trand. Quant à la régularisation ultérieure des séries de seiches, qui
d ’irrégulières deviennent simples, elle s’expliquerait facilement. Quelques
unes des seiches secondaires du début s’éteindraiént, d’autres
se fondraient dans des seiches voisines ; les battements entrechoqués
du mouvement pendulaire se simplifieraient, et au bout d’un
certain temps il ne resterait plus, en oscillation simultanée, que les
seiches de types supérieurs, ou les uninodales, ou les binodalés, quelquefois
les deux types interférant ensemble.
En résumé, je ne me refuse pas à admettre l’hypothèse de Bertrand
qui satisfait en partie aux faits de statistique ; ceux ci donnent une
fréquence et une grandeur plus grande des seiches en temps d’orage.
Mais je constate qu’elle n’est pas suffisante pour expliquer toutes les seiches,
en particulier celles qui apparaissent en dehors des temps d’orage.
fi. Je laisserai entièrement de côté les phénomènes thermiquesiçt
hygrométriques qui accompagnent l’orage. Quel’airsë réchauffe ou se
refroidisse, que la vapeur d’eau se condense én vèsidules de brouillard,
en gouttes d’eau, en cristaux de neige, en grains de grésil ou de
grêle, cela ne peut affecter en rien l’équilibre' de l’éâu ou la mettre en
oscillation de balancement. Tout au plus la-ehute de la pluie et de la
grêle, par le courant d’air vertical descendant qu’elle occasionne,
peut-elle produire une dépression locale de là surface du lac; mais
cela rentre dans la catégorie du vent et des variations de la pression
atmosphérique que nous allons traiter à l ’instant.
C. Arrivons aux phénomènes mécaniques qui caractérisent l’orage,
aux mouvements de l’air, au vent. La perturbation atmosphérique de
l’orage, que celui-ci soit simple ou compliqué, parfait ou imparfait, est
toujours accompagnée du déplacement de l’air; parfois même, la pér-
turbation est uniquement un tourbillon d’àir. Nous avons vu (*) que
ces mouvements de l’air peuvent avoir deux formes générales. Ou
bien, c’est un mouvement centrifuge, dans 'l'orage! local ; l’air tombe
verticalement sous lé nuàgè d’orage, frappe sur le soi, et s’irradie en
s ’éloignant du centre de l’orage. Ou bien c’est un mouvement centripète,
dans les trombes, tornados, ouragans-cyclodes ; l’air tourbillonne
en spirale en se dirigeant vers le centre du cyèlonè où la pression
atmosphérique est' à son minimum. Si nous avions à faire ici la théorie
de l’orage, nous devrions probablement diviser autrement notre
étude ; nous aurions à considérer deux causes efficientes. D’une part
les tourbillons du vent, quelle qu’en soit l’origine, à direction centripète
dans les couches inférieures, qui déterminent vers le centre du
tourbillon une dépression de la pression atmo'sphérique (T I, p. 311 et
329), et d’autre part, l’orage local qui, par la production subite du
froid, quelle qu’en soit l’origine, amène une chute verticale d’air, et
des vents centrifuges dans la couche inférieure de l’air, divergeant
autour de l’orage (t. I, p. 330). Mais nous traitons ici des seiches, c’est-à-
dire de l’effet de ces actions complexes sur le balancement de l’eau
du lac ; nous avons, à ce que je crois, avantage à considérer les phénomènes
à deux points de vue :
La variation locale de la pression atmosphérique.
Le courant d’air, soit le vent.
Les seiches et la variation locale de la pression atmosphérique.
Quelle que soit la forme de la perturbation atmosphérique, il y a
variation locale de la pression barométrique, et partant il peut y avoir
effet mécanique sur la masse d’eau du lac sous-jacent. Si sur un point
du lac la pression est diminuée, il doit y avoir rupture de l’équilibre
de l’eau, dénivellation de la nappe liquide ; l’eau doit s’élever au point
où la pression est la plus faible, s’abaisser par conséquent sur le reste
du lac. Si, au contraire, sur un point du lac la pression est augmentée,
en ce point la dénivellation doit être une baisse locale ; l’eau doit être
refoulée sur le reste du lac, lequel doit présenter en dehors du lieu de
l’orage une crue correspondante.
Les variations locales de la pression doivent donc causer des dénivellations
locales de la surface du lac. Si ces variations ne sont que
passagères, si elles se déplacent, si la perturbation, après avoir sévi
sur le lac, passe sur la terre-ferme et .cesse par conséquent d’agir sur
l’eau, la cause de dénivellation étant supprimée., l’équilibre tend à se
rétablit-, l’eau tend à reprendre son niveau. Mais, ainsi què nous
l’avons vu par nos- expériences de balancement dans des auges de
petites dimensions,-le rétablissement de l’état d’équilibre ne s’opère
qu’à la suite de dénivellations alternatives au-dessus et au-dessous de
l’horizontalité; l’eau se met en balancement pendulaire ; dans le lac, il
se détermine une série de seiches.
Notons cependant une condition essentielle pour la production de