nous donnent des séries de 100, de 150 et même de 200 seiches, ce
taux de décroissance est beaucoup moins rapide, et ne s’élève qu’à
1.6°™ par oscillation (p. 112) Cette différence d’allures entre les deux
lacs s’explique, je crois, facilement par la profondeur minime du lac
George ; les frottements de l’eau doivent y être infiniment plus actifs
que dans le Léman, beaucoup plus profond, et le mouvement doit y
être beaucoup plus vite annulé.
Nous pourrions de cette comparaison tirer une loi : P lu s la p ro fo
n d e u r r e la tiv e d ’u n la c e s t g ra n d e , plus le taux de décroissance
des seiches doit y être faible, p lu s le s s é r ie s de s e ic h e s y
s e r o n t lo n g u e s .
c Les deux types d’impulsion que M. Russell décrit, impulsion
maximale dès le début de la série, impulsion d’action croissante dans-
les seiches successives, nous occuperont quand nous traiterons des-
causes des seiches.
d La durée relative des uninodales et des binodales du lac George
est : uninodales 131mi“. .
binodales 72min.
Les secondes sont donc plus longues que la moitié des uninodales,.
moitié qui serait 66min.
Résumons à cette occasion les faits d’expérience au sujet de ce rapport
entre la durée des deux types principaux des seiches.
Nous avons vu, page 69, que a priori la durée des binodales (t'y
semble devoir être exactement la moitié de celle des uninodales (i)..
Le rapport — doit-être, appelons-le p ;
t
— .,p P ;= 2 .
M. Paul du Roys est arrivé à la même conclusion que moi (p. 84).
Nous avons vu que la formule de Merian interprétée par
M. Ch. Soret (p. 84), nous donne :
Dans un bassin de profondeur infinie p: y 2
Dans un bassin de profondeur nulle p r r 2.
Nous avons vu d’aütre part (p. 85) que l’expérience, dans des-
auges de petites dimensions, m’avait donné pour des vagues de balancement
:
Pour une faible profondeur d’eau p > 2.
Pour une profondeur moyenne p — 2.
Pour une profondeur forte p <£ 2.
Enfin les observations sur les seiches des lacs nous ont donné les
résultats suivants :
73 5
Longitudinales du Léman (p. 129) p r r - r r 2.07.
¿50.0
55 8
Longitudinales du Bodan (p. 155) p ~ 281 ~~ 1-98.
45.6
Longitudinales du lac de Zurich (p. 157) p — g < 2.
Longitudinales du lac de Neuchâtel p ... ?
131 _ , QO
Longitudinales du lac George (p. 162) p r_ • • — — 1.82.
Ainsi donc, pour le Léman, le rapport p r r —— est plus grandque2,
pour les lacs de Constance et de Zurich, et le lac George, il est plus
petit que 2.
Nous avons dit (p. 131), l’explication que M. P. du Boys donne de
cette anomalie pour le Léman. Il la cherche dans la production de
seiches propres au Grand-lac, seiches dont la période serait plus
courte que celle des véritables binodales, altérerait cette dernière, la
raccourcirait abusivement. M. Ed. Sarasin est disposé à accepter
cette interprétation (1). Mais il n’a pu encore, vu l’irrégularité extrême
des seiches des lacs de Zurich et de,Neuchâtel, donner une démonstration
définitive de ces idées. Quant à moi, j’avoue ne pas pouvoir me
faire une opinion sur ce problème, qui me semble devoir rester ouvert
à des investigations, ultérieures, aussi bien théoriques qu’expérimentales.
Les courants de l’Euripe de Chaléis.
Le problème des courants de l’Euripe a préoccupé les naturalistes de
tous les temps, mais il était resté jusqu’à nos jours sans réponse satisfaisante.
Il a fait tellement le désespoir d’Aristoteque,si l’on croit la légende,
apocryphe du reste, ce grand philosophe se serait jeté dans les flots,
en poussant ce cri resté classique : « Que l’Euripe me prenne puisque