
 
		été  0.68,  soit  plus  de  la  moitié  de  la  chaleur  reçue  directement  du  
 soleil. 
 2°  La  proportion  de  chaleur  réfléchie  augmente  à  mesure  que  le  
 soleil s’abàisse sur l’horizon. 
 3°  La proportion  de  chaleur réfléchie est plus forte par un lac calme  
 que par un  lac agité. 
 4°  La proportion de  chaleur  réfléchie, constatée par les instruments,  
 est d’autant plus forte  que  la  station  est  plus  rapprochée  du  lac ;  la  
 chaleur  réfléchie  est  puissamment  absorbée  par  l’air  atmosphérique  
 saturé de vapeur d’eau. 
 5°  Cette absorption par l’atmosphère de la chaleur  réfléchie  se  constate  
 aussi  à mesure que  le  soleil  s’abaisse  sur  l’horizon,  le  point  de  
 réflexion  s’éloignant de la  station des  thermomètres.  Il ën résulte  qu’il  
 y a  un moment de maximum dans  la  quantité  de  chaleur  réfléchie  et  
 que ce moment n’est pas quand le soleil est à l’horizon, mais  quand  il  
 est  encore  à  quelques  degrés  au-dessus  de  l’horizon.  Le  maximum  
 observé l’a été par des hauteurs de soleil de 3°34’  et 4°38’. 
 «  Sans  être  bien  considérable »  dit  L.  Dufour,  «  la chaleur  solaire  
 réfléchie par le  lac  est  cependant  assez  importante  pour  exercer  une  
 influence  sensible  sur  le  climat  des  régions  qui  peuvent  en  profiter.  
 Grâce  au lac,  la  chaleur  qui  atteint  une  partie  de  la  région  située  à  
 l’est,  au  nord  et  à l’ouest du bassin du Léman, se  trouve  un  peu  augmentée. 
   C’est  comme  si,  durant  une  certaine  fraction  de  l’année,  
 laquelle varie avec la situation des  stations, le temps pendant lequel le  
 soleil se trouve sur l’horizon était un peu prolongé.  Cet  accroissement  
 de  chaleur doit avoir  quelque  influence  sur  la  végétation  et  spécialement  
 sur les vignobles  qui recouvrent les pentes  plus  ou  moins  fortement  
 inclinées de la côte nord du  lac.  » 
 Post-Scriptum.  — J’ai dit, page 318,  que les variations locales de la  
 température du lac sont parfois  causées  par  le  trouble  des  eaux :  les  
 eaux  salies  par  de  l’alluvion  en  suspension  arrêtent  la  chaleur  dans  
 les  couches superficielles et l’empêchent de se propager librement dans  
 les couches  sous-jacentes.  Je  viens  de  terminer  quelques  expériences  
 qui le prouvent directement. 
 Je remplis  deux bouteilles  en verre transparent,  l’une d’eau  limpide  
 passée  au  filtre  Chamberland,  l’autre  d’eau  salie  par  quelques  décigrammes  
 d’argile  délayée.  Je  les  expose  côte  à  côte,  au  soleil  et  je  
 mesure la température de l’eau. En voici  un exemple : 
 Du 5 juillet 4894.  Soleil brillant, température de l’air de  20°  à  25°. 
 heure eau claire eau louche 
 7h20m‘n 19,0“ 19.0“ 
 8.15 23.9 25.9 
 9.30 27.5 '29.4 
 11.0 0 30.1 31.4 
 12.00 32.0 34.2 
 13.05 32.6 35.6 
 L’eau rendue  opaque  par  l’alluvion  en  suspension  a  eu,  dans  cette  
 expérience,  constamment  une température de 2° plus  élevée que l’eau  
 limpide.; 
 II.  lia  température  profonde. 
 A.  Méthodes  d’observation. 
 La température  des  couches  profondes  de  l’eau  demande  pour  sa  
 mensuration des méthodes ou  des appareils  spéciaux. En effet,  la pression, 
   qui augmente  de  la  valeur  d’une  atmosphère  avec  chaque  10m  
 d’épaisseur d’eau, comprime les thermomètres ordinaires et les déforme,  
 ou passagèrement ou  définitivement ;  les indications des  thermométro-  
 graphes non protégés .contre la pression sont toutes erronées. Et même  
 si l’on  veut,  comme  le  faisait  H.-B.  de  Saussure (1),  descendre  dans  
 l’eau  un thermomètre très  peu  sensible,  suffisamment  isolé  pour  que  
 sa température ne se modifie pas  dans  le  retour  au  bateau,  la lecture  
 que l’on fait après  un tel voyage  est  peu  sûre ;  les  déformations  qu’a  
 subies  l’instrument  ne  se  corrigeant  pas  immédiatement  au  moment  
 du retour à la pression normale. 
 Deux  appareils inventés dans  les  vingt  dernières  années  ont  résolu  
 parfaitement  le  problème  de  mesurer  la  température  de  la  couche  
 même  où  s’arrête  l’instrument,  sans  altération  possible  dans  la  traversée  
 des  couches  supérieures  plus  chaudes  ou  moins  chaudes.  Ce 
 (f)  Voyages dans les Alpes, I, p. 23. Neuchâtel 1799.