300 THERMIQUE
une suite de colonnes verticales qui représenteront les saisons successives.
Les couches superposées du lac seront indiquées par les strates
p, p2, p3, etc., la surface étant p0. Je réunirai par des courbes les
points où les sondages successifs me donneront les mêmes températures
( c o u rb e s iso th e rm e s ) ; je figurerai par des lignes pleines les
isothermes des eaux chaudes, par une double ligne l’isotherme de 4°0,
par des lignés ponctuées les isothermes des eaux froides. Cela me
donnera le schéma de la figure 104 ; les isothermes des eaux chaudes
m1( m2, m3 et celles des eaux froides n{, n2, n3 représentant des
températures d’autant plus rapprochées de 4°0 que l’indice est- plus
faible.
Le procès de stratification s’exprime dans ce schéma par l’obliquité
des lignes isothermes qui descendent de plus en plus dans des couches
plus profondes ; le procès d’uniformisation par la verticalité des
isothermes qui remontent vers la surface.
Ce schéma nous montre que, tandis qu’à la surface la température
s’accroît et décroît lentement et progressivement au-dessus et au-
dessous du point critique de 4°, sans être influencée en rien par ce
maximum de densité de l’eau, dans les couches profondes; les lignes
isothermes subissent des inflexions compliquées par le fait des inversions
dans le type de la stratification thermique.
Mais il n’en est pas partout de même. Dans les climats extrémesela
-chaleur du lac peut ne pas être appelée à franchir la température
critique du maximum de densité ; les allures sont alors beaucoup plus
simples.
Dans les contrées tropicales, le lac peut ne pas s’abaisser au-dessous
de ,4° et alors le schéma thermique sera celui de la fig. 105, où j’ai
conservé la même notation.
L’eau salée se distingue de l’eau douce en ce qu’elle n’a pas de
maximum de densité au-dessus de la température de 0°. Les lacs d’eau
salée (lacs sans émissaire) auront donc un type thermique qui sera
analogue à celui de nos lacs tropicaux.
Dans les contrées polaires, au contraire, dans le trop court été et
par le triste réchauffement que donnent les rayons d’un soleil très bas
sur l’horizon, le lac peut ne pas se relever au-dessus de 4° ; son schéma
thermique prendra la forme de la figure 106.
Réchauffement | Refroidissem ent Réchauffement Refroidissement
Printemps Eté tutomne Hiver Printenfps Eté Automne Hiver
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(Fig. 106.) Schéma thermique d’un lac polaire.
Ces trois types généraux comprennent toutes les possibilités. Pour
les appliquer aux cas spéciaux, il n’y a qu’à y faire entrer la notion de
la profondeur du bassin, comme nous le verrons plus loin, et à régler la
position et l’inclinaison des isothermes d’après les faits d’observation.
On peut en trouver deux exemples dans les planches III et IV du
vol.; III des Archives de Genève, 1880, dans lesquels j’ai figuré de
cette manière la température du lac: de Thoune en 1848, d’après les
sondages thermométriques de G. Brunner et Fischer-Ooster et celle