Mois Limite de
visibilité
Mois Limite de
visibilité
Octôbre 10.2“
Novembre 11.0 Mai 8.2™
Décembre 11.5 Juin 6.9
Janvier 14.5 Juillet 5.6
F évrier 15.0 Août 5.3
Mars 15.4 Septembre 6.8
Avril 11.3
Hiver 12.7 Eté 6.6
renne annuelle : 10.15m.
Maximum observé, 10 mars 1875,12 h. : 17.0m.
la transparence de l’eau, quand nous aurons constaté qu’elle est générale
dans tout le lac.
Variations régionales.
Tout observateur des choses de la nature a pu reconnaître une différence
notable dans la transparence dés eaux du Léman, quand on se
transporte d’une extrémité du lac à l’aütre; les eaux sont plus limpides
à Genève que dans le Haut-lac. 11 était cependant convenable de vérifier
expérimentalement le fait, et pour cela nous devions obtenir des
recherches comparatives. Voulant demander le concours d’observateurs
pris nécessairement en dehors de la classe des physiciens de
cabinet, j’ai dû simplifier et préciser la méthode en négligeant les
influences relativement peu importantes de la hauteur du soleil, de
l’éclairage et de l’agitation par les vagues de la surface du lac. J’ai
formulé mes instructions comme suit :
Instructions pour l’étude de la transparence du lac par
la méthode du P. Sécchi.
11 s’agit de déterminer la limite de visibilité d’un disque blanc
plongé sous l’eau. Ce disque a 20cm de diamètre et est porté par
une corde graduée.
1° Transportez-vous en bateau dans un point du lac où la profondeur
d’eau soit supérieure à 25m.
2° Descendez le disque dans l’eau et suivez-le de l’oeil, en vous
penchant en dehors du bateau et en regardant le disque dans
l’ombre de votre tête ou de votre bateau, jusqu’à la couche où il
disparaît à la vue. Notez la profondeur de cette couche.
3° Remontez lentement l’appareil et notez la profondeur à l’instant
où le disque vous apparaît de nouveau. La moyenne entre
ces deux mesures est la p ro fo n d e u r lim ite de v is ib ilité .
4° Choisissez pour faire l’expérience un jour où le lac soit
calme.. S’il est ridé par une brise légère, placez lè bateau perpendiculairement
au vent et faites l’expérience du côté sous le vent.
5° Répétez l’expérience au moins une fois dans chaque moitié
du mois, toujours à la même place dans le lac,
6° Notez la date, l’heure, l’état du ciel, l’état de l’atmosphère,
l’état du lac (ciel bleu, brise de terré, rides — ciel gris, calme,
lames de vaudaire, etc.), enfin la profondeur limite de visibilité.
Dans Ces conditions, lâ_ méthode est assez rustique et grossière. Il y
a possibilité d’erreur dans la détermination de la limite de visibilité,
l’incertitude de ce fait peut atteindre suivant les saisons i/3 à % de
mètre ; il y a différence dans l’appréciation faite simultanément par
deux observateurs dans la même station, l’écart peut s ’élever à un mètre
et plus ; il y a enfin les erreurs et variations causées par les actions
perturbatrices de la hauteur différente du soleil, de l’éclairage différent
suivant l’état du ciel, des conditions plus ou moins bonnes de l’observation
qui peut être gênée par lés rides du vent. Ce ne sont pas des
expériences de laboratoire; c’est de la physique en plein air,.et il ne
faut pas lui demander une rigueur à laquelle-elle ne veut pas prétendre.
Quoi qu’il en soit, elle nous a donné des résultats généraux intéressants
qui découleront de la comparaison des séries.
J’ai obtenu pour ces observations le concours obligeant de diverses
personnes : à Pully près Lausanne, M. Florian Duport, pêcheur actif et
intelligent qui, sous la direction de M. FI. Robert, à exécuté ces recherches
de juillet 1889 à août 1891 ; sur la côte de Savoie, de M. l’ingénieur -
A. Delebecque, à Thonon, qui a fait faire par ses agents des Ponts et
Chaussées français une série complète, de septembre 1889 à février
1891, dans les stations de Meillerie, Evian, Thonon et Nernier.
J’exprime ici ma reconnaissance à ceux qui ont ordonné et exécuté ce
travail. (')
(*) F--A. Forci. Transparence des eaux du Léman. Recueil inaugural de l’Université
de Lausanne, p. 445. Lausanne 1892.