c’est-à-dire une très petite fraction de millimètre. C’est ce qui explique
la sensibilité parfaite de l’appareil, qui réagissait sous les plus faibles
dénivellations de l’eau.
Le limnographe que M. Ph. Plantamour a fait établir en 1877 par la
Société de construction d’appareils de physique de Plainpalais, et a
fait installer dans sa villa de Sécheron, à 800™ amont de la jetée des
Pâquis du port de Genève, sur la rive droite du lac, est bâti sur le
môme système que mon limnographe. Il en diffère toutefois : 1° En ce
que la transformation du mouvement vertical du flotteur en mouvement
horizontal s’opère par des rubans de cuivre qui s’enroulent sur
des poulies à gorges ; 2° en ce qu’à côté du crayon qui trace les dénivellations
de l’eau en grandeur naturelle, un second crayon les reproduit
avec une réduction au cinquième (celajpour obtenir l’inscription
des grandes seiches qui sont parfois énormes à Genève) ; 3° en ce
que l’appareil enregistre automatiquement les heures par une coche
tracée sur la ligne de marche par un troisièmè crayon. ( ‘)
Quel que soit le mécanisme de l’enregistrement, — chaque observateur
peut le construire à son gré —- on reconnaîtra que 1 appareil est
convenable, si les tracés répondent aux trois conditions que -voici :
a Les oscillations du lac doivent se dessiner en courbes continues ;
s’il y a dans le tracé des secousses ou escaliers, c’est une preuve que
les frottements de l’appareil enregistreur sont trop forts ; on corrigera
ce défaut en augmentant la superficie du flotteur.
b Les oscillations de l’eau doivent se dessiner en courbes à sommets
arrondis. Si les sommets des courbes des seiches sont aigus, c’est
une preuve que le débit du tuyau d’alimentation est ti op faible poui
faire suivre à l’eau du puits les dénivellations du lac. On y obviera en
raccourcissant le tuyau d’alimentation, ou en lui adjoignant un second
tuyau.
c Les tracés des seiches doivent être simples; s’ils présentent des
hachures qui en élargissent le trait et le rendent confus, c’est une
preuve que les vagues et vibrations, oscillations à type rapide, se font
sentir avec trop d’intensité. On corrigera cet inconvénient en allongeant
le tuyau d’alimentation, ou en rétrécissant son calibre.
5° Les limnimètres enregistreurs, ou limnographes fixes, permettent
(i) Voir pour les détails de la construction de ce magnifique appareil : Ph. Plantamour,
Le limnographe de Sécheron (loc. cit. p. 63, n» 14).
l’étude très complète des variations de hauteur du lac et des dénivellations
dans la station où ils sont établis. J’ai éprouvé le besoin d’avoir
un appareil analogue, mais portatif, qui me donnât la facilité de
faire la même étude en un point quelconque du lac. J’ai fait construire
en 1878, par M. J. Cauderay, àLausanne, mon l i m n o g r a p h e p o r t a tif.
Cet appareil consiste en : a un puits volant, formé d’une feuille
de zinc, enroulée en cylindre (A fig. 53) de 50cm de diamètre et de
40cm de hauteur, que j’établis dans un creux de la grève ; le fond B du
(Fig. 53.) Limnographe portatif, Forel.
puits, est fermé par le sable; comme canal d’alimentation, j ’ai un
tuyau de gutta-percha (C) de 2m de long, et de 15mm de diamètre interne.
b Le flotteur est un bassin de zinc (D), de 40cm de diamètre ; le mât
en fer (E), se soude par un bouchon de liège à un tube de laiton (F),
qui traverse l’appareil enregistreur.
k Sur le tube de laiton (F), s’adapte un petit ajustage (G), qui porte
un crayon horizontal; un poids, à l’extrémité d ’un levier excentrique,
le fait presser contre le papier de l’enregistreur.
d Le cylindre enregistreur (H) est vertical ; il est en bois, recouvert
d une feuille de papier que je change quand il est nécessaire. Il est