¿ e 75mm (i), » Or le lac Michigan, quoique mesurant environ 6 0 0 km de
longueur du nord au sud, n’cnr a guère que 150 dans son diamètre
transversal de l’est à l’ouest, devant Milwaukee. Il est vrai que si l’on
prend son point le plus occidental au sud, et son point le plus oriental
au nord, on arrive à une différence de longitude de près de 3 degrés.
Pour le Léman, dont la plus grande longueur de l’est à l’ouest est de
72.31™ (en ligne courbe), la difïérence de longitude des deux extrémités
n’est que de 47 minutes (2). La latitude de notre lac et celle du
grand lac américain étant à pèu près les mêmes, nous pouvons facilement
établir une comparaison entre ces deux dimensions et voir que
le lac Michigan a une longueur de longitude quatre fois plus forte que
le lac Léman, Or, si les marées du Michigan atteignent 7 5mm, pourquoi
n’en aurions-nous pas sur notre lac, plus faibles il est vrai, mais encore
observables 7
J’ai dans les tracés de mon limnimètre enregistreur de Morges des
documents qui me permettent d’apprécier de moment en moment
avec une exactitude minutieuse la hauteur du lac ; je puis en faire des
lectures comparatives avec une précision d un millimètre au moins.
S’il y a une marée semi-journalière sur le lac, pourquoi ne pourrais-je
pas là reconnaître ?
J’ai essayé de faire cette étude de trois manières difïéi entes.
1° J’ai choisi une.trentaine de jours à des époques quelconques de
l’année, en cherchant les jours où le lac était le plus calme au point de
vue dès variations de hauteur, des seiches et des vibrations, où je pouvais
par conséquent mesurer avec le plus de certitude la hauteur
exacte du lac; j’ai ensuite compté comme commencement de la journée
l’heure du passage de la lune au méridien, et, d’heure en heure de
cette journée lunaire, j’ai mesuré la hauteur du lac. J’ai ensuite réuni
les observations de ces trente jours et j’ai additionné ensemble les
chiffres représentant la hauteur du lac de la première heure lunaire,
de la seconde heure, etc., des divers^ jours d’observation. J ai ainsi
obtenu une série de hauteurs correspondant aux différentes hem es
lunaires. Dans la courbe représentant cette série, il m’a été impossible
de reconnaître deux périodès de maximums et deux périodes de mi-
(i) S. Günther (Geophysik II, 384) met en’ doute la réalité des marées du lac Michigan,
et attribuerait volontiers les dénivellations observées à des seiches.
nimums,.sépaiiées les unes des autres par des espaces de 6 et 12
heures. , ,
Il est vrai qu’en opérant ainsi je n’ai pas tenu compte de 1 influence
du soleil qui, suivant sa position par rapport à la lune, fait tantôt
avancer, tantôt reculer l’heure de la haute mer par rapport à l’heure
du passage de la lune au méridien; en choisissant des jours quelconques,
j’espérais que les erreurs de cette nature, étant probablement
tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, s annuleraient réciproquement.
.
2° J’ai essayé de m’affranchir de cette cause d’erreur de la manière
suivante. J’ai choisi, parmi les jours où la régularité des tracés était
suffisante, les jours de syzygie; dans ces jours-là la différence de position
du soleil et de la lune est trop peu importante pour faire varier
considérablement l’heure de la haute mer par rapport à la première
heure lunaire. J’ai répété sur 25 jours d’époque de syzygie, des mois
d’avril à septembre 1876, les mesures que je viens de décrire, et voici
les chiffres moyens que j’en ai tirés, rapportés à un niveau quelconque,
pour les différentes heures de la journée.lunaire :
Heure mm. Heure mm.
1 13.0 13 13.2
2 12.9 14 13.0
3 12.8 15 13.2
; 4 ' 13.2 16 13.0
5 13.0 17 13.1
6 13.0 18 13.4
7 12.7 19 13.6
8 , 13.0 20 13.9
9 13.0 21 14.0
10 13.0 22 13.8
11 13.2 23 13.8
12 13.2 24 13.6
Il y a là des différences d’une heure à l’autre qui se seraient égalisées
par une suite plus nombreuse d’observations, mais je ne puis y
reconnaître les maximums et minimums d’une marée.
3° J’ai répété cette tentative sous une troisième forme. J’ai profité
d’une série de sept jours, du 10 au 16 décembre 1876, admirable par
le repos complet du lac, série de jours pendant lesquels la hauteur du