sais rien. J’ai épuisé toutes les suppositions, et me suis heurté dans
tous les sens à des objections irréductibles j’avoue mon embarras,'et
je né veux pas chercher à l’excuser. J’en attends la solution d’observations
plus nombreuses faites dans un plus grand nombre de stations, que
nos amis, les naturalistes du Bodan, ne tarderont pas, nous l’espérons
bien, à organiser.
f Seiches de 4 minutes dans la station de Kirchberg, probablement
des t r a n s v e r s a l e s u n in o d a le s .
Les séries des seiches longitudinales sont fort belles-et se prolongent
fort longtemps, souvent à un état de pureté absolue, aussi bien
les longitudinales à Bodman que les binodales à Kirchberg.
Pour 1 application de là formule P. du Boys, nous avons rencontré
dans les seiches du lac de Constarice la même réussite générale que
nous avons reconnue dans le lac de Genève, mais en même temps les
mêmes difficultés de mise en pratique nous ont. empêché de l’utiliser
autant que nous l’aurions voulu.
En somme, il y a la plus grande analogie entre les seiches du Bodan
et celles du Léman. Sauf quelques différences de détail et quelques
questions nouvelles qui nous y sont posées, nous avons retrouvé
dans le grand lac du nord-est de la Suisse la confirmation la plus entière
de notre théorie des seiches fondée primitivement sur l’étude
seule des seiches du lac Léman.
3° Etude limnographique des seiches du lac de Zurich.
Ce beau lac, fort long, fort étroit, peu profond, presque rectiligne,
semblait offrir les meilleures conditions de développement des seiches.
M. Ed. Sarasin est allé établir son limnographe dans la villa
Welti à 1 Enge, en juin 1886, et l’y a fait fonctionner pendant toute
une année. Mais leà résultats ont été fort décevants (<) ; au lieu de
belles seiches, de belles séries de seiches, comme Fun et l’autre nous
nous y attendions, M. Sarasin n’a obtenu que des oscillations mal
marquées, peu accentuées, formant des séries de quelques seiches à
peine, s’éteignant et disparaissant très vite. Si l’étude des seiches avait
été entreprise à Zurich sans que l’on sût rien des seiches de Genève,
1 on n’aurait jamais deviné la beauté, la grandeur, le régularité du phé-
(*) Ed Sarasin [loc..cit..p. 64, n° 27]. .
nomène. M. Sarasin explique cette différence dans le développement
des seiches, à Zurich d’une part, dans le Léman et le Bodan d’autre
part il pense que cette irrégularité et ce peu de persistance doivent
tenir, en bonne partie du moins, à l’action de la barre de Rappers-
wyl qui déterminerait un noeud factice d’oscillation en un point du
lac'qui ne correspond pas à un noeud de quelqu’une des oscillations
simples du lac, uninodale, binodale ou autre ; de telle sorte qu’elle
trouble ses mouvements pendulaires et le fait vibrer à faux. Cette explication
me paraît parfaitement plausible, et je trouve dans cette faiblesse
et cette irrégularité des seiches de Zurich une confirmation de
notre théorie générale des seiches.
Quoi qu’il en soit, malgré cette difficulté d ’observation, M. Sarasin
est arrivé à déterminer la durée des seiches longitudinales uninodales
qui est de 45.6min, et celle des seiches binodales, 23.8min, qui en est
presque exactement la moitié, mais cependant un peu plus longue
que cette moitié ('). Nous aurions donc un fait analogue à celui du lac de
Constance dans le rapport de longueur entre Funinodale et la binodale.
;
4° Etude limnographique des seiches du lac de Neuchâtel.
Dans l’espoir d’avancer la solution du problème difficile qui nous
est posé par le rapport variable d’un lac à l’autre dans la durée des
uninodales-et des binodales, M. Ed. Sarasin a cherché un lac simple
dans sa forme qui pût donner des résultats Clairs et nets. 11 a choisi le
lac de Neuchâtel, lac de grandes dimensions, 33.2km de long, lac de
profondeur maximale de 153m, profondeur qui n’a rien d’exagéré,
lac de forme rectangulaire, parfaitement rectiligne. Il semblait que
les conditions y seraient parfaites.
M. Sarasin a établi son limnographe en septembre 1891 à Yverdon,
en février 1892 à Neuchâtel, et l’instrument a fonctionné en tout,
dans ces deux stations, pendant plus de 6 mois (2). Mais là encore une
grande déception a répondu à nos espérances. Les seiches du lac de.
Neuchâtel sont aussi irrégulières, et aussi mal développées en séries,
que celles du lac de Zurich ; si quelques oscillations atteignant une
hauteur de 10 à 12cm apparaissent assez souvent, jamais elles ne se
(h Arehiv. Genève XXVI, 82,1891. ■
P) Ed. Sarasin. Archives, Genève, XXVIII, 356, 1892.