lac n’a varié que d e l lmm au maximum et est revenue au bout de la
période à un millimètre près à ce qu’elle était au commencement; j’ai
calculé pour chaque jour le moment de la marée haute, étant donnée
la position relative des astres, et j’ai mesuré, comme ci-dessus, la
hauteur du lac aux différentes heures de la journée de marée. Par ce
procédé, pas plus que par les deux autres, je ne suis arrivé à trouver
la courbe à deux maximums et à deux minimums d’une marée.
Je conclus donc qu’il n’y a pas moyen de reconnaître par les observations
limnographiques de Morges l’existence d’une marée sur le lac
Léman. Il est vrai que la station de Morges est mal placée au point de
vue de ces études; située au milieu de la longueur du lac, toutes les
actions qui font osciller l’eau dans le sens de l’est à l’ouest y sont à
leur minimum d’amplitude. Il serait possible que des mesures exactes
faites à Chillon ou à Genève donnassent, au point de vue des marées
du lac, des résultats plus positifs que ceux que j’ai obtenus à Morges.
Grâce à l’obligeance de M. Ph. Plantamour, j’ai eu à ma disposition,
pour cette étude, les tracés limnographiques de Sécheron de l’année
1891, et je les ai dépouillés avec soin. J’ai pris, pour chaque époque
de syzygie, les trois journées les plus rapprochées de la conjonction
ou de l’opposition luni-solaire, le jour même de la nouvelle ou de la
pleine lune, le jour avant et le jour après; cela m’a donné, pour l’année,
76 journées utilisables ; j’y ai mesuré de deux en deux heures du
jour lunaire la hauteur du lac à Genève, et en la rapportant à un
niveau quelconque, j’ai obtenu les hauteurs moyennes, la première
heure étant le passage de la lune au méridien supérieur, vers l’heure
de minuit.
l ro heure, hauteur moyenne du lac, 72.6mm
3e » ' . » . 72.9
DÉNIVELLATIONS CONTINUES 29
Il n’y a pas là trace d’un double maximum et d’un double minimum
journaliers; il n’y a donc, pas plus à Genève qu’à Morges, pas plus
dans la région terminale occidentale du lac que dans sa région centrale,
d’indices d’une marée luni-solaire.
S’il y en a une, elle est masquée par les dénivellations irrégulières,
bien plus importantes, que nous allons étudier dans les paragraphes
suivants ; s’il y en a une,' elle n’atteint pas à Morges un millimètre
d’amplitude, à Genève, deux ou trois millimètres. (*)
IX. Dénivellations temporaires à causes atmosphériques.
Le niveau de l’eau d’un lac peut être troublé par une cause accidentelle
temporaire provenant d’actions atmosphériques, et cela de
deux manières.
Ou bien la dénivellation aura une certaine durée, une heure, un
jour, elle sera soutenue, continue; l’eau s’élèvera progressivement à
l’une des extrémités du lac; elle restera relevée tant que l’action continue
la soutiendra, puis, l’action perturbatrice cessant, l’horizontalité
primitive se rétablira, lentement et progressivement. Je désignerai ce
phénomène sous l’appellation de d é n iv e lla tio n s c o n tin u e s .
Ou bien, la dénivellation sera un mouvement d’oscillation fixe, un
mouvement de balancement de l’eau, laquelle s’élève alternativement
à chaque extrémité pour redescendre ensuite. Ce sont des d é n iv e lla
tio n s ry thm iq u e s , connues sous la dénomination de s e ic h e s .
X. Dénivellations continues.
Le 12 juillet 1876, je faisais au limnimètre enregistreur de Morges
les lectures suivantes :
8 heures du matin . . . . 2.599“
9 » . . . . 2.604
<le Mnrm><f?Urie’S Mm I sur ^es tracés de Genève ont moins de précision que celles
<îe ces stations p ance beaucoup plus grande des seiches dans la première