des lacs, les numéros de ma gamme à laquelle je me suis efforcé de
trouver une progression régulière.
Des deux solutions que je mélange, la jaune est de beaucoup la plus
puissamment colorée (*'); par conséquent, dans la série régulière des
proportions centésimales, les tons jaunes prédominent de beaucoup
sur les bleus. Pour rendre l’échelle de ma gamme à peu près régulière,
j’ai adopté les proportions que je viens de donner; les numéros sont
suffisamment équidistants.
D’après les appréciations de M. 0. Krümmel, les numéros de ma
gamme correspondraient approximativement aux longueurs d’onde suivantes
: I WÊ
N° 1 de la gamme \ 479 p-l'-(-)
D 486
III 495
[V 504
y 514
VI 527
La chimie nous apprend que dans ces solutions le mélangé se transforme
en partie par recomposition chimique en un corps nouveau, le
chromate de cuivre ammoniacal. Mais l’expérience m’a montré que
l’intervention de ce composé n’altère en rien la progression régulière
de la gamme des couleurs.
L’on sait qu’une solution change de nuance si elle est plus ou moins
saturée ou si elle est en couches plus ou moins épaisses. J’ai indiqué
le degré du mélange que j’ai trouvé le plus pratique : solution au
, J — (3j. Quant à l’épaisseur du liquide, j’ai choisi des tubes de verie-
blanc de 8mm de diamètre interne. Si l’on veut conserver sans altéra-
(1) Des expériences comparatives m’ont montrés que le pouvoir colorant est.
dans les relations suivantes : —
Solution de bleu dë cuivre. Solution de jaune de chrome.
1:1000 plus fort que 1:1000
1 : 5000 égal 1 : 10000
1:10000 égal 1: 40000
1:10000 plus faible que 1: 50000
0 \ — longueur d’onde;.
|xjjl — millionnièmes de millimètres.
(3) Les solutions au 1:100« que j’avais d’abord H B j K '
brillant qui éteint trop pa r comparaison la teinte peu eclairee de la lumier
du la T e t fait p araître celle-ci grise. Les solutions au 1 : 200« sont en revanche trop
colorées pour l’étude de l’eau dans un tube de Bunsen de 6“ de long; dans ce c ,
j ’emploie des solutions au 1 : 300«. Suivant les nécessités, on peut changer le
de la solution.
tion les liquides colorés, on fera bien de sceller à la lampe les tubes
de verre. (*)
Pour autant que les couleurs opaques de la chromolithographie sur
papier peuvent représenter les couleurs transparentes d’une solution
liquide, la planche IX, p. 464, donnera une idée des tons et des nuances
de la gamme que j’emploie. (2) J’y renvoie pour toutes les caractéristiques
de couleur que j’aurai à citer.
Cette gamme de couleurs est d’un usage commode; en la rapprochant
de l’oeil ou en l’éloignant, en l’éclairant plus ou moins, on arrive
bientôt à éliminer deux séries de tubes qui sont certainement les uns
plus bleus, les autres plus jaunes que l’eau que l’on étudie: on resserre
de plus en plus les termes de comparaison, et on atteint enfin une
détermiiiation très sûre. 11 y a toutefois certaines difficultés qui résultent
en particulier de deux causes :
a. Le contraste simultané des couleurs environnantes, ciel, rive
opposée, bord du bateau, etc., qui altèrent l’impression donnée à notre
oeil par la masse d’eau considérée.
b. La différence des tons; suivant l’état de la surface du lac, suivant
l’éclairage ou suivant la limpidité des eaux, la couleur propre de
l’eau étudiée dans le rayon vertical est d’un ton plus clair ou d’un ton
plus foncé que'celui des tubes de ma gamme avec leur solution au
1 : 200e. Parfois il faudrait une solution plus concentrée, parfois une
solution plus étendue, et je dois avouer que cette différence de tons
rend souvent la détermination de la couleur, peu aisée.
Cependant, je puis dire avoir fréquemment essayé l’observation
avec des amis et des camarades d’excursion, plus ou moins bien
préparés à cette expérience; nous arrivons généralement aux mêmes
appréciations et nous indiquons tous comme nuance de l’eau les
mêmes numéros de ma gamme. L’incertitude n’est jamais bien forte
et reste toujours entre deux numéros de la gamme. C’est tout ce
qu’on peut demander à une méthode dans des conditions aussi peu
précises d’expérimentation. (3)
0 II faut même apporter une grande attention à cette fermeture absolument
hermétique ; sinon l’ammoniaque s’évapore et le liquide s’altère très vite.
(2) L e s . naturalistes qui voudraient essayer ma gamme la trouveront chez
M. G.-S. Penfold, fabrique d’instruments de physique, 10, Grand’Rue, Genève.
0 Ma gamme de couleurs a été composée pour l ’étude des ,eaux du Léman et
des lacs subalpins. Elle a cependant pu être utilisée ailleurs et plusieurs de mes
amis ont pu préciser, grâce à elle, les nuances d’eaux très diverses. M. le prof.