tions, et pour cela étudions dans quelles conditions elles apparaissent.
Les broderies de mes tracés se rapportent à deux circonstances très
différentes ; elles sont produites :
Par les bateaux à vapeur qui circulent sur le lac.
Par le vent.
La description qui va suivre se basera uniquement sur mes observations
de Morges. Les tracés des autres limnographes qui ont passé
sous mes yeux me permettent d’affirmer que les faits sont de même
ordre dans les autres stations ; mais les appareils limnographiques
ayant été en général réglés spécialement pour l’étude des seiches, on a
éliminé autant que possible les broderies des oscillations rapides, et les
vibrations y sont mal dessinées. Je n’ai aucune raison de supposer
que ce que je vais dire de Morges ne soit également applicable à toute
autre station d’un lac quelconque.
Après cette étude des deux classes de vibrations du lac, je dirai
quelques mots de deux phénomènes qui touchent à ce même ordre
de faits, le mascaret de la Morge et les vibrations de la mer.
1° Vibrations causées p ar la marche des bateaux à vapeur.
Un bateau à vapeur qui passe devant Morges ( ‘) signale sa présence
sur les tracés de mon limnographe par des broderies caractéristiques
que je figurerai d’abord à petite échelle (fig. 82), d’après un
a.
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j si 7 J u i n 187 6 . 19 h-____________
(Fig. 82.} — Vibrations des bateaux à vapeur. Morges. Grandeur naturelle, 6™ par heure.
tracé de mon limnographe de Morges, sans exagération de la sensibilité
de l’appareil, et que je décrirai comme suit :
4° Au moment où le bateau à vapeur, qui a ralenti sa marche pour
s’arrêter au débarcadère, passe devant mon jardin, la grande vague
de refoulement soulève l’eau et dessine un trait vertical compliqué
f1) Le débarcadère des bateaux à vapeur est situé dévant le jardin où j’avais mon
observatoire, à environ 100m de distance.
(fig. 82 a). Sans que je veuille en analyser les détails, je donné dans
la fig. 83 le tracé d’une de ces vagues, amplifié par les procédés d’exa-
(Fig. 83.) — Passage d’un bateau à vapeur. Limnographe sensibilisé, 6"“ par minute.
gération de sensibilité de mon limnographe que je viens d’indiquer
(augmentation du débit du canal, et accélération de la vitesse d’enregistrement).
Je n’insiste pas sur cette v a g u e de b a te a u à v a p e u r ,
et je constate seulement qu’il y a un puissant ébranlement de l’eau par
l’action perturbatrice de la masse du navire en mouvement.
2° Après le passage du bateau, le tracé montre des broderies
(fig. 82 b b), qui durent fort longtemps et ne diminuent que très lentement
de hauteur. Ces broderies, dont la fig. 84 donne un exemple
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(Fig. 84.) — Vibrations consécutives d’un bateau à vapeur. Limnographe sensibilisé,
gmm par minute.
dessiné par le limnographe sensibilisé, représentent des oscillations
dont la hauteur est au début de près d’un centimètre, et la durée de
30 secondes environ. C’est ce que j’appelle les v ib r a tio n s c o n s é c
u tiv e s d e s b a te a u x à v a p e u r . Ces vibrations continuent à agiter