En analysant les tracés, j’ai bientôt reconnu que l’alternance entre
les deux oscillations de hauteur différente qui constituent la seiche
dicrote n’a pas toujours lieu dans les mêmes conditions ; si nous appelons
onde principale la plus haute, onde secondaire la moins haute, il
y a déplacement progressif de l’onde accessoire sur l’onde principale ;
ce déplacement a lieu toujours dans le même sens, l’onde accessoire
avance sur l’onde principale.
Illustrons cet énoncé par un exemple. Dans la figure 68 j’ai réduit,
au 1 une partie d’un tracé de seiches dicrotes de Sécheron, ce qui
donne une vitesse d’enregistrement de' 12mm par heure ; j’ai désigné
les ondes alternantes par deux marques, l’une, les ondes paires p a r
un petit cercle blanc, l’autre, les ondes impaires par un cercle noir.
Si je prends la courbe le 7 janvier, à 7h, je vois à la seiche désignée-
par Je n° 4 les deux ondes former deux sommets égaux de hauteur,
puis dans les seiches 5 à 10, l’onde paire fonctionner comme onde
secondaire, et se déplacer en descendant progressivement sur le flanc
postérieur de l’onde impaire; dans le creux qui sépare les seiches-
10 et 11, l’onde paire se loge comme onde secondaire ; dans les seiches
12 à 20, l’onde paire, onde secondaire, se déplace en remontant sur le
flanc antérieur de l’onde principale (onde impaire) ; enfin, à la seiche
21, les deux ondes forment deux sommets égaux comme nous l’avions
vu à la seiche 4, mais avec la différence que, dans la seiche 4, c’était
l’onde impaire qui était la première, dans la seiche 21, c’est l’onde
paire. Le môme phénomène de déplacement se reproduit de l’onde 21
à l’onde 34, comme nous l’avons vu dans la première période, avec-
cette différence que l’onde impaire qui était l’onde principale
dans la première période, est devenue l’onde secondaire dans la
seconde période. Après cette double période, le tableau reprend
comme devant, et l’onde 34 est semblable ou analogue à l’onde 4,
fonde'35 à l’onde 5, et ainsi de suite. '
Ce déplacement relatif des deux ondes se retrouve dans tous les
tracés de seiches dicrotes ; il a toujours lieu dans le même sens ; lés
périodes de révolution qui ramènent les mêmes rapports entre onde
principale et onde secondaire sont toujours de même durée. C’est au
bout de 15 ou 16 ondes doubles que se fait la demi-révolution, c’est
au bout de 30 ou 32 que la courbe recommence son cycle identique.
Comment interpréter ces allures qui se reproduisent toutes les fois
qu’il y a seiche dicrote, quelle que soit la hauteur relative des deux
SEICHES
ondes, qui se continuent parfois imperturbablement pendant plu-
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naturelle ; 12mm par heure.
sieurs jours de suite? J.-L. Soret, de Genève, en a donné l’explica