
 
        
         
		sur  des régions  de moins  en moins  profondes,  elle  subit  les  modifications  
 suivantes  : 
 Sa  vitesse  se ralentit  et  devient  proportionnelle  à  la  racine  carrée  
 de  la profondeur p. 
 V  gp 
 Sa longueur diminue,  les  crêtes  se  rapprochent ;  la  longueur  de  la  
 vague  est proportionnelle à la profondeur. 
 X  te ;'  2 z  p 
 Sa hauteur  s’exagère,  la  crête  se surélève, elle forme une volute qui  
 se brise  en  écumânt. 
 Quant à sa durée,  elle  n’est pas  altérée ;  c’est le  seul des  caractères  
 de la vague qui puisse  s’observer  avec fruit sur le rivage. 
 i  Par  le  ralentissement  que  les  vagues  subissent  en  s’approchant  
 du rivage, les  crêtes  des  vagues tendent à  devenir parallèles à la côte ;  
 les vagues battent la grève  perpendiculairement à celle-ci. 
 Nous  admettons  quatre  types  de  vagues  d’oscillation  progressive. 
 1°  La  v a g u e   s o lita ir e   c i r c u la i r e   causée  par  un  choc  unique  
 localisé  en  un  point.  Une  pierre, un  grêlon, une  goutte  d’eau  tombe  
 dans  l’eau,  une  rame,  un  bâton  frappe  l’eau  :  l’ébranlement  produit  
 une  vague  dont  les  dimensions,  longueur,  hauteur  et  vitesse,  sont  
 fonctions  de  l’intensité  du  choc.  Minuscule,  si  c’est  une  goutte  de  
 pluie,  elle peut être forte si  c’est une grosse pierre qui  la  produit,  elle  
 peut  être  énorme  sous  l’éboulement  d’une  montagne  (vague de Kra-  
 katoa).  La  vague  se  propage  centrifugalement  en  cercles  de  plus  en  
 plus grands ;  à  mesure  que  le  cercle  grandit,  la  hauteur  de  la  vague  
 diminue, l’amplitude du mouvement s’éteignant  en  se  dispersant  dans  
 une plus grande masse  d’eau. La  longueur,  la vitesse  et la durée  de la  
 vague restent cependant toujours les mêmes. 
 J’appelle  cette  vague  :  solitaire ;  elle  n’est  cependant  pas  unique ;  
 elle  est  toujours  suivie  d’une  série  d’oscillations  de  hauteur  décroissante. 
  Nous pouvons  les  appeler les vagues consécutives. Leur nombre  
 varie  suivant  la  grandeur  de  l’impulsion  de  4  ou  5  à  50  et  plus.  En  
 même temps,  on voit la plus forte vague  précédée  de  quelques  ondulations, 
   moins  hautes  que  la  vague  principale,  en  nombre  plus  faible 
 que celui des vagues consécutives. Ce seraient les vagues antécédentes. 
 La vague  solitaire  est  donc  formée  d’un  groupe  de  vagues  qui,  
 de  l’avant  à  l’arrière,  grandissent  d’abord  en  hauteur,  puis  décroissent. 
   Or,  si  de  l’oeil  on  en  suit  les  crêtes,  on  constate  que  la  même  
 vague  ne  garde  pas  toujours  la  même  position  dans  le  groupe ;  ce  
 n’est pas toujours la même vague qui  est  la  plus haute.  Au  milieu  de  
 la progression  générale  du  groupe,  chaque  vague se déplace  d’arrière  
 en avant,  tellement,  que  ce qui  était la 3e  vague  au  bout  d’un  instant  
 est  la  deuxième,  au  bout  d’un  instant  est  la  première  vague;  il  y  a  
 renouvellement continuel des vagues qui apparaissent  à la partie postérieure  
 du  groupe,  disparaissent  à  la  partie  antérieure. La  vitesse  de  
 progression  de  chaque vague individuelle est plus grande que la vitesse  
 de propagation de la série des vagues  considérée dans  l’ensemble. 
 2°  La  v ag u e   s o lita ir e   r e c tilig n e ,  causée  par  la  progression  
 d’un  corps  solide qui  s’avance  dans l’eau. Un bateau  creuse son  sillon  
 dans le lac ;  à  chaque instant il donne naissance  des  deux  côtés  de  sa  
 proue à deux  vagues  solitaires, l’une grande,  l’autre  petite,  qui s’avancent  
 perpendiculairement  à  l’axe  de  marche  du  bateau.  Pour  chacune  
 de  ces  deux  ondulations, les  diverses  vagues  formées  ainsi  les  
 unes  après  les  autres  dans  les  instants  successifs  seraient,  si  elles  
 étaient isolées,  chacune une vague  circulaire; mais  en  s’ajoutant  et se  
 combinant  avec leurs voisines immédiates, la  résultante  de  ces  vagues  
 élémentaires  circulaires  est une vague  rectiligne qui diverge  des  deux  
 côtés  de  la ligne de marche  du navire. On  pourrait  prouver  que  l’angle  
 formé  par  ces  deux  lignes  divergentes  est  d’autant  moins  aigu,  
 d’une part  que la marche  du  bateau  est plus lente, d’autre part que  le  
 tonnage du navire  est plus fort. Les  vagues  de  nos  bateaux  à  vapeur  
 du Léman  divergent  en faisant  entre  elles un  angle  de 50°  environ. 
 Cette  vague  solitaire  rectiligne  est  comme  la  solitaire  circulaire  
 constituée  par  un  groupe  de  vagues  antécédentes  et  consécutives  à  
 renouvellement incessant. 
 La  vitesse  et la longueur  des  deux  vagues  sont  approximativement  
 pour  nos bateaux  à vapeur du Léman  : 
 Grande  vague  vitesse  (v)  2.5“  sec  longueur  (X)  4“ 
 Petite vague  —  1.7  —  1-9 
 3°  Les  v a g u e s   a s s o c ié e s ,  causées  par  le  frottement  dans  l’eau  
 d’un corps  solide  en mouvement. Un  bateau  laisse  dans  sa  trace  une