bassins de différentes longueurs (entre 0.5m et '1.3™ de longueur). La
longueur du bassin n’a pas d’influence évidente sur la largeur des
rides.
H. Dans un même bassin et avec le même sable, je vois la largeur
des rides diminuer à mesure que la profondeur d’eau augmente.
Voici les chiffres d’une série d’expériences, dans un bassin d e l.2 5m de
long, la profondeur s’appréciant par la durée de la vague de
balancement. (*)
Durée de la vague. Largeur des rides.
Eau peu profonde 2.6 secondes 5 centimètres
2.3 » 4 »
2.2 » 4
2.1 » 3.7
2.0 » 3.5
1.9 » 3.5 »
Eau plus profonde 1.8 » 3.2 »
Cette série d’expériences donne un résultat très évident mais difficile
à interpréter ; en effet, plusieurs facteurs varient en même temps.
A mesure que la profondeur d’eau augmente, il y a diminution de la
durée de la vague de balancement, et diminution de l’amplitude du
balancement (soit du déplacement horizontal de l’eau dans chaque
oscillation). Est-ce la profondeur de l’eau, est-ce la durée de la vague,
est-ce l'amplitude du balancement de l’eau qui détermine la largeur
des rides? Cela ne se voit pas immédiatement dans les résultats de
cette expérience.
TTT Dans un même bassin et dans les mêmes conditions de profondeur
d’eau et de balancement, je vois la largeur des rides augmenter
à mesure que je prends du sable plus grossier. C’est ainsi que j’ai
obtenu des rides de :
39 millim. de largeur avec du sable très fin,
51 » » moyen,
76 » » très grossier.
Grâce à l’obligeance de M. de Candolle, je suis en mesure de confirmer
définitivement ce point ; il a bien voulu m’autoriser à utiliser
(*) Ainsi que nous l’avons vu au- chapitre des seiches (p. 79), la durée de la
vague de balancement uninodale est proportionnelle à la longueur du bassin, et.
inversement proportionnelle à la racine carrée de la profondeur.
l’excellent appareil qu’il a décrit à la fig. 1, pl. VI de son mémoire,
sa cuve oscillante qui permet de limiter d’une manière très sûre l’amplitude
du balancement de l’eau. Le 14 juin 1883, nous avons répété
avec M. de Candolle les expériences qui démontrent l’effet de la
grosseur du sable sur la largeur des rides, en ayant soin d’employer
toujours la même profondeur d’eau et la même amplitude de balancement.
En faisant passer sur un tamis le sable, nous le séparions en
deux lots, dont les grains étaient de grosseurs différentes. Voici les
résultats de deux séries d’expériences comparatives :
Sable du Léman, grève de Morges :
Sable fin, largeur des rides, 45mm.
Sable grossier, largeur des rides, 57mm.
Sable siliceux (acide silicique) :
Sable très fin, poussière impalpable, largeur des rides, 25mm.
Sable fin, largeur des rides, 36mm.
IV. L’amplitude du balancement n’a pas d’influence sur la largeur
des rides, une fois formées. Lorsque dans un bassin j ’ai obtenu des
rides de fond, si je laisse le balancement de l’eau s’arrêter lentement,
je vois les rides du sable ne pas changer de largeur, ne pas se
déplacer, alors même que l’amplitude du balancement décroît
progressivement.
Cela semble en contradiction avec la loi de M. de Candolle : la largeur
des rides est en raison directe de l’amplitude du frottement. Je
n’ai pas d’objection à faire à l’idée fondamentale de cette loi ; les
expériences que M. de Candolle a répétées en ma présence m’ont
convaincu de sa justesse. Mais pour écarter la contradiction apparente
que je viens de signaler, je dois modifier un peu la forme de la loi de
M. de Candolle et dire :
a Avec le même sable, dans le même bassin et par la même profondeur
d’eau, la largeur des rides dépend d§ l’amplitude du balancement
au moment de leur établissement.
b Les rides, une fois formées, ayant une largeur donnée, le décroissement
d’amplitude du balancement n’a plus d’influence sur leur
position et n’agit plus sur leur largeur.
Nous verrons plus loin que ce n’est pas seulement l’amplitude du