joue ici le rôle prédominant. Or ce rapport s’exprime par la profondeur
moyenne du lac. Un lac à talus verticaux et à fond horizontal, de grand
volume par conséquent par rapport à sa superficie, subira, toutes choses
égales d’ailleurs, des variations thermiques abyssales moins considérables
qu’un lac de même profondeur maximale, mais en forme d’entonnoir,
et de volume relativement plus faible. (')
Cette division en deux groupes peut se retrouver dans nos trois
types de stratification thermique des lacs :
Pour les lacs profonds, les lacs tropicaux auront une température
abyssale supérieure à 4°, les lacs tempérés égale ou presqu’égale à 4°,
les lacs polaires inférieure à 4°.
Quant aux lacs peu profonds, leur température abyssale sera d’autant
plus variable, c a e te r is p a r ib u s , que leur profondeur est
moindre.
Cela étant, nous aurons 6 classes générales dans lesquelles nous
pourrons faire rentrer tous les lacs possibles :
Types
Lacs tropicaux
Lacs tempérés
Lacs polaires
Profondeur
grande
faible
grande
faible
grande
faible
Température
abyssale
4° ou > 4°
> 4 °
4°
< 4° à > 4°
4° ou < 4°
< 4°
Exemples
Léman, Lario, Verbano.
Bodan.
Morat.
Doménon d’Amont.
Dans ces classes, chaque lac représentera un type individuel suivant
les conditions climatiques auxquelles il est soumis et suivant sa profondeur
moyenne plus ou moins grande. Chaque lac a son caractère
thermique spécial, et mérite d’être étudié et décrit à ce point de vue.
n . LA THERMIQUE DU LÉMAN.
Le Léman est un lac de type tropical à température abyssale
constante ; les variations annuelles ne se font pas sentir dans ses cou-
(*) L ’entonnoir du Boubioz, avec ses 81m de profondeur, n ’exerce pa r lui-même,
abstraction faite de sa source thermale, aucune action thermique sur la grande
masse du lac d’Annecy dont le plafond ne descend pas au-dessous de 65“ . A. Dele-
becque. Atlas des lacs français. 1893.
ches profondes; celles-ci ne sont soumises qu’aux variations cycliques,
comme nous le verrons plus loin.
Nous allons faire l’étude de ses conditions thermiques en traitant
successivement :
La température de surface de la région pélagique.
Les relations de la température pélagique avec la température
et avec l’humidité atmosphérique.
La température de surface de la région littorale.
La réflexion de la chaleur à la surface du lac
La température de la région profonde.
La barre thermique littorale de l’hiver.
La congélation du lâc.
La balance thermique.
1. Température de la surface du lac.
La surface du lac reçoit en premier les rayons solaires et absorbe la
plus grande partie de leur chaleur ; elle est en contact avec l’atmosphère
et en échange thermique continuel avec elle. C’est donc la surface
du lac qui subit les variations de température les plus considérables
• c’est elle qui est le plus immédiatement abordable à l’observation ;
c’est elle qui d’autre part influe directement sur le climat de la contrée.
Son état thermique et ses variations sont du plus haut intérêt.
La température de la surface du lac est sensiblement différente en
plein lac, dans la région pélagique d’une part, et sur les bords, dans
le fond des golfes de la région littorale, d’autre part. Nous aurons donc
à séparer l’étude de ces deux régions.
A. Température de surface de la région pélagique.
Nous ne possédons qu’une seule série systématique complète
d’observations sur la température pélagique du lac Léman. Elles ont
été exécutées pendant une année entière, à dater d’août 1851, par les
physiciens de Morges, MM. F. Burnier, Ch. Dufour et Al. Yersin 0 .
des observations météorologiques faites à Morges de
1850 à 1854. Bull. S. V. S. N. YI, 199. Lausanne, 1859. -