dernier nombre 16, il y a pendant 16 seiches uninodales, (16 X 2 ) +1»..
soit 33 seiches binodales. Que par conséquent, de la durée moyenne
de 735""" des seiches uninodales du Léman, nous pouvons tirer la
durée des seiches binodales qui est 35.5'ni".
C’est exactement la même valeur que nous a donnée la mesure
directe. C’est celle que nous adopterons.
Cela nous amène à un résultat curieux et intéressant : ....
La durée de l’uninodale est 73.5min.
La durée de la binodale est 35.5min.
La binodale est donc plus courte que la moitié de l’uninodale qui.
serait 36.7min : la différence 1.2min est trop grande pour qu’il puisse'y
avoir là une erreur d’observation. Le rapport entre la durée des deux
types de seiches sur lê Léman est plus grand que 2.
P > 2
Comparons ce résultat avec les notions que la théorie nous
apprend. Nous avons dit, page 69, que la vague binodale devait avoir
une durée égale à la moitié de l’uninodale; quel’on pouvait considérer-
le bassin, où oscillent des binodales, comme étant partagé en deux,
moitiés dans chacune desquelles oscille un système d’uninodales
que la valeur de la profondeur d’eau dans ces deux moitiés étant la
même que dans l’ensemble du bassin, et la longueur étant la moitié
du bassin entier, la durée de la binodale doit être exactement la
moitié de la durée de l’u n in o d a le .H C’est à la même conclusion,
qu’est arrivé M. du Boys, dans son mémoire de 1891. (>)
D’une autre part, nous avons vu (p. 84) que M. Ch. Soret, en
développant la formule de Merian, arrivait pour la binodale, dans des
bassins de faible profondeur, à une durée sensiblement plus longue
que la moitié de l’uninodale.
Quand la profondeur h est infinie, le rapport —— = 2, t étant
la durée de l’uninodale, t ' celle de la binodale.
t . ’ÿiL--* -
Quand la profondeur h est nulle — V- y/ 2 .
D’une autre part, enfin, nous avons dans notre auge d’expérimentation
constaté que pour les faibles profondeurs d’eau > 2,.
tandis que pour les profondeurs plus considérables < 2.
(i) P. du Boys, [loc. cit. p. 64, n° 33].
Il y a donc ici discordance entre la théorie pure, la théorie mathématique,
l’expérimentation en laboratoire et l’observation des seiches
du Léman. Nous n’avons pas encore les éléments pour résoudre ces
divergences, et nous nous bornerons à indiquer ici la solution qu a
proposée M. P. du Boys. (*)
« A quoi » dit-il « attribuer cette'anomalie ? Existe-t-elle sur
d’autres lacs plus réguliers que le Léman? Les observateurs seuls
pourraient répondre. Et nous ne serions pas étonnés que ce fût
négativement. (2)
» En ce qui concerne le Léman, il nous paraît possible de tiouvei
dans sa forme une explication. La normale d’Yvoire, qui serait le venti e
médian des binodales en même temps que le noeud des uninodales,
est un peu à l’ouest de la côte de Goudrée qui ferme partiellement lé
Grand-lac. Si cette côte se prolongeait jusque vers Dully et fermait le
Grand-lac, on observerait dans le lac ainsi réduit des uninodales dont
la période serait un peu plus courte que la période théorique des
binodales du Léman entier.
» M. Forel avait d’abord songé à voir dans les seiches de 35""n des
seiches propres du Grand-lac (3). Il a.renoncé à cette idée quand il a
reconnu que ces seiches affectent le Petit-lac. Nous serions portés à
reprendre la première interprétation de M. Forel, en remarquant que
les oscillations du niveau produites par ces seiches au détroit de Pro-
menthoux forment des intumescences qui doivent se propager dans
le Petit-lac.
» Il semblerait qu’il, doive y avoir sur le Léman deux espèces
de seiches distinctes : de véritables seiches binodales à période de
36 37min et des seiches uninodales du Grand-lac së propageant
dans le Petit-lac à périodes de 3omin.
r Mais les secondes paraissent prédominer. Pourquoi? — Les physiciens
ont observé que quand deux mouvements oscillatoires,
presque synchrônes, coexistent dans le voisinage l’un de 1 autre, ils
tendent à devenir tout à fait synchrônes. Ne peut-il en être ainsi dans
le cas qui nous occupe ? Si une binodale de' 37,mn tend à se produire,
une partie de l’onde du Grand-lac, arrêtée par la côte de Coudrée
doit tendre à prendre l’allure d’une uninodale de 35min. Et en raison
(') P. du Boys, [loc. cit. p. 64, n° 33, p. 648].
(-) Nous verrons plus'loin ce que nous apprend à ce sujet le ia c de Constance.
P) F.-.I. Forel, Essai monographique [loc. cit. p. 63, n° 8], p. 67.