place qui coupera le pinceau lumineux; il y aura déplacement vertical
des cônes de couleurs différentes, R rouge, V violet, ainsi que l’indique
sommairement le croquis de la fîg. 418. Mais si le soleil est oblique sur
l’horizon, l’aberration de réfrangibilité déplacera latéralement ces
mêmes cônes de couleurs différentes, ainsi que l’explique la fig. 119.
(Fig. 118.) Aberration de réfrangibilité
des rayons verticaux.
(Fig. 119.) Aberration de réfrangibilité
des rayons obliques.
De là, l’apparition du rouge sur le bord de l’image focale la plus
rapprochée du spectateur, du violet ou du bleu sur le bord le plus
éloigné. (*)
111. Illusion de grossissement des corps submergés
dans l ’eau. (!)
Tous les pêcheurs savent que les objets qu’ils voient dans l’eau leur
apparaissent plus gros qu’ils ne sont en réalité. J’en ai fait cent fois
l’expérience dans mes pêches d’antiquités lacustres et dans mes observations
sur les rides de fond; quelque habitué que je sois à être
trompé, après quarante ans de pêches lacustres, je suis encore étonné
chaque fois que je ramène à l’air et que je vois si petit un objet qui
me paraissait énorme sous l’eau. Pour la mesure des rides de fond,
(*) Je dois une partie de cette interprétation à mon collègue et ami le professeur
Ed. Hagenbach, à Bâle.
je ne suis arrivé à un résultat certain qu’en plaçant au fond de l’eau
une règle graduée sur les sillons dont je voulais connaître la largeur.
Le grossissement varie avec la profondeur de l’eau ; il augmente quand
la couche d’eau interposée s’accroît; plus l’oeil est rapproché de la
nappe d’eau, plus l’illusion est forte. L’illusion varie aussi avec la limpidité
de l’eau.
J ai estimé ce grossissement illusoire, quand je suis dans une
péniche, 1 oeil à 50 centimètres au-dessus de l’eau, et que je pèche par
4 ou 5 mètres de fond, au quart, au tiers et même plus, en sus de la
grandeur réelle.
L’explication de ce phénomène d’illusion doit être cherchée, en
partie dans un fait physique de réfraction, en partie dans un fait subjectif
de fausse appréciation de la distance.
1° Phénomène physique. Les rayons
lumineux qui apportent à notre oeil
l’image d’un objet submergé, sont réfractés
en sortant de l’eau et entrent
dans notre oeil dans une direction
plus inclinée que si l’objet était plongé
dans l’air.
Soit un objet AB immergé sous une
couche d’eau p ~ MN ; soit notre oeil
0 , élevé au-dessus de la nappe d’eau
d’une hauteur h OA. Les rayons
lumineux partis de A et de B sont réfractés
suivant les lignes ACO et EDO
et entrent dans notre oeil en formant
Fig. .120.) Réfraction des rayons
sortant de l'eau.
1 angle COD — a. C’est l’angle de grandeur apparente de l’objet.
S il n y avait que de l’air entre l’objet et notre oeil, les rayons partis de
A et de B ne seraient pas réfractés et entreraient dans l’oeil en formant
l’angle AOB rz h. Ce serait l’angle de grandeur réelle de l’objet.
L objet ML? vu à travers l’air et l’eau nous apparaît en C'D', plus
grand que AB. En effet, l’angle de réfraction augmentant avec l’obliquité
des rayons incidents, ACC'> BDD' ; d’où AOC'> BOD' d’où
a > b. (})
La différence entre les angles a et b représente l’illusion de grossis(