chaque vague il se produit deux images très déprimées dans le sens