Je cherche ensuite la distance EB entre l’objet considéré et le point
de tangence du rayon visuel avec l’eau, autrement dit le cercle de 1 horizon,
EB — A E - AB.
Je cherche enfin la hauteur de EF, partie extérieure de la sécante,
pour la longueur EB de la tangente,
E B 2
E F H -BUf
Quelques exemples montreront l’intérêt de ce problème. Je choisis,
pour la distance AE, quelques valeurs applicables à notre lac :
40 kilomètres. Distance de Morges à Ouchy.
14 ' » ■ » », àEvian; Lutry.
32 » » à Móntreux, Chillon, le Bouveret.
50 » » de Nvon à Clarens et ’de Promenthoux à
Veytaux, la plus grande trajectoire directe
possible sur le Léman
Hauteur Cercle de Hauteur masquée (EF.)
de l’oeil. l’horizon. aux distances AE.
(AC.| (AB.) 14k“ 32km 50km
2-m
OI
o
00
4 Qm 6m - 60m 159“
3 6182 1.2 5 - 55 151
4 7136 1.0 4 49 144
On voit par ces chiffres combien la hauteur masquée par la îoton-
dité de la terre croît rapidement avec la distance. Quand j ai, sur le
quai de Morges, l’oeil à 2™ au-dessus du lac, je ne vois plus, a la distance
d’Ouchy (10km), un homme debout dans un bateau, - ■* à la distance
d’Evian (14km), je ne vois plus le sommet des voiles d’une péniche,
à 32kni, je ne vois plus ce qui est plus bas que le pont de
Montreux, je ne vois pas en particulier le sommet des toits de Chillon,
qui ne s’élèvent pas à plus de 46'" au-dessus du lac.
Autre exemple : le toit de Chillon étant à 46™ au-dessus du lac, la
tangente qui en part passe à Morges à 4.8“ au-dessus de l’eau; tant
que notre oeil ne s’élève pas à cette hauteur, le coq du donjon de
Chillon reste caché à nous autres Morgiens.
DES DÉNIVELLATIONS — DÉNIVELLATIONS CONSTANTES 11
III. Des dénivellations.
J’appelle dénivellation toute altération du niveau de la nappe du
lac. Quand, pour une cause quelconque, la surface du lac m’est plus
parallèle à celle du sphéroïde terrestre, quand l’eau est plus élevée
dans une station que dans une autre, il y a dénivellation.
Ces dénivellations sont les unes constantes, les autres temporaires.
Les dénivellations constantes sont celles qui.existent toujours, sans
interruption, ou bien celles- qui ont lieu si souvent qu’elles caractérisent
l’état normal et se retrouvent dans les moyennes d’observations
de la hauteur du lac.
Nous aurons à distinguer les dénivellations constantes de causes
statiques, celles qui résultent de l’attraction des côtes, et les dénivellations
constantes de causes dynamiques, la pente du lac.
Les dénivellations temporaires durent peu, et, changeant fréquemment
de sens et de direction, elles sont sans influence sur le niveau
normal du lac; leur effet, très fort peut-être dans une observation
isolée, disparaît si l’on s’adresse, pour les moyennes de hauteur, à un
nombre suffisant d’observations.
Nous aurons à distinguer les dénivellations temporaires de causes
astronomiques, les marées, et les dénivellations temporaires de causes
atmosphériques, les seiches et les vagues.
IV. Dénivellations constantes de causes statiques.
Deux forces combinent leur résultante pour donner sa forme d’équilibre
au sphéroïde terrestre et à la nappe liquide qui la représente à
la surface de la terre (‘j; l’attraction de la masse terrestre d’une part,
P) La forme idéale de la terre serait figurée pa r la surface de la masse liquide
de l'océart si celui-ci récouvrait tout le globe. Gomme l’océan est interrompu pa r
les "Continents, il faut supposer que ceux-ci seraient parcourus p a r un réseau de
Canaux en libre communication avec l’océan; la surface de cette nappe liquide
représente la figure idéale de la terre.