face de l’eau des rayons convergeant autour du centre de 1 ombre de
notre tête. La surface du lac représente pour notre vue un plan relativement
net et tranché ; nous y rapportons instinctivement les apparitions
peu précises qui nous viennent de la masse profonde de leau.
Nous attribuons donc aux plans d’illumination que nous discernons
dans la profondeur du lac la forme de rayons lumineux jouant dans
les couches supérieures de l’eau, rayons d’un cercle dont le centteserait
au milieu de l’ombre de notre tête.
La gloire qui entoure le fantôme d’ombre porté sur l’eau est ainsi-
formée par ces rayons, qui sont la trace des plans d’illumination dus
aux vagues superficielles de l’eau. On pourrait la désigner sous le
nom de g lo ire a n th é liq u e a q u a tiq u e .
7» 11 y a cependant moyen de voir une gloire qui n’est pas anthé-
lique, qui n’entoure pas la tête de notre fantôme d’ombre. Si je tiens à
la main un miroir plan, et si, l’écartant de mon corps, je cherche sur
cette glace l’image de l’ombre de ma tête, je vois celle-ci dépourvue
de sa gloire; au contraire, l’image de l’ombre de ma main parait
entourée d’une auréole de rayons convergents.
8° Nous avons raisonné jusqu’ici dans la supposition que le plan
d’illumination ne devient apparent q u e l o r s q u ’i l est en filé par le rayon
visuel, lorsque le rayon visuel est compris entièrement dans le plan
d’illumination. En réalité, il apparaît déjà lorsque le rayon visuel, sans
l’enfiler absolument, lui est presque parallèle. Il en résulte que nous
discernons déjà les plans d’illumination, alors même qu’ils ne passent
pas absolument par l’axe optique parallèle aux rayons solaires, mais
s ’ils en sont très rapprochés;' il en résulte que les lignes brillantes
qu’ils traceront dans l’eau ne seront pas toujours des droites, des
rayons convergeant absolument et géométriquement vers le même
centre. Il en résulte qu’il y aurarune certaine latitude dans la rigidité
de cette.convergence et dans la rectitude des rayons de l’auréole.
9« Si les vagues étaient géométriquement parallèles, les plans d’illumination
le sèraient aussi, et nous ne verrions en fait de rayons à nott e
gloire que deux droites, les deux moitiés du diamètre parallèle à la
crête des vagues. Mais le parallélisme absolu n’est pas dans la nature
des ondulations de l’eau et, même lorsque les rides sont les plus régulières,
nous voyons toujours quelques rayons divergents autour du
diamètre dont nous venons de parler. On comprend que ces rayons-
formeront une gloire d’autant plus régulièrement distribuée autour de
-—:-----— uiicouuus pius compliquées
et plus diverses. Le ressac des vagues qui viennent heurter
contre les flancs du bateau suffit, même lorsque les vagues sont le plus
parallèles, pour les faire s’entre-croiser de telle sorte que la gloire
apparaît dans toute sa beauté.
10o Comme ces rayons sont le résultat de différences d’illumination
dans l’eau, les plans éclairés seront d’autant plus brillants, les plans
ombrés d autant plus sombres que les rayons solaires seront plus
entièrement réunis ou dispersés ; la gloire sera donc formée de lignes
d autant plus éclatantes que les vagues seront plus convexes, plus'
mortes, que leurs crêtes formeront des arêtes mousses et arrondies.
11» Les rayons de cette gloire étant dus à des différences très faibles
d’illumination des couches de l’eau, leur éclat est très peu intense.
De même donc que l’ombre portée sur l’eau, dont nous avons parlé
plus haut, ils ne se voient pas lorsque le fond de l’eau éclairé apparaît
à l’oeil, et ils ne deviennent visibles qu’à l’eau bleue, là où la teinte
sombre des couches profondes du lac permet de distinguer les plus faibles
nuances de ton et d’éclairage de la 'surface. Ils apparaîtront
encore dans une eau peu profonde, lorsque l’eau est assez louche pour
masquer les détails du fond.
Si 1 eau est assez opaque pour laisser voir à sa surface l’ombre
portée, les. couches profondes de l’eau ne peuvent pas s’illuminer et la
gloire n’apparaît plus. (')
12» Lorsque le soleil s’abaisse sur l’horizon, la quantité de ses
rayons réfléchis par la surface de l’eau augmente par rapport au
nombre de ceux qui sont réfractés ; il en résulte que les lignes alternativement
brillantes et ombrées de la gloire apparaissent avec d’autant
J i L Df t l’.ay0nf, ParaUèles <ïui semblent faire partie de l’auréole d’une gloire arma
quand il bat daM 1>eau troubIée Par le« Palettes du bateau à vapeur
s u n l i ! f t amVee aU débarcadère,: ou dans les vagues qui brisent
des poussières de1 B I I I VaSe S0Ulevé? p a r ■ £ 1 1 violente de l’eau renferme
même ] ! l e grosses dimensions qui forment chacune un cône d’ombre - alors
VoiUaJfÎ rayon visuel ne pénétré pas bien-loin dans ce nuage opaque il en
Mais I S I l p Sf V1'e facilement et nettement la direction de ces lignes obscures
des r>la . n ?ures’ °,ones d’ombre de poussières aquatiques, ne sont n as
p lan s , elles sont parallèles les nnes aux autres ou si l’on vmif âiiû c
gent dans la direction du soleil et non dans celle de l’anthélie; elles ne peuvent
fie“ ttnte .gl01l;e aut0Ur de 1,ombre de la tête du spectateur. 11 y a donc
qui f o Ü R l S l I l i l d6S li§neS S Ü f S iUuminati° - . des rayons