à 188“ ?; mais cette variation n’a point été systématique et n’a point
progressé régulièrement suivant la position de la prise d’eau sur l’axe
du lac. Le fait indiqué par les analyses de M. De Crousaz ne se confirme
donc pas, du moins dans la saison du printemps.
V. Matières dissoutes dans l ’eau du lac.
1° Matières minérales.
Au sujet de la composition chimique des eaux du lac, nous ferons
les remarques suivantes :
a. La teneur en matières dissoutes 175"?? est loin d’être le maximum
connu qui s’élève à 200, 250, 300ms' pour d’autres eaux lacustres, eaux
de lacs d’eau douce, cela va sans dire, eaux de lacs à émissaire permanent.
Mais elle est beaucoup plus forte que celle des lacs des
régions granitiques dont la teneur ne s’élève qu’à 20 et 80“ ?. ( l)
b. La teneur en carbonate terreux, carbonates de chaux et de
magnésie, 95“ ?, est assez forte. Elle s ’explique facilement par la nature
calcaire, et parfois dolomitique d’une notable partie du bassin d’alimentation
du Léman, chaîne des Alpes bernoises-valaisannes, Hautes"
Alpes calcaires, Préalpes vaudoises et chablaisiennes, plateau molas-
sique, Jura vaudois.
c. La teneur en sulfates 64“ ?, sulfate de chaux en particulier, est
considérable. Elle est due à la présence de gypse dans plusieurs vallées
du bassin d’alimentation, en particulier dans la grande vallée du
Rhône valaisan, à Bex, à Armoy dans la vallée de la Drance, etc. Ces
gisements sont peu considérables comparés à l’immense étendue des
roches carbonatées ; mais la solubilité du gypse étant beaucoup plus
grande, une très forte quantité est entraînée par l’eau des affluents.
M. A. Delebecque, dans ses analyses récentes (2) a montré que soit
l’eau du Rhône du Valais, so itl’eau de la Drance contiennent, suivant
0) Cf. Analyses de MM. Duparc et Delebecque su r les eaux des lacs du plateau
central de France. Archives de Genève, XXVIII, 504.1892.
t 2) [Loc. cit. p. 594].
les saisons, du tiers à la moitié de leur résidu fixe total sous forme de
sulfate de calcium. Voici le résumé de ses chiffres :
Saison. Nombre
d’analyses.
Résidu fixe
total.
Sulfate de
chaux.
Rhône janvier-février 4 • 324“ ? 187 m?
juin-août 6 103 37
Drance janvier 2 447 259
février 1 282 93
Des analyses plus complètes des eaux du Rhône ont donné à
M. Delebecque :
Eaux d’hiver. Eaux d’été.
GaSO4 183“ ? 3 7 “ ?
CaCO3 91 41
MgCO3 50 13
Profitons de ces chiffres très précis, qui indiquent une variation
énorme dans la teneur en sulfate de chaux de l’affluent principal du
Léman, pour chercher quel peut en être l’effet sur la composition
générale du lac. Nous avons calculé sur les mêmes bases que notre
calcul de la page 596, quel est le transport d’eau du Rhône en divisant
1 année en deux saisons égales de six mois chacune. Multiplions ces
chiffres par la teneur des eaux en sulfate de chaux et nous aurons le
transport de gypse par le Rhône dans les deux saisons :
Débit total Teneur en gypse Transport total
du Rhône. dissous de l’eau du pa r le Rhône
Rhône par litre, en gypse dissous.
ÉTÉ. Mai" à octobre. 4.478.000 “ 3 37 mg 265 000k?
HIVER. Novembre à avril. 978.000 183 178 000
différence. . . 87000
Or nous avons vu (p. 587) que pour faire varier d’un milligramme
par litre la teneur de l’ensemble de l’eau du Léman en une
substance quelconque, il faut un apport en plus ou moins de 89000
tonnes. Ici nous n’avons une différence que de 87 tonnes. C’est donc
à moins d’un millième de milligramme par litre que se limite la variation
générale de la teneur en sulfate dé chaux des eaux du lac de l’été à
l’hiver.
De même que le Rhône et la Drance, les sources des Préalpes