par ondées successives réparties assez également dans le cours de'
1 année, (v. T. I, p. 295) pour que nous puissions affirmer que, de ce
fait, les variations de la composition chimique du lac sont peu considérables
; elles sont de l’ordre des infiniment petits.
Cependant, une forte chute de pluie, comme celle du 2 octobre 1888,
qui a versé, en 24 heures, une couche de 15™ d’eau météorique sur
le lac, sans qu’un vent violent ait mélangé les eaux superficielles avec
les couches sous-jacentes (i), peut abaisser d’une manière notable la
teneur en matières minérales des eaux de surface; la couche supérieure,
jusqu’à 30™ de profondeur, qui est traversée parles vortex des
gouttes d’eau (v, p. 238), doit, en pareil cas, être fortement diluée.
Mais c est là un effet transitoire qui disparaît sous l’action du prochain
courant thermique ou mécanique.
La condensation directe de la vapeur d’eau à la surface du lac a
extrêmement peu d’importance ; le point de rosée de l’air est le plus
souvent au dessous de-la température de l’eau de surface, et il y a
généralement évaporation. Nous pouvons considérer ce facteur comme
négligeable.
En résumé, pour ce qui se rapporte aux actions d’alimentation,
nous voyons des causes de différenciation locale, agissant probablement,
et dans des proportions assez .importantes, sur les eaux de sur
face et sur les eaux des très grands fonds; les eaux des couches
moyennes semblent à l’abri de ces influences directes.
2° Les actions d’altération.
Pendant le très long stationnement que l’eau fait dans le Léman,
nous avons vu que 1 eau du Rhône y séjourne en moyenne pendant
onze ans — elle est modifiée par quelques actions que nous devons.-
signaler.
1° L évaporation de la surface, en enlevant de la vapeur d’eau pure,
concentre la solution des eaux du lac. Cette action est très efficace sur
les eaux de certaines mers fermées ; pourquoi ne le serait-elle pas sur
le Léman où les eaux séjournent assez longtemps pour qu’il vaille la
peine d’en tenir compte ?
Quelle est l’importance de l’évaporation à la surface du lac ? Cela
est difficile à dire, impossible même actuellement ; nous n’avons que
des. observations faites sur terre ferme dans des conditions trop différentes
de celles du lac pour qu’elles soient comparables. La série la
plus complète est cellë des observations s ic c im é tr iq u e s de Louis
Dufour. De 1865 à 1876, soit pendant 10 ans, il a mesuré l’évaporation
qui se produisait sur un bassin de 1965™2, enterré jusqu’à son bord,
dans un jardin de Lausanne ; la valeur moyenne de l’évaporation de
cette série d’observations a été année moyenne de 734mm (r), ce qui
donne une valeur journalière de 2“™ 0 . Dans les circonstances les
plus favorables la valeur journalière de l’évaporation s ’est élevée à 7,
à 8, à 9°™ à 9.8mm même, du 22 au 23 juin 1870 (par un ciel toujours
serein et avec un temps de bise parfois violente) 0 . Admettons que
1 centimètre par jour soit l’épaisseur maximale de l’eau enlevée par
l’évaporation à un bassin situé dans un jardin dans les faubourgs de
Lausanne.
Mais, ainsi que Louis Dufour l’a lui-même reconnu, il est presque
impossible de passer d’observations faites sur une aussi petite échelle
au phénomène qui se produit sur un grand bassin tel qu’un lac. Les
conditions sont trop différentes. A la surface d’un vase de petite étendue,
les masses d’air saturées par l’évaporation sont déplacées et remplacées
facilement par d’autres couches d’air plus sèches, capables de
provoquer une évaporation nouvelle. A la surface d’un lac, au .contraire,
1 air, longtemps en contact avec la couche aqueuse, se. sature
d humidité et, quoique charrié par les brises et par les vents, il n’est
plus capable d’enlever autant de vapeur d’eau à la nappe lacustre.
L’évaporation peut être fort active dans les zones périphériques du
lac, et, en cas de vents généraux, dans la partie du lac sur le vent;
elle doit être faible ou nulle dans les régions centrales du lac et dans
les parties-sous le vent. Sous ce rapport, les coefficients d’évaporation
étudiés sur des vases ou bassins de petite étendue sont trop forts et
ne peuvent être appliqués sans une notable réduction à l’ensemble
d’un lac de ¡grande superficie.
D autre part, la surface d’un lac, tourmentée par les vagues, doit
offrir des conditions d’évaporation bien plus puissante que la nappe
J ! B ' fJS exï>rimenUa vaJÀur de l’évaporation sont donnés en épaisseur
de la couche d eau enlevée.